La grande affluence et la diversité des invités à la séance d'ouverture du 7ème congrès du PPS vendredi dernier au complexe Moulay Rachid à Bouznika ont, sans doute, symbolisé pour ce parti la reconnaissance de sa « place historique » et de sa contribution à l'évolution actuelle dans le pays. Tous les courants se réclamant de la gauche étaient en effet représentés ainsi que les partenaires de la Koutla et de la coalition gouvernementale et le secrétaire général de l'UMT. Pour illustrer à la fois la fidélité à son histoire et le désir de renouveau, le PPS s'est mis au goût du jour. En ouverture du congrès, l'assistance eut droit au rythme engageant d'une chanson interprétée par Mohamed Derham, l'un des fondateurs du groupe Jil Jilala, qui exhortait à « vaincre l'ignorance et l'obscurité ». Un chœur d'enfants a aussi chanté l'espoir et les attentes de l'avenir. Le rapport lu par le secrétaire général, M. Ismaïl Alaoui, était certes moins lyrique, mais traduisait clairement l'état d'esprit prédominant au sein de ce parti et ses préoccupations quant au devenir de l'expérience de transition actuelle. Après avoir rappelé que l'histoire avait confirmé la justesse de la vision et des positions qui furent celles du PPS durant de longues décennies difficiles, en rupture avec « le populisme et l'aventurisme » et avec « l'opportunisme », le secrétaire général a appelé à plus de vigilance pour éviter toute remise en cause des avancées démocratiques et réformatrices des dernières années. L'évaluation positive de l'expérience des gouvernements de coalition dirigés par Abderrahmane Youssoufi et Driss Jettou n'exclut pas l'expression d'une certaine inquiétude quant à la persistance des problèmes et déficits sociaux. Cette situation assez ambiguë peut être mise à profit par les forces conservatrices, réactionnaires et obscurantistes pour tenter d'enrayer les progrès réalisés et faire marche arrière. Aussi, l'appel à la vigilance se fait-il particulièrement insistant. Le PPS préconise une union plus résolue des différents courants de gauche et des forces démocratiques pour prévenir une telle régression. Quoique échaudée par l'échec de l'alliance avec l'ex-PSD qui, entre temps, a fusionné avec l'USFP, la direction du PPS considère que la perspective de l'union de la gauche reste prioritaire. Les préoccupations liées aux élections législatives de 2007 sont, bien sûr, manifestes et l'accent est mis sur la nécessité de favoriser une véritable culture de la démocratie qui ne saurait être limitée au formalisme électoral. Le ton est ainsi donné : d'une part, évaluation des acquis, et d'autre part, exigence d'une démocratisation plus avancée mais sur la base d'un « consensus serein et apaisé ».