Dans un précédent billet de cette même chronique, intitulé «Bnat Lalla Mennana, l'exception» consacré à cette série télévisuelle, déroulée durant tout le mois de Ramadan, nous n'avons pas hésité de faire l'éloge de ce travail de qualité. Un peu plus tôt, un autre papier d'une consœur du même journal ne s'est pas non plus retenue d'encenser cette trouvaille qui, il est vrai, émergeait du lot, au côté d'une kyrielle de médiocrités blafardes. Récemment encore, un confrère de «Libération» n'a cessé d'exalter cette prestation raffinée. On se contentera de ne mentionner que ces trois réactions, tout en sachant que, assurément, d'autres auraient été charmés et incités à en délier des louanges. Mais, notre actrice Samia Akariou, l'une des vedettes phares de cette œuvre saisissante, a jugé bon de s'en prendre à la presse marocaine, lors d'un récent entretien médiatique. Elle prétend être « chagrinée », du fait qu'aucun journal ne s'est donné la peine de parler de cet événement ramadanien. Egrenant arrogamment ces errements, la comédienne s'est même payé le luxe d'offusquer les journalistes en les accusant ouvertement de ne se faire mordre que par les performances sportives (sic). Ces errances piteuses qui versent démesurément dans l'impertinence, font montre d'une myopie vaniteuse, car on ne peut avancer des déraillements pareils sans avoir le cœur net. Dans le cas d'espèce, Samia Akariou, s'est-elle donné la peine de faire la revue de presse pour s'assurer de ces dérives? Certainement pas, puisque, au moins les trois articles sus-mentionnés, lui infligent un démenti des plus cinglants, quoique le troisième n'ait paru qu'après ses déclarations. On ne peut que plaindre cette petitesse de mesure, pour une grande actrice qui a beaucoup intérêt à se pétrir d'humilité et de dextérité. On peut toujours scintiller sur scène, grâce à son talent inné, mais il importe beaucoup plus de briller par des valeurs acquises au quotidien. L'inconvenance dans laquelle s'est jetée notre actrice ringarde, pourtant pétillante sur la rampe, relève, à n'en point douter, d'un manque de savoir culturel, susceptible de forger et immuniser les talents contre les déraillements. Samia Akariou n'est pas la seule, dans notre champ artistique national, à endurer cette duplicité fâcheuse. Nombre d'artistes se croient se suffire à leur statut de doué qui fait d'eux, il est vrai, des stars survolés. Mais, il s'avère bien que ce don, si étincelant soit-il, n'est, en fait, que la facette luisante d'une personnalité artistique creuse. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, nombreux sont nos artistes qui se trouvent dans la gêne, une fois sortis de l'eau, tel un poisson en émersion. On ne comprendra pas alors pourquoi on fait de l'art si c'est art ne servirait pas à rehausser le relationnel, à consolider le savoir faire, à se doter des vertus, à maximaliser les développements multiformes...Nos artistes, dont Samia Akariou, sont donc conviés à s'abreuver de toutes ces cultures pour éviter de tomber dans des bourdes incommodes.