Abdessamad Kayouh : La coopération avec les pays sans littoral et en Afrique est une priorité    Procédure civile : La Cour constitutionnelle recadre la réforme, Ouahbi salue la décision    Bons du Trésor : 183 MMDH d'émissions en 2024    Marhaba 2025 : Plus de 2,78 millions de MRE (+10,37%) accueillis jusqu'au 4 août    Rabat se dote d'un nouveau parking souterrain de 87 places    France : Retrait du titre de séjour pour le Marocain qui a profané la tombe du Soldat inconnu    CHAN 2024 : La Tanzanie bat la Mauritanie au bout du souffle    Etats-Unis : Le flag football féminin marocain s'invite à Green Bay    Morocco braces for showers and temperatures up to 47°C from Wednesday to Sunday    Historia: El Reino Unido reconoció la soberanía de Marruecos sobre el Sahara desde 1721    Estados Unidos: El flag football femenino de Marruecos se hace presente en Green Bay    Mariage : Le Maroc face à une transition sociétale silencieuse    Accidents de la circulation : Baisse du nombre des décès et des victimes en juillet 2025    CCM : Plus de 25 MDH pour soutenir 40 festivals cinématographiques    Soudan: L'ONU alerte sur un risque croissant de famine dans la ville d'El Fasher    Mondial 2030 : Vigo revendique sa place après le retrait de Malaga    Hamza Igamane en convalescence, les Rangers fixent le prix de son départ    Le quotidien chinois Global Times : Le parcours de réforme et de développement du Maroc sous la conduite du Roi Mohammed VI est devenu un modèle à suivre    Visas : Washington impose une caution pouvant atteindre 13 800 euros aux ressortissants de Zambie et du Malawi    Tirage au sort des compétitions interclubs de la CAF ce samedi à Dar es Salam    France: 1.500 hectares ravagés par le feu, des centaines de pompiers mobilisés    Qui nourrit vraiment Gaza... Le Maroc sur le terrain    Gaza: un camion de vivres se retourne sur la foule, 20 morts selon la Défense civile    Algérie: quatre morts dans un accident d'avion    Etats-Unis : Bill et Hillary Clinton assignés à comparaître par le Congrès dans l'affaire Epstein    Températures prévues pour le jeudi 07 août 2025    Pologne : Karol Nawrocki investi président    CHAN 2024 / Groupe D : Le Congo arrache le nul face au Soudan    CHAN 2024 / Groupe D : Le Sénégal débute par une victoire contre le Nigeria    Transfert : Reda Slim proche d'un retour aux FAR ?    Que révèle la première place de « Dead to rights » au box-office mondial lors du premier week-end d'août ?    Gaza: là où l'espoir peut renaitre    MdM : Lancement d'une semaine de l'investissement dans les 12 CRI    Retraites : la réforme d'urgence !    Bourse : Les six plus grosses capitalisations de l'Afrique du Nord sont marocaines    La Chine alloue plus d'un milliard de yuans face aux catastrophes naturelles    Maladie de Crohn : comprendre cette inflammation chronique de l'intestin et les moyens de la maîtriser    Les prévisions météorologiques du mercredi 6 août 2025    Générosité publique : Premier stress test d'une loi décisive pour les élections [INTEGRAL]    Rétro - Verso : Sur les vestiges de la plus ancienne mosquée du Royaume    La Bourse de Casablanca démarre en hausse    Panama réaffirme : le Sahara est marocain... et l'initiative d'autonomie sous souveraineté marocaine est la solution finale    Panama choisit le Maroc comme invité d'honneur de la 21e Foire internationale du livre    William Zartman : De Tanger au Maryland, une vie consacrée aux relations Maroc – Etats-Unis    Marrakech : Quand la culture contemporaine rencontre l'art de vivre marocain    Good Fortune : Le caftan marocain s'invite sur l'affiche de la comédie avec Keanu Reeves    Festival de Tbourida de Bir Jdid, ou quand les Sabots racontent l'Histoire !    L'ICESCO lance le deuxième concours de poésie «Villes de poèmes»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Le compositeur de la musique de film est le premier critique!»
Publié dans Albayane le 04 - 12 - 2019

Le grand réalisateur, scénariste et producteur français, Bertrand Tavernier s'est vu dimanche soir remettre l'Etoile d'or des mains de l'acteur américain Harvey Keitel. Un temps fort de la 18e édition du FIFM. Un immense cinéaste, auteur de plusieurs films dont «Que la fête commence», «Le Juge et l'assassin», «Capitaine Conan» (César du Meilleur Réalisateur en 1997), «L'Appât » (l'Ours d'or Berlin) et «Un dimanche à la campagne (1984)» (prix de la Mise en scène à Cannes). «Je ne sais pas si je mérite cet hommage, mais je crois ne pas avoir mérité non plus mon arthrose», avait-il déclaré à l'occasion. Prolifique, modeste, Bertrand Tavernier est un spécialiste du cinéma américain, un amoureux de la musique, mais aussi un grand lecteur de romans et de livres. Al Bayane l'a rencontré dans le cadre du FIFM.
Al Bayane : Vous êtes un grand spécialiste du cinéma américain. Vous y avez même consacré des publications et des critiques. Que pensez-vous donc du film Joker réalisé par Todd Phillips et la prestation magistrale de Joaquin Phoenix qui ont fait couler beaucoup d'encre?
Je ne l'ai pas encore vu. Je n'ai pas encore pu le voir, comme j'étais pris par d'autres choses. Je n'ai pas vu le film Joker! J'ai hâte de le voir. J'ai vu récemment plusieurs films américains intéressants. J'ai bien aimé le film «The Irishman» de Martin Scorsese.
La musique fait toujours corps avec l'image dans vos œuvres cinématographiques. Elle est en effet un élément important dans vos films tel que «le Juge et l'assassin». Que représente la musique pour vous en tant que réalisateur? Et comment choisissez-vous les compositions et les musiques pour vos films?
La musique est capitale dans mes films. Je veux toujours travailler avec un compositeur avant même de commencer le film. Et souvent avant même que j'écrive le scénario. Et dans le cas du «Juge et l'assassin», les trois quarts de la musique ont été enregistrés avant le tournage. On s'était tellement parler avec Philippe Sarde, et on avait été tellement d'accord sur le fait qu'il devait écrire une sorte de concertant pour accordéon diatonique et grand orchestre. Et il a écrit plusieurs thèmes et ensuite, nous les avons joués sur le tournage. Et Michel Galabru, il les écoutait en disant : «Oh je sais comment jouer en écoutant la musique !»
Est-ce un besoin personnel ou un choix esthétique?
J'ai besoin de dialoguer avec le musicien tout de suite même dans la «brume électrique (In the Electric Mist)». Marco Beltrami me disait que j'étais le premier metteur en scène qui se comportait e cette manière, parce que très fréquemment, on l'appelait, le film déterminé, puis on lui disait : «vous le regardez, il nous faut une musique dans trois semaines. Donc, il travaillait avant qu'on ne commence à tourner. Par la suite on parlait, on dialoguait… Il allait faire des recherches pour trouver des instruments cajuns. Je trouve ça formidable parce que je trouve que le compositeur de la musique de film, c'est votre premier critique. Si vous êtes pendant la séance d'enregistrement, et tout d'un coup, vous entendez une musique qui est magnifique… vous dites quelque part que ce sont mes images qui lui ont inspiré ça. Si c'est ça qui lui a inspiré cette musique, c'est que ces images sont magnifiques. Je pense vraiment que le compositeur est le premier critique de film, c'est la première personne qui doit répondre par une création après avoir vu des images. Dans certains cas, il y a des gens qui n'ont jamais vu d'images.
Il y a un certain cas où les gens n'ont jamais vu d'images! Pas tous, mais, je parle de la majorité des cas. Mais, moi quand j'écoute la musique de Philippe Sarde pour «L.627» ou encore Antoine Duhamel pour «La Mort en direct», je me dis que je n'ai pas loupé le film.
Vous avez adapté des romans au cinéma. Vous avez aussi grandi dans un milieu culturel parce que l'écrivain René Tavernier dirigeait la revue «Confluences» qui a publié de grands noms de littérature et de poésie dont Paul Eluard et Louis Aragon. Quels sont les auteurs qui ont marqué votre carrière de scénariste et cinéaste?
Ça commençait très tôt avec Victor Hugo et d'autres. Des romanciers qui ont marqué ma vie, et que je relis fréquemment. Je relisais le Comte de Monte-Cristo de d'Alexandre Dumas, c'est quand même un roman génial. Mais, je découvre aussi des romans sublimes tout le temps … d'autres auteurs formidables comme mon ami James Lee Burke que j'ai adapté mais aussi des romanciers français comme Eric Vuillard. Et moi je dirige une collection de romans sur l'Ouest américain qui s'appelle «L'Ouest, le vrai». En fait, je fais traduire des romans westerns qui n'ont jamais été traduits en français. Il y a une douzaine de chefs-d'œuvre littéraires «L'Aventurier du Rio Grande», « Des clairons dans l'après-midi dans l'après midi», «La Captive aux yeux clairs », «le vent de la plaine» ou encore «les furies»…Ce sont de très grands romans. Je suis très content de faire découvrir ces romans. Ce sont des chefs-d'œuvre, des livres extrêmement bien écrits.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.