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Campus #8 - Tunisie : Trois Marocains racontent leur expérience estudiantine à Sidi Bou Saïd
Publié dans Yabiladi le 02 - 09 - 2017

Soulaimane, Mohamed et Rim ont choisi la Tunisie dans le cadre de leurs études supérieures. Leur aventure n'était pas de tout repos puisqu'ils ont vécu la révolution tunisienne et sortent grandis de cette expérience unique. Détails.
Après les étudiants marocains en Corée du Sud, c'est au tour de Soulaimane, Mohamed et Rim de raconter leur périple. Les trois Marocains ont opté pour la Tunisie pour leurs études post-baccalauréat. Une expérience unique qui les a profondément marqués et dont ils ont bien voulu partager les détails avec Yabiladi.
Les trois Marocains ont choisi d'étudier l'architecture à l'école nationale d'architecture et d'urbanisme à Sidi Bou Saïd, un village situé à une vingtaine de kilomètres de Tunis. Soulaimane a suivi le conseil de proches de sa famille qui ont vécu dans le pays du Jasmin pendant longtemps. «C'était une sorte de zone de confort, on a la même culture avec les Tunisiens, on partage beaucoup de choses et leurs études supérieures sont reconnues au Maroc», déclare-t-il avec beaucoup d'entrain pour justifier son choix de pays.
Même son de cloche chez Mohamed, un Marrakchi de 24 ans, deux oncles à lui ont influencé son choix : «J'assistais toujours à leurs départs et rentrées en Tunisie. J'entendais toujours parler de leurs aventures», confie l'homme de 24 ans. Poussé par la curiosité et l'envie de découvrir un autre pays, il se lance dans l'aventure et postule.
Rim, originaire de Rabat, a pour sa part postulé par hasard et a «préféré étudier en Tunisie plutôt qu'en Espagne pour des raisons pragmatiques en premier lieu, mais surtout pour découvrir un autre pays arabe». L'avantage de ce cursus est de pouvoir intégrer une école publique dont le diplôme est reconnu au Maroc, puisqu'il existe une coopération entre le Maroc et la Tunisie pour faire des études de médecine, d'architecture et de commerce.
Désordre, chaos et pillages
Les Marocains débarquent en 2010, en Tunisie à l'aube du printemps arabe. Ben Ali est encore au pouvoir. Ils vivent la révolution, l'avant et l'après. «A présent, on participe avec eux au renouveau de la Tunisie», indique Soulaimane qui précise qu'un «changement de mentalités s'est opéré et que la parole s'est libérée chez les Tunisiens». Mohamed, pour sa part a vécu les manifestations, les affrontements entre les forces de l'ordre et le peuple, les pillages et le désordre. Du jour au lendemain, il se retrouve bloqué en Tunisie, les lignes aériennes étant coupées et internet aussi. «Je voyais des personnes âgées portant des télés de 58 pouces ou poussant des réfrigérateurs dans la rue», décrit l'homme de 24 ans.
Un élan de solidarité anime la communauté marocaine. «On était terrorisés, on s'est regroupés dans un seul appartement pour être plus en sécurité avec quelques provisions. On se trouvait à proximité du grand affrontement entre l'armée et la garde présidentielle. On pouvait entendre les tirs de mitraillettes qui raisonnaient dans la banlieue», ajoute Mohamed. Quelques jours de «terreur et d'insécurité» plus tard, l'aéroport rouvre ses portes. «Mes parents m'ont pris un billet d'avion illico, je suis retourné au Maroc laissant derrière moi le chaos à Tunis», se souvient-il. Le Marrakchi de 24 ans, bataille longuement avec ses parents pour pouvoir revenir en Tunisie et continuer ses études. Il parvient à ses fins.
Rim quant à elle rentre au royaume, la veille du départ de Ben Ali, «le temps que les choses se calment et que l'école rouvre ses portes», raconte-t-elle. «A mon retour, la situation n'était pas très stable et la Tunisie sous couvre-feu, mais ce n'était pas non plus la guerre civile, la vie avait déjà repris son cours normal».
Mohamed à Chenini, dans le sud de la Tunisie. / Ph. Mohamed
«Il suffit de sortir pour un café ou au supermarché pour rencontrer les camarades de classe»
Le village de Sidi Bou Saïd, compte près de 5000 habitants. Les Marocains s'y sentent chez eux puisqu'ils habitent tous à proximité de l'école. «Les étudiants se sont appropriés le village. Ils habitent entre eux et ont créé une sorte d'ambiance très familiale», confie Soulaimane. L'intégration au sein du nouveau pays se fait naturellement, «les Tunisiens sont très accueillants», précise Rim. L'immersion est immédiate dans le monde de l'architecture et la culture tunisienne. Pour interagir avec les locaux, il suffit de parler français. «Il suffit de sortir pour un café ou au supermarché pour rencontrer les camarades de classe», dit Mohamed en éclatant de rire.
Concernant le niveau de vie, «depuis ces trois dernières années, il est beaucoup plus abordable pour les Marocains. Il y a une dépréciation du dinar par rapport à l'euro. On gagne plus au change», précise Soulaimane. Rim et Mohamed partagent le même point de vue, selon eux, le niveau de vie n'est pas très différent du Maroc. «On trouve des endroits très luxueux, comme des endroits où tu peux manger à 10 ou 15 dirhams», déclare Mohamed. Et Rim d'ajouter : «Tous les étrangers trouveront la vie peu chère en Tunisie, mais pour les tunisiens c'est différent car les salaires tunisiens restent quand même bas par rapport au coût de la vie».
Rim au café des délices à Sidi Bou Saïd. / Ph. Rim
Le racisme et le dépaysement ne faisaient pas partie du quotidien des étudiants, car les Tunisiens sont très ouverts et très proches des Marocains. Les traditions et les coutumes sont très proches, «même si ça diffère un peu du Maroc, ça reste dans le même contexte», indique Mohamed. Les Marocains sont «très appréciés» et les Tunisiens font en sorte que jamais «je ne me sente étranger», ajoute-t-il. Par contre certains Tunisiens ont des préjugés, raconte en rigolant Soulaimane, «ils pensent que nous utilisons la sorcellerie et la drogue».
L'expérience tunisienne est définitivement marquante pour les ENAUistes. Les découvertes et la culture enrichissent le parcours des Marocains. «La Tunisie m'a appris beaucoup de choses, la première d'entre elles, c'est qu'il ne faut pas nécessairement aller loin pour chercher la beauté, elle peut être juste à côté. Vivre la révolution et l'émancipation de leur pays avec eux, était une véritable leçon de bravoure et d'acharnement, qui ne peut que marquer mon esprit à tout jamais», souffle Mohamed, désormais installé au Maroc depuis 2016. Les rencontres ont beaucoup apporté à Rim, «ça a changé ma vision des choses», l'expérience tunisienne est «humaine» avant tout. «Je me suis beaucoup intéressée à la culture musicale arabe ; étudier à l'ENAU était aussi très formateur, c'est là où j'ai réellement appris à être débrouillarde et développé l'esprit d'équipe», conclut la jeune Rbatie.
Soulaimane (à droite), accompagné de son oncle devant le big ben tunisien. / Ph. DR


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