Le film Tikitat-a-Soulima, du réalisateur franco-marocain Ayoub Layoussifi, a remporté le Prix du meilleur court-métrage au quinzième Festival Cine Africano de Tarifa (FCAT). L'édition s'est tenue du 26 avril au 3 mai dernier à Tanger et du 27 avril au 5 mai à Tarifa. Sorti en 2017, cet opus raconte l'histoire de Hassan, un garçon de 11 ans vivant à Azemmour. L'enfant est déterminé à se rendre au Cinéma Marhaba, qui projette le film Spiderman lors d'une dernière séance avant sa fermeture définitive. Mais avant cela, Hassan devra se débrouiller pour trouver l'argent nécessaire. En plus de mettre en avant la vie doublement difficile des enfants nés hors-mariage et issus de villes marginalisées, ce court-métrage est un cri du cœur sur la situation des salles de cinéma au Maroc. Par ailleurs, il s'agit tout autant d'un hommage aux mères célibataires qui prennent en charge leurs enfants, seules contre toute une société qui les exclut encore aujourd'hui. Ayoub Layoussifi l'a expliqué à Yabiladi, dans un précédent entretien : «Nos sociétés sont violentes envers ces mères-là. Elles se battent pour élever des enfants qui puissent être scolarisés et réussir dans leur vie. C'est pourquoi dans le film, Hassan semble être un enfant un peu distrait. Il est très intelligent, mais il essaye de se trouver une place dans cette société qui marginalise sa mère.» Avant d'être primé à Tarifa, Tikitat-a-Soulima a été distingué au Festival du film court francophone de Vaulx-en-Velin en janvier dernier et a eu le Prix du meilleur scénario en mars 2017, lors du Festival national du film de Tanger. Il a décroché le Grand Prix du Festival Tasmit de Béni-Mellal, en avril 2017, puis le prix du public au Festival de Sidi-Kacem du court métrage marocain, avec mention spéciale à Ilyass El Jihani dans le rôle de Hassan. Au FCAT, un autre court-métrage marocain était en lice (Roujoula, d'Ilias El Faris) en plus du dernier long-métrage de Narjis Nejjar, Apatride.