Panama : le Parlatino réserve un accueil spécial à une délégation de la Chambre des conseillers    Sahara marocain : La pertinence du plan d'autonomie mise en avant à Barcelone    Commerce: Des pourparlers sino-américains lundi à Londres    SM le Roi accomplit la prière de l'Aïd Al-Adha à la mosquée Hassan II à Tétouan    Aïd Al-Adha : un voyage culinaire au cœur des traditions marocaines    UNOC 2025 : À Nice, le Maroc porte la voix de l'Afrique pour la protection des océans    Belle semaine pour la Bourse de Casablanca    L'ONU prépare un plan pour lutter contre l'islamophobie    Nationalité espagnole : Le PSOE rejette les documents délivrés par le Polisario    Match amical : Le Maroc s'impose face à la Tunisie    Ligue des nations: choc des générations entre le Portugal de Ronaldo et l'Espagne de Yamal    Espagne : Arrestation de deux Sahraouis originaire de Tindouf pour terrorisme    La ONU prepara un plan para combatir la islamofobia    Morocco defeats Tunisia 2-0 in friendly match    Two Sahrawis from Tindouf arrested in Spain on terrorism charges    Aïd Al-Adha : La ferveur religieuse prend le pas sur les coutumes    Diaspo #392 : En Australie, Maysoun Bouga célèbre les cultures amazighe et des Premières Nations    Révolution IA : Des Vidéos hyperréalistes en Darija, bientôt la fin du cinéma à Ouarzazate ?    Aïd Al Adha : Grâce Royale au profit de 1.526 personnes    Aïd al-Adha en Indonésie : une célébration spirituelle dans le plus grand pays musulman au monde    Aïd Al Adha : Grâce Royale au profit de 1.526 personnes    Hajj 1446 H : Plus de 1,6 million de pèlerins recensés    France 24 dévoile les atrocités commises par le régime algérien contre des milliers de migrants expulsés vers la frontière nigérienne sans eau ni nourriture    Maroc-Ghana : Mezzour et Okudzeto Ablakwa discutent des moyens de renforcer les relations économiques    Liga 24-25 : Raphinha , Yamal et Flick, les ''Meilleurs'' !    Mondial-2026: la Jordanie qualifiée pour son premier Mondial sous la houlette du Marocain Jamal Sellami    Piratage de la plateforme des notaires Tawtik : la DGSSI confirme l'origine de la fuite    Benguérir accueillera les 5e Assises nationales de l'économie sociale et solidaire    Un nouveau jalon pour Carglass à Tanger    HCP : la croissance a atteint 3,8 % en 2024 grâce aux secteurs non agricoles    S.M. le Roi priera l'Aïd Al-Adha à la mosquée Hassan II de Tétouan    Les prévisions du samedi 7 juin    Températures prévues pour le dimanche 08 juin 2025    Coopération sécuritaire : Les dessous de la traque implacable des "grands malfrats" français au Maroc    Dans le désert de l'oubli : le double visage de la politique algérienne en matière de migration    Paris, Montréal et New York accueillent les célébrations de la Journée de la Nation Kabyle : appel ouvert du gouvernement en exil pour raviver la mémoire et réaffirmer le choix de l'indépendance    CasaNola Jazz Festival : Le Jazz de La Nouvelle-Orléans s'invite à Casablanca    Les arts et la culture célébrés à Dakar    La chaîne italienne Canale 5 célèbre l'œuvre de Rajae Bezzaz retracée dans un documentaire marocain produit par Monafrique Prodcom    Marrakech : le Meydene rend un vibrant hommage à l'icône Abdel Halim Hafez    Ligue des Nations : Dembélé et Barcola forfaits contre l'Allemagne    Energie : Le Maroc et la France renforcent leur partenariat à Paris    Serie A : Ismail Saibari attire l'attention de l'AC Milan    Quand Le Figaro consacre un grand reportage à la métamorphose de la « Ville des lumières » marocaine    Hisham AIdi : "Malcom X mentionnait l'Andalousie comme un exemple de réussite africaine et musulmane"    Maroc-Tunisie: 1,5 millions de connexions sur la plateforme Webook    Fès : le grand stade fin prêt pour son baptême du feu face à la Tunisie    Voyage du thé avec trois Marocaines en Chine : à la recherche d'une saveur enracinée entre deux cultures    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le théâtre n'a jamais été une recette sur commande, mais une création libre et provocatrice
Publié dans Albayane le 14 - 05 - 2017

Plus de cinq décennies, sans relâche ni répit, Abdelkader Ababou s'est donné, corps et âme, pour le théâtre engagé. Sans contrepartie ni profit aucun, il s'est attelé à la cause de l'art, avec ferveur et altruisme hors pair. «L'art dramatique est un message, une position et une contribution au bonheur et à la prospérité des individus !», ne cessait-il jamais de prodiguer, à travers ses multitudes recherches et trouvailles.
Son discours théâtral n'est jamais fortuit ni paresseux, tout au long de son parcours laborieux, depuis les années 60 où le théâtre était, au sein des jeunes amateurs, synonyme de mouvement de refus et de négation contre l'injustice, l'exploitation et l'oppression. « On ne peut se permettre de se consacrer au théâtre pour ne rien dire ni faire parvenir. Ce serait faire perpétuer le théâtre idiot qui stigmatise l'intelligence du récepteur et maintient la médiocrité dans la société ! », tonne-t-il, à ce propos, tout en prônant le théâtre de la raison, de la création et du renouveau.
En effet, le palmarès du dramaturge marocain, connu pour son école artistique, axée sur l'interaction dialectique de tous les ingrédients du spectacle, a constamment excellé par la pertinence du traitement messager, le raffinement de tout le dispositif artistique et la finesse du jeu. Tout d'abord, la rencontre de deux tendances théorique et pratique complémentaires, longtemps mises à contribution, à savoir le troisième théâtre (Al Masrah At Talit) dont il est l'un des artisans, en compagnie de Meskini S'ghir et Saadallah Abdelmjid, en particulier et le théâtre dialectique (Al Masrah Al Jadali) dont il est l'instigateur de prédilection, lui confère une position privilégiée dans l'échiquier dramatique national, en termes d'expérimentation et de créativité dans l'art du théâtre universel.
De ce fait, les œuvres d'Abdelkader Ababou, sont curieusement suivies où son empreinte était visiblement mise en évidence. Toujours fidèle à sa touche singulière, inspirée du Théâtre dialectique (Al Jadali), il imprime à ses pièces, un habillage scénique aussi bien fonctionnel, interpellant qu'esthétique. Sans jamais tomber dans l'inertie ni la redondance, l'arrière scène, suscitant à merveille la convive du public, saisi par le charme des couleurs cohérentes et des mouvements provocateurs, demeure, tout au long du spectacle, le piédestal interactif de toutes les séquences admirablement mises en avant, d'une manière fluide et ascendante, à l'image de la reconversion des différents objets sur scène, en ambiance hilare et libératoire. En harmonie avec cette ambiance scénique imposante, les costumes et les accessoires, imprégnés dans un souci manifeste de cohérence et de synchronisme, sont toujours savamment présentés, au grand bonheur des sens. Rien n'est laissé au hasard, pas même le moindre objet qu'on peut juger banal et insignifiant, pour rassembler une entité habilement proportionnée et dextrement dimensionnée. Les couleurs et les volumes sont alors somptueusement disposés conformément aux atmosphères incarnées, sans pour autant verser dans la cacophonie ni le superficiel.
Perfectionniste qu'il a toujours été, Abdelkader Ababou veille au détail près et s'en va puiser ses trouvailles dans les sinuosités et les turpitudes du quotidien, au point d'impliquer l'audience dans l'univers où s'affrontent les forces du Bien et du Mal. «Le théâtre n'a jamais été une recette sur commande ni un plat consommé qui ferait plaisir à tel ou tel commanditaire, mais une lecture approfondie du vécu avec toutes ses interactions, ses recoupements et ses interférences. Tous enchevêtrements se devront d'être pris en compte pour prétendre proposer une œuvre profondément humaine, à l'instar des grands classiques du patrimoine dramatique qui sont éternels et dont la postérité ne cesse de s'inspirer au fil du temps !», a-t-il toujours l'habitude de répéter, au sujet de la nature et la visée de l'art théâtral au service de l'humanité.
Ouatfaa (Dans taouratou Azzinj), Mahjouba (Dans Sayyad N'aam), Hadda (Dans Hadda oua zermoumiat), Al Alia (Dans Al Kora Tasaadou ila al qamar)..., autant de noms de femmes, braves et rebelles, que Abdelkader Ababou a baptisé dans ses œuvres pour valoriser la place de la femme dans la société et son rôle primordial dans sa liberté et son émancipation. Ce fil conducteur de cette dualité, intervient en tant que telle dans nombre d'affronts de la vie, pour finir dans une réelle noce jubilatoire, baignée doucereusement dans les rythmes féeriques d'Ahidous ou bien d'autres que le metteur en scène allait puiser dans les confins de la badia marocaine. Sous les carcans de la tyrannie virile et les étaux du travail domestique dérisoire, la femme surgit en public pour circonscrire son statut servile. Merveilleusement interprétée par des comédiennes de talent aussi bien à Anouar Souss que Masrah Ounamir, telles Naima Haddadi, Amina Addaou, Kenza Lehkim ou encore Saloua Ababou, la femme, toute fière et déterminée de sa rébellion, bourrée de valeurs et de vertus, cloua au pilori les souillures dans lesquelles on veut l'éclabousser, quoiqu'on ait tenté l'engouffrer dans les méandres de l'obscurantisme aliénant et les balivernes de la chasse éhontée. Avec tous ces chef-d'œuvre, Abdelkader Ababou a donc conquis et séduit le public par ces intarissables innovations puisées dans l'art au sens le plus large du terme dont le chant, la danse, le plastique, les expressions populaires, la chorégraphies... s'entrelacent et combinent parfaitement. C'est ce qu'on appelle tout simplement du Génie.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.