Plus on avance dans l'âge, plus nos capacités physiques, psychiques s'amenuisent, c'est la loi de la nature. Il est vrai que le vieillissement n'est pas automatiquement synonyme de havre de paix, c'est un passage obligé pour tout un chacun. Outre les grands changements visibles que subit l'organisme, il y a certaines maladies qui apparaissent et qui sont prédominantes chez les personnes âgées. Se pose alors le problème de la prise en charge de ces maladies et leur traitement car on a à faire à un malade polymédiqué. En effet, la personne âgée doit prendre plusieurs médicaments en même temps, si des précautions ne sont pas prises et si les conseils du médecin ne sont pas bien respectés, des incidents et accidents sont à craindre et c'est là tout le problème. Parler de la personne âgée en ce début du XXIeme siècle peut sembler pour certains quelque peu insignifiant, sans grande importance. Pourtant, à bien y regarder et en allant au fond des choses, on finit par s'apercevoir que la problématique inhérente aux personnes âgées et d'une manière plus générale celle qui a trait au vieillissement de la population est complexe car l'accroissement régulier du groupe des personnes âgées, aussi bien en chiffre absolu que par rapport à la population d'âge actif, aura des répercussions directes sur les relations au sein des familles, sur l'équité entre les générations, sur les modes de vie et sur la solidarité familiale. On se trouve devant une situation qui est très visible et surtout palpable sur le terrain et plus particulièrement au niveau des grandes villes. Notre population augmente à vue d'œil d'année en année et l'allongement de la durée de vie aussi. D'une moyenne de 47 ans en 1962, l'espérance de vie est passée à 71 ans en 2006 et à plus de 75 ans de nos jours. La Population des personnes âgées de 60 ans et plus s'élève à 2 421 250 personnes soit 8,1% de la population totale. Sur la base des projections faite par le Centre de Recherche et d'Etudes Démographiques, la population âgée de 60 ans et plus connaîtrait une évolution spectaculaire durant les trois décennies à venir. Cette population va doubler à l'horizon 2024 atteignant la barre de plus 4,8 millions soit 13% de la population totale. Elle continuerait à croître considérablement pour se situer à plus de 6,5 millions en 2034 (17% de la population totale), soit presque 3 fois la population de 2004. Une prédominance des maladies chroniques Quand on parle des personnes âgées, on a tendance à faire référence à un être vulnérable, fragile d'où les termes usuels bien de chez nous «comment va si l'haj et hajja, leur petite santé se porte bien ?» C'est ainsi dés que l'on est en présence d'une personne âgée, on lui demande toujours : comment va la santé ? Il est tout a fait normal que la personne de 60 ou 70 ans n'a rien à voir avec celle qui a 18 ou 20 ans. Chez la personne âgée, on constate une réduction fonctionnelle de ses organes vitaux et des modifications de son homéostasie. Plusieurs maladies chroniques apparaissent alors. les personnes âgées sont, plus fréquemment que les autres catégories de la population, sujettes, aux maladies cardiovasculaires, aux affections respiratoires, au diabète, à la fragilisation osseuse, aux affections oculaires, au rhumatisme, à la surdité, aux maladies mentales, aux problèmes nutritionnels, aux maladies neurologiques, au stress, au cancer… donc, autant de facteurs qui entravent leur santé et auxquels ils faut apporter soulagement, soins et accompagnement en fin de vie. Parmi toutes ces maladies non transmissibles qui sont autant de causes de morbidité avérée dont les pronostics vitaux sont souvent très réservés au fur et à mesure que l'on avance dans l'âge, il y aussi l'handicap qu'elles peuvent induire qui représente un grand problème de santé public inhérent aux maladies chroniques. Une prise en charge très lourde Chez les personnes âgées, les maladies non transmissibles prennent une part prépondérante dans la morbidité et elles sont responsables de la très grande majorité des décès. Elles sont durables, difficilement guérissables. Elles exigent des soins prolongés et laissent des séquelles, sources d'incapacité et d'handicap. L'enquête sur la population et Santé Familiale réalisée par le Ministère de la Santé en 2003, avait en son temps montré une tendance à la hausse des proportions des malades chroniques au fur et à mesure que l'âge augmente. A partir de 60 ans, presque une personne enquêtée sur deux (46%) déclare souffrir d'au moins une maladie chronique. Par ailleurs, la prévalence de l'handicap augmente avec l'âge révélant ainsi clairement le lien entre l'handicap et le vieillissement. Elle est de 5,2% au sein de la tranche d'âge 15-59 ans (moyenne nationale 5,12%). Elle atteint 21,4% au sein de la population de 60 ans et plus et dépasse les 31% chez les personnes âgées de plus de 70 ans (Enquête nationale sur le handicap 2004). Au Maroc, l'étude des causes de mortalité en milieu urbain chez le plus de 65 ans a montré les pourcentages suivants : 40% pour les maladies cardiovasculaires, 13% pour les cancers, 11% pour le diabète, 7% pour les maladies de l'appareil respiratoires et 3% pour la tuberculose pulmonaire (Ministère de la Santé 2003). L'accompagnement de la personne âgée Ceci étant, on comprend mieux que la personne âgée qui présente plusieurs maladies fasse l'objet d'un intérêt constant, d'un suivi médical régulier et qu'elle est aussi tenue de respecter une alimentation saine et équilibrée. Quand les maladies sont là avec leur lot de douleurs, d'inconvénients, d'incontinences, le médecin traitant n'a pas d'autres choix que de procéder au démarrage de traitements médicamenteux qui deviennent par la force des choses une obligation incontournable. Mais cette obligation, quand elle ne respecte pas les conditions préalables à leur mise en œuvre, est souvent jonchée d'incidents négatifs pouvant altérer l'état de santé et surtout la qualité de vie de cette tranche d'âge. Si la prescription de médicament reste pour le médecin l'un des axes majeurs de la prise en charge thérapeutique de son malade, dans l'optique d'une diminution de la morbi-mortalité et d'une amélioration de la qualité de vie de celui-ci, l'amélioration des soins passera aussi par une amélioration de la qualité des prescriptions médicamenteuses. Pour cela, il faut appliquer certaines règles lors de cette prescription. Le malade doit participer à sa maladie, il faut qu'il soit un acteur actif dans le processus de sa prise en charge. Cela implique le respect strict et absolu des consignes du médecin traitant. Les médicaments doivent se prendre à heures fixes, respecter la dose prescrite, respecter aussi la durée du traitement, les rendez-vous doivent avoir lieu à la date et l'heure indiquées, Si des examens sont demandés, il faut les faire au bon moment. Le rôle de la famille est important en ce sens qu'il permet de surveiller, d'aider la personne âgée à mieux s'organiser, de telle sorte qu'elle puisse faire bon usage du traitement prescrit. La famille, c'est aussi le soutien, la chaleur humaine, plus d'amour, de compassion. Dans tous les cas de figure, il faut toujours accompagner les personnes âgées surtout quand la maladie et l'handicap les rattrapent. Si la personne âgée est suivie à domicile, elle a toujours besoin de se sentir entourée, aimée par les siens (enfants et petits enfants) Si la personne âgée est hospitalisée, il faut lui rendre visite plusieurs fois par jour et lui témoigner notre affection, notre attachement, notre respect et notre amour.