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Pour un partenariat et une contractualisation
Gouvernement, partis politiques et syndicats
Publié dans Albayane le 08 - 01 - 2016

Le conflit sur la réforme de la retraite est en train de devenir le catalyseur d'une grande tension entre le gouvernement et les centrales syndicales, tension qui risque de dégénérer, alors que nous entamons une année où le Maroc s'apprête à organiser des élections législatives décisives dans son processus de construction démocratique. En plus de la nécessité d'aller vers ces élections dans la sérénité et le calme, nous avons besoin d'un apaisement social et politique pour faire face aux risques qui guettent notre pays (terrorisme, manœuvres des adversaires de notre intégrité territoriale,...).
Au-delà d'une balbutiante décrispation dans les relations entre les acteurs politiques (moins d'invectives et de violence verbale) et nonobstant la précaire accalmie au niveau des joutes parlementaires, force est de constater que le champ social est entrain de s'installer dans une spirale de surenchère qu'il convient de juguler au plus vite et ce, par les efforts des uns et des autres.
Il faudrait tout d'abord préciser que les centrales syndicales ne doivent pas ni être perçues, ni se comporter comme une opposition au gouvernement. En tant que représentants des travailleurs et défenseurs de leurs intérêts, les syndicats ne peuvent être ni pour, ni contre un gouvernement dans l'absolu. Les syndicats ne peuvent être que pour toute mesure en faveur des travailleurs et pour toute avancée dans l'amélioration des conditions de travail et de l'environnement juridique des relations professionnelles. Et dans le sens contraire, les syndicats sont dans leur rôle quand ils s'élèvent contre toute atteinte aux intérêts des travailleurs et tout recul par rapport à leurs acquis. Il est donc utile de rappeler que comme la tentation de vouloir «agenouiller» les syndicats est inefficiente en plus du fait qu'elle dénote d'une dérive totalitaire d'un autre temps, l'illusion de pouvoir faire «tomber» un gouvernement par la seule action syndicale est une vue de l'esprit, du moins dans les circonstances actuelles de notre pays.
Les syndicats, pour un gouvernement dans un environnement démocratique et pour une entreprise dans un climat social interne apaisé, sont avant tout des partenaires sociaux avec qui il convient de construire des instances et des procédures de dialogue social efficient et productif, d'où sortent des idées et des propositions ramenant des bienfaits aux employeurs et aux employés et ce, dans le cadre d'une démarche «gagnant-gagnant».
Le conflit est, dans ces conditions de bonne gouvernance, le moyen ultime quand toutes les voies et possibilités de négociation ont été épuisées. D'ailleurs un conflit social, grève ou autre, n'est qu'un moyen pour aboutir à des négociations, sur de nouvelles bases, afin de dégager des solutions aux problèmes posés. Or si l'on peut dégager des solutions acceptées par toutes les parties, avant et pour prévenir les conflits, cela ne pourrait être que dans l'intérêt de tout le monde.
De plus, les syndicats, en tant qu'instruments d'intermédiation au sein de la société, ont un rôle fondamental dans le règlement pacifique des conflits et, surtout dans leur prévention ou du moins dans leur maintien à des niveaux qui ne débordent pas trop pour remettre en cause l'existence d'une entreprise ou la stabilité d'un pays.
Le Maroc, autant qu'il a besoin de partis politiques forts et crédibles dans sa construction démocratique, autant il a besoin d'un mouvement syndical fort, uni et surtout crédible.
C'est pour cela, que les tentatives de stigmatisation des syndicats et les stratégies visant leur affaiblissement qui peuvent apporter des «gains» politiques ou autres à court terme, sont très dangereuses à moyen et long terme pour la stabilité sociale du pays.
Il est du devoir des gouvernements qui doivent veiller sur les différents équilibres, notamment budgétaires et macro-économiques, d'assurer, avec autant de vigilance et de perspicacité, la préservation des équilibres sociaux qui sont de véritables boucliers contre la déstabilisation et les turbulences, risques majeurs qui menacent les nations dans le contexte régional et mondial actuel. Si les politiques passives de «prudence» sont très dangereuses car elles laissent pourrir les problèmes jusqu'à l'explosion; les politiques trop volontaristes de réforme tout azimuts sont tout aussi dangereuses car elles peuvent transformer les pompiers voulant régler les problèmes tout de suite et en pyromanes qui font embraser le tout. En des périodes charnières, comme celle que nous vivons, qui sont porteuses de beaucoup d'opportunités, mais aussi de multiples risques, nous avons besoin d'une volonté résolue d'aller de l'avant dans les réformes, mais le tout doit être pesé et doublé d'une grande vigilance par rapport aux dégâts collatéraux et aux effets pervers.
Il faut toujours garder présent à l'esprit les classiques des techniques de conduite des réformes qui préconisent de prendre les mesures nécessaires afin de se prémunir des trois risques qui guettent toute réforme. Le premier risque auquel est exposé toute réforme est celui de la trivialité qui, à force de vouloir composer avec l'existant et de trop ménager ceux qui en profitent, on finit par le reproduire tel quel. Le deuxième risque qui guette toute réforme est celui des effets pervers où, à défaut d'avoir pris les précautions nécessaires, on arrive à des résultats contraires aux objectifs fixés. Mais le risque le plus grave qui menace toute réforme est, qu'à force de vouloir aller trop loin et très vite on finit par bloquer tout le dispositif existant, ce qui aboutit à une crise très grave, voire l'explosion de tout le système.
Revenons aux syndicats, pour relever que l'une des caractéristiques essentielles du champ syndical marocain est son émiettement avec une multitude de centrales syndicales, en plus du mode de fonctionnement obsolète d'un grand nombre d'entre elles. Or pour avoir un mouvement syndical fort et efficace, trois principes doivent respectés, à savoir l'unité syndicale, la démocratie interne et l'indépendance. Pour préserver sa vocation fondamentale et sa raison d'être qui est de défendre les intérêts des travailleurs, un syndicat se doit d'être indépendant du pouvoir, du patronat et des acteurs politiques. Mais l'indépendance ne veut absolument pas dire la neutralité par rapport à la dynamique sociétale et aux luttes démocratiques. Le moyen éprouvé dans les démocraties matures pour préserver l'indépendance syndicale sans tomber dans la neutralité passive, c'est la démocratie contractuelle. Cette dernière permet aux syndicats de s'engager dans les compétitions démocratiques sur une base contractuelle où des forces politiques s'engagent formellement à appliquer, s'ils arrivent à être au gouvernement, sinon à être les porteurs dans les instances élues s'ils sont dans l'opposition, des points programmatiques précis et convenus à l'avance et, surtout portés à la connaissance préalable des électeurs.
Dans une année qui va connaître des élections législatives décisives, cette pratique de la démocratie contractuelle qui permet la contractualisation programmatique entre les partis politiques en lice et les syndicats, mais aussi tous les acteurs de la société civile, pourrait apporter de l'intérêt, du contenu et de l'animation à la campagne électorale. Chaque parti présentera ses engagements sur les différentes questions qui sont posées dans la société : situation des femmes, libertés individuelles, choix économiques, équilibres budgétaires et macro-économiques, fiscalité, compensation, retraites, contenus de l'enseignement et langues, cultures et mass-médias, politique pénale,...
Sur toutes ces questions et d'autres, nous avons besoin d'un débat serein et d'un dialogue constructif entre les différents acteurs du champ politique et social. C'est pour cela qu'il est temps de mettre fin au climat de crispation et de juguler les tendances à la surenchère pour s'inscrire dans une sorte de normalité démocratique apaisée où le débat des idées reprend le dessus.
Je continue à croire qu'il y a assez d'intelligence de part et d'autre pour que cela puisse se réaliser.


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