Depuis la séquence de la présentation, devant le roi Mohammed VI, de la nouvelle stratégie agricole 2020-2030, Aziz Akhannouch se fait de plus en plus discret. Une discrétion qui a fait le lit d'une nouvelle campagne le visant. Aziz Akhannouch fait l'objet d'une large campagne médiatique, lancée depuis quelques jours, annonçant sa démission de la présidence du RNI. D'aucuns ont même commencé à pronostiquer ses éventuels successeurs aux commandes de la Colombe, citant le nom de Mohamed Aujjar, l'ancien ministre de la Justice dans le gouvernement El Othamni I. Face à l'ampleur de l'opération, les hauts cadres du parti se sont relayés pour démentir la rumeur lors de meetings politiques organisés ce week-end. «Pourquoi le président démissionnerait-il ? Où a-t-il failli à ses obligations envers le contrat politique le liant au Rassemblement national des indépendants», s'est interrogé Rachid Talbi Alami samedi 29 février à Nador, à l'occasion du forum de la région de l'Oriental de la jeunesse du RNI. L'ancien président de la Chambre des représentants (11 avril 2014-16 janvier 2017) n'a pas tari d'éloges sur les réalisations accomplies par Aziz Akhannouch depuis son élection, le 29 octobre 2016 au congrès de Bouznika, à la présidence du parti, citant particulièrement le renforcement des structures du RNI avec les créations des organisations de la jeunesse, des femmes, des commerçants, des médecins et des ingénieurs. Discrétion Le lendemain à El Hajeb, nouvelle étape du programme «100 jours-100 villes», le député Hassan Ben Omar s'est emporté contre «les mensonges et les rumeurs tendancieuses». «Personne ne peut empêcher le président de poursuivre son action politique (…) Personne ne peut empêcher le parti de jouer son rôle d'encadrer les citoyens et de servir la patrie», a-t-il déclaré. D'autres cadres du RNI ont également démenti la «rumeur» de la démission. Néanmoins, depuis l'éclatement du scandale immobilier de Taghzout Bay, Aziz Akhannouch se fait de plus en plus discret. Et pourtant, la logique voulait qu'il monopolise le paysage médiatique officiel et privé, notamment après la présentation, le 13 février à Agadir devant le roi Mohammed VI, de la nouvelle stratégie agricole 2020-2030. Son absence de la composition de la délégation ministérielle conduite le 22 février par le chef du gouvernement dans la région Guelmim-Oued Noun, que préside la RNIste M'Barka Bouaida, a soulevé des interrogations, notamment dans les rangs de son parti, contraignant Saâdeddine El Othmani a endossé sa caquette de psychiatre pour les rassurer. «Les ministres qui ne sont pas présents ici sont affairés dans des missions à l'étranger ou dans la préparation de la visite royale à Fès», affirmait-il. Force est de constater que depuis son intervention controversée du 7 décembre à Milan, le président du RNI a réduit ses apparitions partisanes, confiant à d'autres cadres du parti le soin de conduire des meetings. Cette nouvelle campagne contre Aziz Akhannouch intervient presque six mois après les critiques de la Cour des comptes du programme Halieutis, ayant apporté du grain à moudre pour le PJD et le PAM.