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Saad Agoumi : La grossesse et le jeûne
Publié dans Albayane le 27 - 03 - 2012

La grossesse est vécue par le couple comme un événement merveilleux, surtout quand l'enfant à venir est très désiré, attendu par toute la famille, les proches, les amis et collègues. Pendant neuf mois, on partage des émotions, des joies, mais aussi des inquiétudes.
Pendant la grossesse, certaines femmes se sentent carrément pousser des ailes, d'autres sont fatiguées, stressées diminuées physiquement et psychologiquement. Cette situation est exacerbée quand la femme enceinte pratique le jeûne ou quand la femme allaite son enfant si la femme craint que le jeûne nuise à sa santé ou à celle de son fœtus, peut–elle ne pas jeûner ? Pour en savoir un peu plus sur le sujet, nous avons rencontré pour nos lecteurs le professeur Saad Agoumi, gynécologue, et président du collège syndical national des médecins spécialistes du privé.
Est-ce qu'une femme enceinte peut ne pas jeûner ?
Pour répondre à votre question, je dirais que les cas où la femme enceinte ne peut pas jeûner, partent du principe déjà que quand une maladie existe et que celle-ci impose un traitement avec des prises régulières de médicaments dans la journée, il convient de respecter le traitement qui est prescrit par le médecin comme le veut la règle face à toutes sortes de maladies, indépendamment de la grossesse. Maintenant quand la femme est enceinte, elle est tenue de respecter le traitement prescrit par son médecin traitant. Dans ce cas précis, il est clair que cette situation suspend la pratique du jeûne et ce dans l'intérêt de la santé de la femme enceinte bien que la grossesse ne soit pas une maladie, elle est soumise à certaines restrictions qui sont en rapport avec la santé et le développement du fœtus.
Quelle est la période de la grossesse où la femme est plus vulnérable ?
Le premier trimestre de la grossesse constitue une étape primordiale eu égard au développement embryonnaire de l'enfant. Celui-ci doit se faire dans un contexte d'équilibre biologique adéquat, pour éviter le risque d'anomalies constitutionnelles et les risques d'avortement précoce. Le 3e trimestre est une étape de la grossesse où la croissance fœtale prend une place importante. Elle doit se faire de façon harmonieuse et régulière et impose une alimentation variée, équilibrée et harmonieusement répartie dans la journée. En parallèle, boire suffisamment et durant toute la journée est également un besoin incontournable pendant la grossesse, afin de protéger une fonction rénale très sollicitée à cette période. Idéalement, la femme enceinte ne devrait pas jeûner même si elle est apte à pratiquer le jeûne, parce qu'il y a un enjeu pour le fœtus surtout pendant les deux derniers mois de la grossesse.
Quelles sont les conséquences ?
Ceci étant, jeûner pendant le ramadan va occasionner une surcharge de fatigue pour la femme enceinte qui est déjà éprouvée par la grossesse. Cette surcharge de fatigue peut engendrer l'apparition de contractions, la variation de la tension artérielle de la femme, ces éléments ne sont pas les bienvenus pendant la grossesse. Autre chose aussi importante à signaler, c'est la fonction rénale, il faut savoir que les reins de la femme enceinte travaillent beaucoup, ont besoin que la femme boive beaucoup d'eau dans la journée , ce qu'elle ne peut pas faire si elle pratique le jeûne, cette restriction d'eau peut avoir des conséquences sur le rein, ce qui aura pour conséquence l'apparition de symptômes et exposer la femme à une plus grande fréquence des infections urinaires, qui entraîneront dans leur sillage des contractions responsables d'accouchements prématurés et toute une chaîne va suivre
Qu'en est-il de l'aspect religieux ?
Le plus simple pour la femme enceinte, c'est de se conformer aux conseilles de son médecin – traitant. Par ailleurs et pour plus de sérénité, la femme enceinte n'a qu'à se conformer à ce qui est écrit dans le coran. Allah (Gloire à Lui) dans son infinie Miséricorde a permis au malade, au voyageur (voyage permettant la réduction de la prière), à la femme enceinte ou celle qui allaite, la dérogation de rompre le jeûne et de le rattraper plus tard (pour lever la difficulté) à l'instar du voyageur et du malade en vertu de la parole du Très Haut : «Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d'autres jours». (Coran, 2 : 184).
Si Allah accorde à la femme enceinte ou à celle qui allaite la dérogation de ne pas jeûner, c'est que ces derniers sont en situation de fragilité et que ces deux femmes sont dépositaires d'un contrat de bonne gouvernance, qui celui de bien mener la croissance de leurs enfants. Donc, il n'y a pas plus simple que de se conformer à ce que nous prescrit Allah. Ne pas se conformer à ce que Dieu nous dicte de faire dans ces cas précis, c'est en quelque sorte refuser le don de Dieu.
Et concernant l'examen gynécologique ?
Vous faites bien de me poser cette question, car beaucoup de choses ont été dites au sujet de l'examen gynécologique, ce qui bien entendu fait entretenir un certain flou et un amalgame inacceptable.
L'examen gynécologique est un examen médical, qu'il soit gynécologique ou autre. C'est pas parce qu'un médecin généraliste examine les seins de sa patiente pendant le ramadan que cela va rompre le jeûne. Il faut arrêter, cesser de raconter n'importe quoi. La femme qui pratique le jeûne de ramadan et qui présente une pathologie, s'adresse à son médecin pour s'enquérir de son état de santé. Le médecin fait son devoir, et quelle que soit la nature de l'examen qui impose l'accomplissement de son devoir, le médecin doit pratiquer cet examen. Le médecin ne va pas s'aventurer à faire les choses à moitié sous prétexte que c'est ramadan, que le toucher vaginal va rompre de le jeûne. Je dis clairement non, c'est un non sens et absolu dans la pratique médicale.
Cela m'invite aussi à clarifier pour vos lecteurs une autre zone d'ombre concernant les ovules gynécologiques, il faut savoir que ces ovules font partie du traitement médical, elles n'ont aucune incidence sur le jeûne, la femme peut les utiliser pendant le ramadan en ayant l'esprit tranquille, elles ne rompent pas le jeûne.
Pour conclure, je dirais tout simplement que les femmes enceintes et celles qui allaitent leurs nouveaux-nés peuvent être exemptées de jeûner durant le ramadan. Ce n'est pas une règle générale, mais si le ramadan a un impact négatif sur la femme enceinte, sur le développement du fœtus ou du bébé, il faut savoir être raisonnable, faire preuve de sagesse et de prudence. Il est vrai cependant que certaines femmes supportent mieux que d'autres la pratique du jeûne, d'où l'importance d'une consultation médicale préalable qui permettra de vérifier ou de contrôler l'état de santé de la femme enceinte pour écarter tout risque susceptible de nuire à la santé de la mère et à celle de son fœtus qui sont des vies très précieuses qu'il convient de protéger.


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