Amigos ! Les congrès se tiennent et ne se ressemblent pas. Le prochain qui se prépare est celui de l'Usfp. Le neuvième de son état serait un congrès de la refondation pour tous ceux qui croient dur comme fer que «le parti des forces populaires» a tiré leçons de son expérience. Ceux qui croient aussi, qu'à l'opposition, l'Usfp allait retrouver un bain de jouvence pour se montrer sous un jour nouveau misent sur ce congrès pour renouveler leur communication vers le peuple de gauche, celui qui s'abstient lors des échéances électorales. Les réseaux sociaux sont pleinement utilisés et, de par ce fait, «l'information» circule. La période de l'alternance (tout court), ressentie comme une épreuve pour l'Usfp, reste une étape historique. Le bilan est présenté positif malgré le contexte institutionnel de l'étape vécue. La déception des uns et des autres, ajoutée à l'incompréhension des bases, font que le bourgeonnement d'organisations politiques issues de la racine ittihadie est plus important que toute ramification antérieure. Comme si, au moment de gérer les affaires publiques, l'Union n'arrivait plus à surmonter les dissensions entre ses composantes malgré la recomposition opérée avec le PSD dont la dissolution est effectuée. Dans l'étape «difficile» dans laquelle se trouve actuellement le pays, après que «les slogans creux et réactionnaires se sont accaparés du suffrage universel », l'Usfp se place en alternative à l'expérience gouvernementale actuelle, jugée «manquant de compétences et sans vision stratégique pour le Maroc». Le parti de l'Usfp projette un modèle social démocrate basé sur le savoir faire de ses cadres acquis lors de ses expériences gouvernementales précédentes et intégrant «mondialisation et économie de marché» équilibrées par le rôle de l'Etat. Sans préjuger de la discussion des congressistes sur les approches politique, économique, sociale et culturelle présentées et de leur adoption, puis des conditions de leur mise en œuvre, il est évident que «le nouveau départ» désiré lors de ce congrès reste tributaire de la composition de ce dernier. Il a été statué que 25% des délégués proviennent des adhésions au parti et que le reste, soit 75%, soit dévolu en fonction des résultats électoraux de 2009 et de 2011. Cette modulation du nombre des délégués, en relation avec les élections, montre que «les forces populaires», celles qui font une élection, ont une pondération plus importante que les militants socialistes qui sont censés encadrer, par leur proximité et leur dévouement quotidien, ces cohortes dont le comportement électoral reste soumis à plus d'un sentiment d'appartenance, fût-il à l'Usfp ! L'ouverture nécessaire et la prise en compte du poids électoral ne peuvent expliquer, à elles seules, cette décision souveraine du Conseil national de l'Usfp. Cet intérêt pour le congrès de l'Usfp n'est pas anodin. Il s'agit du parti le plus important, par son histoire, son projet et sa représentativité, de la gauche marocaine. Celle qui, dans un élan patriotique, a assumé ses responsabilités pour éviter au pays «la crise cardiaque» en négociant un processus démocratique, avec ses flux et ses reflux, préservant la stabilité du pays et la mise en place de réformes dans l'espoir de changer la société marocaine dans le respect de ses fondamentaux. Sa dilution dans le paysage politique marocain et sa banalisation ne sont pas de bon augure pour la réalisation d'un Etat national démocratique et moderne. Rêve de générations passées, actuelles et futures, avec le choix délibéré, accompli et assumé de concrétiser cet impératif national, et «dans l'espoir de voir la possibilité de réalisation du rêve de la transition sereine et tranquille à la Démocratie. Espérons de ne pas perdre dans le proche avenir la faculté de rêver.»