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« Alger 1957 – La ferme des Disparus » (note de lecture)
Publié dans Al3omk le 27 - 04 - 2021

Où sont enterrés les corps des 3024 personnes torturées jusqu'à la mort par l'armée française pendant la « Bataille d'Alger » ? Violant ainsi les lois de la guerre et les lois de l'humanité !
En 1957, l'armée a reçu les pleins pouvoirs, accordés par le Gouvernement français. Sa mission ? Liquider les combattants nationalistes qui ont porté dans Alger la guerre de Libération.
Avec l'aide active de civils français d'Algérie d'extrême droite, les 20.000 soldats et policiers jetés dans la bataille mèneront une lutte sans merci. Torturant, massacrant civils et combattants ennemis hors tout cadre légal. Pas de passage par la Justice. La force brute, et au bout, la mort.
Comme celle qui est menée depuis 1954 dans tout le pays, la « stratégie » de la « Bataille d'Alger » est basée sur une idée aussi simple que fausse. Les militants nationalistes, appelés « terroristes », sont une poignée de fanatiques sans soutien de la population algérienne. Donc, éradiquer ces terroristes, c'est retourner à la domination coloniale antérieure. Et pour éradiquer cette minorité, tous les moyens sont bons. Le gouvernement a donné carte blanche à l'armée.
Pour celle-ci, la leçon du Vietnam n'a pas suffi. Qui a vu l'armée française encerclée et battue à Diên Biên Phu en 1954 par une armée adossée à un peuple massivement engagé pour son indépendance.
Parmi les personnes connues, nous citons Larbi Ben M'hidi, militant nationaliste de la première heure, fondateur du FLN (Front de Libération Nationale) assassiné sans jugement. Ali Boumendjel, avocat et militant nationaliste, assassiné sans jugement. Maurice Audin assassiné sans jugement. Il sera achevé au poignard pour faire croire qu'il a été tué « par un Algérien » dira l'officier qui a commandé son assassinat. Et tant et tant d'autres. Disparus, torturés, assassinés... Ces crimes seront menés avec une immense volonté d'humilier. Avec une haine et un mépris des personnes. Et un mépris aussi de la Loi.
A ces personnes assassinées, s'ajouteront les 40 militants enfermés dans la prison Barberousse, qui seront guillotinés.
L'auteur a analysé une masse de documents pour trouver un début de réponse. Plus de 3000 corps à dissimuler ne constitue pas une tâche facile. Il présente des pistes sérieuses pour identifier les lieux et les acteurs de cette dissimulation.
Il s'agit en premier chef de Robert Martel, grand propriétaire foncier de la riche plaine de la Mitidja. Il a hébergé dans sa ferme des troupes engagées activement dans la « Bataille d'Alger ». Il dispose d'engins capables de creuser des tranchées à transformer en fosses communes. Surtout, il a été de tous les groupements félons qui ont voulu renverser la République. Qui ont joué un rôle actif comme supplétifs des services de police ou de l'armée dans les assassinats d'Algériens. Sa ferme pourrait bien être le lieu où les corps des disparus ont été ensevelis.
Avec ce récent ouvrage, Jean-Philippe Ould Aoudia poursuit son travail d'élucidation. Un travail qui apporte des lumières sur quelques-uns des crimes commis en Algérie pendant les derniers soubresauts de l'agonie de l'Empire français.
Fils de Henri Salah Ould Aoudia, assassiné avec 5 autres Inspecteurs de l'Education Nationale en mars 1962, il lève le voile en 1992 sur ce crime dans un premier ouvrage L'assassinat de Château-Royal. Avec une postface de Pierre Vidal-Naquet.
Il fait le récit en 1996 dans Un enlèvement en Kabylie, de l'enlèvement en Kabylie de deux religieuses catholiques par le FLN. En représailles à l'enlèvement d'infirmières algériennes.
Il décrit en 1999 l'action de notre Grand Père Boudjemâa Ould Aoudia pendant les années de guerre d'Algérie. Un élu dans la guerre d'Algérie.
En riposte aux manifestations dans le sud de la France de nostalgiques de l'Algérie française qui honorent les miliaires félons et les assassins, il écrit en 2006 un ouvrage. Celui-ci s'intitule La bataille de Marignane 6 juillet 2005. La République, aujourd'hui, face à l'OAS. Pierre Joxe, ancien ministre, et fils de Louis Joxe, négociateur des Accords d'Evian en 1962, en a rédigé la préface.
Au terme d'une enquête minutieuse, Jean-Philippe Ould Aoudia démêle les fils qui ont conduit à l'assassinat de son père et des 5 autres inspecteurs de l'Education Nationale en mars 1962 au Château-Royal. Il en est sorti en 2015 un livre qui décrit la fin de l'Empire français et les manœuvres machiavéliques du Président de la République d'alors, Charles De Gaulle. Deux fers au feu, De Gaulle et l'Algérie: 1961. Ce texte est suivi d'un autre qui retrace l'assassinat en 1959 d'Amokrane Ould Aoudia, avocat des militants du FLN en France. Il avait dénoncé la torture en France dont ses clients avaient été les victimes.
Sous le nom de naissance de sa mère Gisèle, Jean-Philippe Nottelet écrit en 2017 un ouvrage Vie d'une Pied-noir avec un Indigène. Il y publie des extraits du journal de Gisèle Nottelet. La séparation entre les communautés en Algérie était parfois, rarement, troublée par des mariages entre Algériens et Français. Le rejet raciste d'une telle union est décrit au quotidien. Mais aussi l'aventure de ce couple d'instituteurs qui avait voué sa vie à l'enseignement des jeunes algériens dans l'Algérie colonisée.
Alger 1957 – La ferme des Disparus est le plus récent ouvrage de Jean-Philippe Ould Aoudia. Tous ces livres sont parus aux éditions Tirésias. Jean Philippe Ould Aoudia prolonge la résistance au colonialisme de la famille. Avec sa plume, il continue de lutter contre l'emprise coloniale qui s'était abattue sur l'Algérie. Une emprise qui n'a été levée qu'au prix d'une guerre d'une rare violence. Une emprise qui continue de coloniser bien des esprits !
Jacques Ould Aoudia, Economiste, Vice président de l'association franco marocaine « Migrations et développement ».


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