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Entretien d'Abdelahad Fassi-Fihri à la revue Challenge : Principaux axes du programme du PPS
Publié dans Albayane le 27 - 09 - 2011

La Revue Challenge a réalisé un entretien avec Abdelahad Fassi-Fehri, membre du B.P du PPS qui traite de certains volets du programme du Parti du progrès et du socialisme. Vu son intérêt, nous le publions pour l'information de nos lecteurs.
1) A propos de la gouvernance
Il faudra bien entendu que tous les acteurs respectent la nouvelle constitution, non seulement dans sa lettre mais aussi dans son esprit; le principe d'un gouvernement politique pleinement responsable des politiques publiques constitue un acquis démocratique essentiel et suppose le respect plein et entier de ses prérogatives; sinon le rendu-compte et la redevabilité n'ont aucun sens. La gouvernance a un contenu politique et démocratique fondamental ; au PPS, nous préférons parler de “gouvernance démocratique” plutôt que de bonne gouvernance... En particulier, le chef du gouvernement ,et le gouvernement dans son ensemble, auront une responsabilité que je considère essentielle : celle de définir une vision et une stratégie globale de développement permettant de mettre en cohérence les différentes approches sectorielles..... Ceci passe par la réhabilitation d'une fonction importante de l'Etat, celle de la planification démocratique , fondée sur les principes de la concertation et de la décentralisation; l'objectif en sera, autour d'un secteur public fort, réformé et rénové, d'entrainer l'ensemble des acteurs- les régions, le secteur privé, le secteur associatif.. vers les objectifs de la stratégie du développement, objectifs qui doivent, selon nous, être centrés sur le progrès social et le développement humain durable. Concernant la réforme de l'Administration, dans laquelle nous n'avons pas beaucoup progressé lors des dernières mandatures à cause de l'approche technocratique qui a prévalu et des défaillances dans le pilotage de la réforme, il faudra lui donner un nouvel élan en se fondant sur la mobilisation des fonctionnaires concernés: les chantiers de le déconcentration, de la valorisation des ressources humaines, de l'efficacité de l'administration. sont des chantiers prioritaires qui nécessitent une volonté politique très forte permettant de dépasser toutes les résistances.
Je vous rappelle que Sa Majesté avait demandé au gouvernement, lors du discours du Trône de 2010, d'élaborer une charte de la déconcentration comme accompagnement du processus de régionalisation; je n'ai pas le sentiment que nous avons avancé sur ce plan ; il faudra absolument, , une volonté politique très forte pour faire bouger les lignes. Un autre chantier essentiel est celui de la simplification des procédures, d'amélioration des prestations et de rétablissement de la confiance entre les citoyens et leur administration: c'est un chantier ou la nouvelle constitution Al Wassit, en partenariat avec la société civile, peut jouer un rôle essentiel si on lui donne les moyens nécessaires et qu'elle dispose de représentations au niveau territorial.
Enfin, il faudra adopter une stratégie audacieuse de lutte contre la corruption et la rente; les nouvelles autorités indépendantes, notamment le Conseil de la concurrence et l'Instance de probité, de prévention et de lutte contre la corruption devront être dotées par le gouvernement des moyens humains et matériels et leur indépendance scrupuleusement respectée.. Il faudra également donner des signes tangibles d'élimination de certains cas flagrants de monopoles ou de privilèges illicites; à terme, il faudra supprimer tout privilège et tout revenu non lié à l'effort ou à l'investissement.
Il faudra également systématiser les audits et les inspections et élargir les prérogatives de la Cour des comptes et des cours régionales à des missions d'évaluation des projets publics, mettre fin à l'impunité des corrompus dans le respect des dispositions légales, administratives et disciplinaires. Enfin, il faudra mener un audit systématique des grands contrats de concession et de gestion déléguée en particulier dans les grandes villes.
2- A propos de la fiscalité
Une grande réforme fiscale devient aujourd'hui indispensable et le futur gouvernement devra s'y engager avec beaucoup de courage et de vigueur. Elle devra selon nous viser 2 objectifs complémentaires: favoriser l'investissement et pénaliser lourdement la spéculation et la rente d'une part , d'autre part protéger et soutenir le pouvoir d'achat des larges couches populaires à travers notamment la réduction ou la suppression de la TVA sur une série de produits de base comme les médicaments, les produits alimentaires de base, ainsi que le relèvement du taux d'exonération à l'impôt sur le revenu... Plus la fiscalité sera équitable, plus elle sera productive: c'est une vérité avérée que connaissent bien les économistes.... Le manque à gagner devra être compensé par l'instauration d'un impôt sur les revenus très élevés et sur la fortune, l'élargissement de l'assiette fiscale, la lutte contre la fraude et ‘évasion fiscale; il faudra mettre un terme à cette aberration qui fait que la grande agriculture exportatrice est exonérée. Il faudra soumettre à une évaluation sérieuse et très stricte les dépenses fiscales : beaucoup de sociétés ont profité d'exonérations sans contrepartie significative en matière de création d'emplois ou ont bénéficié de l'effet d'aubaine. L'adhésion de tous à cette réforme au moment ou le pays est confronté à la fois à la crise et à l'ampleur de la demande sociale constituera la marque d'une citoyenneté élevée et de l'adhésion à la construction du Maroc nouveau.
3- A propos du recrutement dans la fonction publique
C'est la croissance et l'investissement qui permettent de créer des emplois; il faudra donc créer les conditions d'une croissance forte et durable en luttant contre la rente , en rétablissant la confiance et l'Etat de droit dans l'environnement des affaires, en simplifiant les procédures, en encourageant les pme et l'auto emploi, en réformant et territorialisant l'intermédiation dans le marché du travail.... Ce point constituera un axe essentiel de notre programme.
Le recrutement dans la fonction publique ne peut être considéré comme une fin en soi: le secteur public devra surement encore recruter dans certains secteurs ou le niveau d'encadrement de la population reste faible par rapport à des pays comparables, notamment le secteur de la santé, de l'enseignement, de l'action sociale... mais le principe est que le recrutement réponde à des besoins dument identifiés. il faudra assurer l'adéquation entre les besoins des administrations et leurs ressources humaines et agir sur tous les leviers possible: redéploiement, recyclage, formation continue... Pour cela , des approches territorialisées sont nécessaires; un recrutement à l'aveugle dans la fonction publique, indépendamment des besoins, alourdira le cout de fonctionnement de notre administration tout en aggravant les inadéquations quantitatives et qualitatives, alors même que notre administration est confrontée aux défis de la déconcentration et des nouvelles compétences requises par l'amélioration de ses prestations et par ses nouvelles missions, très exigeantes en matière de qualifications.
4-A propos des équilibres macroéconomiques et du déficit budgétaire
Au PPS, nous ne sommes pas d'accord avec une vision étroitement comptable de la gestion publique qui se préoccuperait exclusivement des équilibres macroéconomiques; ainsi, le déficit budgétaire et un niveau raisonnable d'endettement peuvent être bénéfiques s'ils servent à promouvoir l'investissement public, à équiper le pays et à investir dans les secteurs qui préparent l'avenir, notamment l'éducation. De même, un déséquilibre dans la balance commerciale peut être le signe d'une dynamique économique. Mais, dans le même temps, nous ne pouvons nous permettre aucun laxisme en la matière....
L'expérience que nous avons vécue lors des plans d'ajustement structurel des années 80 ou que nous voyons actuellement en Grèce montre que les approches laxistes en matière notamment de finances publiques aboutissent à des plans d'austérité et de rigueur dont les travailleurs et les couches les plus faibles de la population paient en dernier ressort les conséquences, en plus de la mise en péril de notre souveraineté nationale.
Le futur gouvernement sera confronté à une situation délicate : déficit budgétaire, déficit commercial et des paiements.. et persistance de la crise chez nos principaux partenaires. Il faudra être très responsable sans pour autant sacrifier la réponse aux demandes sociales légitimes. En même temps, il faudra engager les réformes structurelles portant sur notre modèle de croissance, une industrialisation vertueuse par la création d'emplois à forte valeur ajoutée, la réorientation des stratégies sectorielles dans le sens d'un rééquilibrage entre le marché extérieur et le marché intérieur, la promotion de la demande interne par une approche appropriée de la question des classes moyennes
Concernant la caisse de compensation, il faudra d'abord cadrer , selon une approche pluriannuelle , l'effort que doit supporter l'Etat en pourcentage du PIB ou des dépenses publiques; mais il est clair aujourd'hui, avec toutes les études et réflexions accumulées, que la piste la plus pertinente réside dans le renforcement des programmes d'aide ciblée aux plus démunis à travers des programmes tels Tayssir ou le Ramed (en corrigeant tous les défauts de mal gouvernance qui en ont limité la portée ou entravé la généralisation ) tout en mettant en place les dispositifs fiscaux pour que les plus aisés restituent les aides dont ils ont profité indument. L'assainissement des circuits de distribution et la lutte contre les intermédiaires parasites constituent également un axe de travail.
5- A propos des politiques sociales
Il faut combattre la vision libérale qui réduit les politiques sociales de lutte contre l'exclusion, la précarité et l'exclusion comme des interventions à posteriori pour atténuer les conséquences “inévitables” de la croissance; nous consacrons beaucoup d'efforts au social pour assécher les conséquences alors que les robinets de l'exclusion et de la précarité restent ouverts ou, en tout cas ,mal fermés. La question sociale doit être au cœur de toutes les politiques publiques et le développement humain la finalité de tout développement. Il faut rejeter les modèles de croissance excluant ou fondés sur l'aggravation des inégalités sociales ou spatiales.
Par ailleurs, il faut lancer et redynamiser les grands programmes sociaux dans le domaine de la santé avec pour objectifs la couverture sanitaire, la généralisation du ramed, l'extension de l'amo; dans le domaine de l'habitat social avec la levée des contraintes liées au foncier et en veillant à mettre en place un système adapté aux différentes cibles d'aide à l'acquisition, dans la domaine de l'éducation notamment par la réhabilitation de l'école publique...


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