Le maire de Chalon-sur-Saône, Gillers Platret, a décidé de supprimer le menu de substitution à la cantine «au nom de la laïcité». L'élu, qui souhaite «mettre un terme» à une pratique en vigueur depuis trente ans a suscité la réaction de la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem. L'observatoire de la laïcité et les parents d'élèves s'insurgent également contre cette décision. Et si certains élèves interdits de manger du porc n'avaient plus aucune alternative pour la prochaine rentrée ? La question mérite d'être posée puisque le maire de Chalon-sur-Saône a décidé lundi de supprimer le menu de substitution à la cantine. Gilles Platet, également coprésident du groupe «laïcité» constitué récemment au sein de l'Association des maires de France, veut «mettre un terme à la pratique installée dans la collectivité depuis trente et un ans», selon un communiqué repris par les médias français. Cette pratique consistait en effet à proposer un menu de substitution dès lors qu'un plat avec du porc était servi dans les cantines. Le maire, qui souhaite faire appliquer sa décision, a déjà transmis transmis une lettre aux parents des 3 800 élèves de la ville avec le formulaire d'inscription aux cantines municipales pour la prochaine rentrée scolaire, indique Le Monde. Najat Vallaud-Belkacem s'insurge Sauf que, sa décision est fortement critiquée, notamment au sein du gouvernement. La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem n'a pas manqué de rappeler que «le Parlement vient d'adopter un droit à la cantine pour tous, afin de veiller à ce que chaque enfant puisse manger à sa faim». «Jusqu'à présent on a su faire preuve de discernement. C'est le seul conseil que je puisse donner», a poursuivi la ministre, visiblement surprise par cette décision. De son côté, l'Observatoire de la laïcité, dans un communiqué repris par 20 minutes, souligne que «si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d'un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus». «Les cantines scolaires proposent généralement une diversité de menus, avec ou sans viande», ajoute l'organisme, soulignant que «cette offre de choix ne répond pas à des prescriptions religieuses mais à la possibilité pour chacun de manger ou non de la viande tout en empêchant la stigmatisation d'élèves selon leurs convictions personnelles». Même grogne chez les parents d'élèves chez qui la décision du maire UMP passe mal. «Cela survient comme un orage de grêle brutal», a déclaré le président de la Fédération de parents d'élèves FCPE de Saône-et-Loire, Eric Violette. Pour ce dernier, «c'est une position qui nous choque car pour nous, la laïcité, c'est le respect de l'autre. Or, la décision du maire est une position de laïcard». Ceux qui sont interdits à manger du porc devront s'habituer à ne pas aller à la cantine à midi ou manger chez eux si la décision de Gilles Platret venait à être appliquée. Reportage de BFMTV
