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Au Maroc, le salaire annuel d'un milliardaire équivaut à 154 ans de SMIG
Publié dans Al3omk le 30 - 04 - 2019

Entre riche et pauvre, le fossé se creuse. Alors que le gouvernement marocain défend le principe de "la répartition équitable des richesses entre régions", Oxfam dévoile un constat des plus hallucinants. Dans son rapport "Un Maroc égalitaire, une taxation juste" publié ce lundi, à la veille des assises de la fiscalité prévues les 3 et 4 mai, l'organisation crie aux inégalités au Maroc. Dans un communiqué, elle qualifie le royaume d'être "l'un des pays les plus inégalitaires de la région et dans la moitié la plus inégalitaire de la planète".
Un constat dont elle présente les preuves en chiffres: "en 2018, les trois milliardaires marocains les plus riches détenaient à eux seuls 4,5 milliards de dollars, tandis qu'à l'extrême opposé, 1,6 million de personnes sont en situation de pauvreté", indique le rapport. Et de préciser que les trois milliardaires marocains, dont Oxfam ne cite pas les noms, "détiennent à eux seuls 44 milliards de dirhams, alors qu'un Marocain sur huit est en situation de vulnérabilité, susceptibles de basculer dans la pauvreté à tout moment".
Une disparité si flagrante qu'il faudrait à un salarié au SMIG 154 ans pour gagner ce qu'un milliardaire au Maroc touche en une année, souligne le rapport. En 12 mois, un milliardaire voit ainsi sa fortune augmenter "autant que la consommation de 375.000 Marocain.e.s parmi les plus pauvres sur la même période".
C'est évident que, pour Oxfam, le tableau des inégalités au Maroc soit des "plus gris", affirme-t-elle dans son rapport estimant que le royaume s'inscrit, toutefois, dans une tendance mondiale: "Les 1% les plus riches de la planète possèdent autant de richesses que les 99% restants (…) Si la planète est globalement plus riche, elle est incapable d'offrir une vie meilleure au plus grand nombre", fait remarquer le rapport.
Cela ne tient qu'à une fiscalité "plus juste", à en croire ce dernier qui soutient que "le système fiscal actuel est inefficace dans la lutte pour une meilleure
redistribution des richesses". Et d'expliquer que durant ces "vingt dernières années, la croissance marocaine a été dynamique, et le pays a affiché un succès certain dans la réduction de la pauvreté qui se situe en dessous de 5%
dans l'actualité". Et d'estimer que "les résultats seraient d'autant plus positifs dans un contexte de réduction des inégalités. En fait, ni la croissance continue ni la réduction de la pauvreté n'ont été accompagnées par une baisse des
inégalités".
A qui la faute?
Oxfam pointe du doigt les politiques publiques. Citant son chargé de plaidoyer et campagnes au Maroc, Abdeljalil Laroussi, Oxfam précise que les inégalités dans le royaume "ne sont pas le fruit du hasard" mais plutôt le "résultat de politiques publiques inadaptées et encouragées par les institutions internationales". Les modèles de croissance qu'a adoptés le Maroc depuis son indépendance semblent servir, selon ce rapport, d'outils "à creuser les inégalités", et à "mettre une grande partie de la population en situation d'extrême vulnérabilité".
Oxfam recommande que la lutte contre les inégalités et la pauvreté soit "au cœur de l'ensemble des actions et politiques publiques au Maroc" et appelle le
gouvernement à adopter "un plan d'action urgent". Objectif: instaurer une fiscalité orientée vers la réduction des inégalités.
Sur l'état des lieux, Oxfam indique que 82% des recettes de l'impôt sur les sociétés proviennent de seulement 2% des sociétés et que "le montant des pertes fiscales estimées à 2,45 milliards de dollars subies par le Maroc chaque année sont liées à des pratiques fiscales des multinationales".
Sur le plan social, ces inégalités se traduisent par un taux de chômage des jeunes (15-24 ans) urbains de 42,8%, une durée moyenne de scolarisation au Maroc ne dépassant pas 4,4 années et par des disparités régionales. Et de citer en exemple que "le Maroc ne compte que 6,2 médecins pour 10 000 habitants, contre 12 en Algérie et en Tunisie et 37,1 en Espagne". Quant aux dépenses de santé, elles sont financées à hauteur de 51% par les ménages, contre 21% dans les pays de l'OCDE.
Autre disparité sociale, Oxfam précise que "près de la moitié (46%) de la population active ne bénéficie pas d'une couverture médicale et les pensions de retraites des femmes sont inférieures de 70% à celles des hommes". Et dans "les zones rurales, seulement 64% des habitants sont branchés à un réseau d'eau potable".
Ce rapport souligne, par ailleurs, que "le fils d'un cadre supérieur dispose de 456 fois plus de chances d'appartenir à la même catégorie socioprofessionnelle que son père, par rapport à un fils d'ouvrier". Et de soutenir que "ce modèle économique concentre d'immenses richesses dans les mains d'une minorité alors que des millions de personnes vivent dans l'extrême pauvreté est injuste et défaillant". Selon Asmae Bouslamti, chargée du programme gouvernance d'Oxfam au Maroc, citée dans ce communiqué, "la justice fiscale est un excellent moyen de cohésion sociale. Elle permet de corriger les inégalités en redistribuant les richesses lorsqu'elles sont mal réparties initialement, et de prélever les ressources nécessaires pour le financement d'infrastructures et de services publics qui profitent à toute la collectivité".
Pour le Maroc, "une fiscalité juste" s'impose, pour Oxfam. Dans son rapport, celle-ci recommande de réduire les inégalités par l'amélioration de la progressivité du système fiscal dans son ensemble. Elle recommande aussi pour les impôts sur le revenu, d'introduire de nouvelles tranches sur les niveaux de revenus les plus élevés au bénéfice des tranches les plus faibles et une fiscalité progressive du patrimoine détenu et transmis.
Autres recommandations: élargir l'assiette fiscale pour rendre plus juste la contribution de l'ensemble des acteurs économiques du pays et faire de la lutte contre l'évasion et la fraude fiscale une priorité.


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