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«Casablanca, l'une des premières villes au monde à se doter d'un système de conservation foncière»
Rachid Andaloussi: Regard d'un architecte
Publié dans Albayane le 22 - 07 - 2013


Rachid Andaloussi: Regard d'un architecte
sur la vlille de Casablanca (10)
Al Bayane : Lyautey avait-il tout un plan pour le développement de la ville de Casablanca ?
Rachid Andaloussi : Effectivement oui. Apres la construction de la Poste, dont les travaux ont pris fin en 1920, Hubert Lyautey va continuer sur sa lancée en poursuivant son plan de développement de la ville. Son intention est de donner plus de crédibilité à la ville et gagner la confiance des investisseurs et détenteurs de capitaux et les faire venir à la ville. Ainsi, il va construire le palais de justice, dont les travaux vont s'achever en 1923. Construit, par l'architecte Joseph Marrast, le résident général de la France a voulu par un tel bâtiment séduire les investisseurs. Comme quoi, il leur lance un appel du pied : «n'ayez pas peur, venez vous installer à Casablanca, vos droits sont protégés par la justice.»
De quel style architectural relève cet édifice ?
Ce bâtiment valorise dans une certaine mesure l'art traditionnel du Maroc. Ce qui est joli, c'est qu'il combine deux tendances ou plutôt deux styles d'architecture, à savoir islamique et persan. Le palais de justice reflète magistralement l'art néo-marocain. Une vue aérienne de ce palais montre une chose extraordinaire, c'est que le tribunal est conçu à l'image d'une balance.
Notons par ailleurs que l'auteur du palais, qui est Joseph Marrast, est venu au Maroc à la demande d'Henri Prost. Il est également le concepteur de la place de France, actuellement place Mohammed V.
On a l'impression qu'on est encore ancré dans une architecture qui s'inspire du passé du Maroc, partagez-vous cet-avis ?
La stratégie de Lyautey a été graduelle. Il ne faut pas méconnaitre, d'une part, sa contribution au développement de l'économie marocaine. D'autre part, il ne faut pas oublier que c'est lui l'artisan de la nouvelle médina avec un plan d'aménagement ambitieux. Moi je trouve qu'il s'agit «d'un modernisme tempéré» de la métropole, comme le souligne l'historien Daniel Rivet, dans son fameux livre : Le Maroc, de Lyautey à Mohammed V. Soulignons, en plus, qu'il a procédé à la mise en place à Casablanca du système de conservation foncière qui n'existait pas auparavant. Casablanca devrait être fière à l'instar de Sydney d'avoir être la première ville au monde à adopter cet outil juridique.
Le Habous, c'est aussi une reproduction de l'architecture traditionnelle du Maroc, n'est-ce pas ?
Il faut comprendre que quand Lyautey s'est installé à Casablanca, il s'est rendu compte que les artisans du pays, qui vivaient à Fès, Marrakech, Tétouan, constituent l'élite de la société. Et afin de mettre sur pied ses projets, il était dans l'obligation de construire un quartier qui ressemble à l'ancienne médina, qui est le Habous, pour les inciter à venir vivre à Casablanca. Le Habous est donc destiné à une classe moyenne, dont Lyautey avait besoin pour consolider son pouvoir. Pour ce faire, il fait appel aux services de deux architectes, Edmond Brion et Auguste Cadet. Ce dernier a été connu par son style proche du mode de vie des Marocains. Il portait toujours un tarbouche et une djellaba, à tel enseigne que certains ont cru qu'il s'est converti à l'islam. Pour d'autres, c'est une manière intelligente pour s'approcher plus des Marocains, connaitre leur vécu quotidien et leur coutume afin de répondre à leurs besoins et construire des maisons sur mesures et non des maisons qui ne correspondent pas à leur mode de vie. Cette ville à caractère traditionnel contient un marché, une place pour les adouls, un lieu consacré aux artisans, des mosquées (El Mohammedi et El Yussoufi)
Jugez-vous que Lyautey ait eu raison en construisant la médina du Habous ?
A mon avis, la construction du Habous est une décision aberrante. Construire une ville dans les temps modernes en se basant sur les paramètres des villes anciennes, telles Fès, Marrakech... est une contradiction. C'était, à la fois, une erreur et un acte un peu caricatural. C'était comme une substitution à l'ancienne médina. Au niveau esthétique, il s'agit d'une tromperie, car beaucoup de Casablancais croient que le Habous existait depuis longtemps. Autre point non mois important, c'est que le Habous n'a pas intégré la dimension juive dans cette architecture. Or, la contribution et l'apport des juifs aux côtés des musulmans, dans la construction du Maroc à travers l'histoire est une chose évidente. Mais il n'en demeure pas moins que le plan d'aménagement initié par Lyautey constitue une révolution contre ce qui existait. Il a œuvré à ce que ces plans contiennent des espaces vides. Dans les plans d'aménagements, les rues et boulevards, et places publiques sont importants, car ils permettent la fluidité et la communication dans un espace public précis. L'espace public, c'est un lieu de partage, de rencontre et d'échange. En d'autres termes, c'est comme l'agora d'Athènes. Avec Lyautey, Casablanca devient un grand chantier, des rues et de grands boulevards sont tracés, et de nouvelles constructions modernes voient le jour...
Peut-on qualifier Lyautey de quelqu'un de traditionnaliste en matière d'architecture ?
Je pense qu'il s'agit d'une vision simpliste, si ce n'est pas simplificatrice. Dans sa vision, Lyautey a essayé de combiner entre deux écoles en matière d'urbanisme. La première est celle qu'on appelle le courant culturaliste qui prône le respect des traditions des habitants de la ville et leur paysage architecturel. L'autre courant, moderniste, estime que la ville devrait répondre aux besoins de l'homme moderne. Ainsi, la ville devrait être homogène et partagée entre des espaces spécialisés (divertissements, travail, habitat...). Et c'est cela qui fait la force de Lyautey, comme je vais l'expliquer plus amplement en abordant les plans d'aménagements élaborés sous le protectorat.


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