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Une plaie suppurée
Publié dans Albayane le 12 - 07 - 2010

La corruption au niveau des hôpitaux représente un réel problème qui mine sérieusement la bonne marche de nos structures hospitalières. C'est un problème qui existe depuis belle lurette, un secret de polichinelle.
Tous les ministres qui se sont succédé a la tête du département de la santé depuis plusieurs dizaines d'années, n'ont pas manqué de mettre le doigt sur cette grave anomalie qui porte préjudice à un secteur public éminemment social.
La corruption au sein du secteur de la santé est telle que les instances internationales (transparency internationale) n'ont pas hésité à dénoncer ces pratiques mafieuses qui pénalisent lourdement le développement de la santé dans notre pays.
L'actuelle ministre de la santé Yasmina Badou, a inscrit la lutte contre la corruption dans le secteur de la santé comme priorité de son plan d'action 2008- 2012, c'est dire que la question est sérieuse et interpelle à plus d'un titre. Une stratégie a été mise en place au niveau des différents hôpitaux du Maroc pour barrer la route aux brebis galeuses qui profitent de la crédulité et de l'ignorance de pauvres et innocents citoyens, de surcroît malades, diminués physiquement et psychologiquement pour leur soutirer des sommes d'argent en contre-partie de services supposés gratuits. Pour mettre un terme aux dérapages et aux pratiques illicites, des affiches géantes portant la motion «hôpitaux sans corruption» sont placardées au niveau des différents étages et services.
La moralisation des hôpitaux est aujourd'hui à l'ordre du jour, tous les délégués du ministère de la santé ainsi que les directeurs des hôpitaux sont conscients des responsabilités qui sont les leurs. Des cellules composées de personnels de santé choisis pour leur honnêteté, leur sagesse et leur crédibilité sont mises sur pied au niveau de tous les établissements hospitaliers afin de contribuer à la lutte contre la corruption. Des registres de doléances, des boites aux lettres sont mises à la disposition des citoyens pour dénoncer toutes les attitudes et actes délétères susceptibles de porter atteinte a l'image de marque de nos hôpitaux.
Le micro-trottoir
De celle qui pense qu'il faut mettre en place des systèmes de contrôle tous azimuts à celui qui estime que c'est plutôt question d'état d'esprit, en passant par ceux qui croient que ce n'est pas spécifique au Maroc, la corruption suscite moult réactions des Marocains, âge, sexe et catégorie sociale confondus…
Mohamed. O, fonctionnaire sexagénaire retraité
«Une question d'état d'esprit »
Si la corruption gangrène toute la société marocaine, c'est parce qu'au-delà de la pauvreté, c'est aussi une question d'état d'esprit et de culture. Si tu veux que ton service soit dûment rendu et dans les temps, il faut sortir un billet. Et chaque prestation a son tarif. Pour une attestation administrative ou juste être dispensé d'une longue file d'attente, faut passer à la caisse finalement. Le plus grave, c'est que cette pratique de glisser un petit billet est monnaie courante et a même tendance à se banaliser de jour en jour aux yeux de l'opinion publique. Le jour où les pouvoirs publics s'attèleront véritablement à la tâche, il leur faudra un travail monumental pour renverser la vapeur ! Parce que justement c'est une histoire d'état d'esprit.
Fatima. B, comptable dans une société privée
«Vidéosurveillance : la panacée»
A mon humble avis, il faut poster des vidéosurveillances partout. Pour moi, c'est la solution pour dissuader tout le monde ou du moins les fonctionnaires. Parce qu'il ne faut pas se leurrer, ce sont eux qui nous montrent d'une façon détournée ou non, que rien ne peut se faire sans pots-de-vin. Des mesures drastiques s'imposent. Avec une vidéo qui surveille tous les faits et gestes des employés, personne n'osera faire un faux pas. Pour un début, je crois que cette initiative pourra donner ses fruits. Mais il ne faut pas oublier qu'en même temps, il faut augmenter le salaire de ces fonctionnaires qui est par trop lamentable eu égard au niveau de vie élevé. Plusieurs d'entre ces derniers versent dans cette pratique parce qu'ils n'ont pas le sou même s'ils raclent le fond de leurs tiroirs à fond !!
Loubna. M, Médecin généraliste
«Du bakchich au grassouillet pot-de-vin…»
Le drame au Maroc, c'est qu'aucun secteur n'est épargné. La corruption est généralisée et atteint toutes les sphères du pouvoir. Car ce n'est pas seulement une question de bas revenu, même de hauts fonctionnaires et des personnes largement rémunérés perçoivent des dessous de table. En fait, le bakchich comme le grassouillet pot-de-vin, la petite comme la grande corruption, font rage au Maroc. En parlant de petite corruption, l'on fait référence aux petites sommes d'argent du gabarit de (20, 50, 100 ou 200 DH) que l'on distribue à droite et à gauche pour soudoyer quelqu'un. Mais à mon sens, ces montants même dérisoires n'en restent pas moins une corruption qui peut avoir de lourdes conséquences tout en n'étant pas inquiété par la loi !! Cela me fait penser à l'adage qui dit : «Qui vole un œuf, vole un bœuf».
Abidou. C, mécanicien
«Absence de garde-fous»
La corruption existe partout dans le monde. Mais il est vrai qu'au Maroc, elle est flagrante. Est-elle liée à un facteur culturel ? Je ne pense pas du moment que ce n'est pas spécifique à notre pays ! Si les gens transgressent la loi en corrompant ou en étant corrompu, c'est simplement lié à l'absence d'instances de contrôle, de sanctions fermes et à la non application de la loi. Pour rappel, plusieurs cas de pots-de-vin avérés, même révélés par la presse, sont restés sans suite. Si la justice était indépendante, elle mènerait ses investigations sur tous les fronts pour en informer par la suite l'opinion publique. Le but final est évidemment de rassurer les Marocains, qu'il n'y a plus d'impunité, ni pour les corrompus ni pour les corrupteurs. Hélas, ce n'est aisé de faire ces enquêtes ni de sortir certains rapports tapis dans les tiroirs.
Abdelmajid. B, ex-directeur à la retraite
«Le court chemin pour s'enrichir»
La corruption est un mal qui pourrit notre société à l'intérieur comme à l'extérieur. Mais il faut savoir que des fois, de petits employés sont contraints de rapporter un bon pactole à leurs supérieurs pour jouir de certaines faveurs. Certains fonctionnaires sont obligés, par exemple, de se déplacer avec leurs propres moyens et trouvent donc normal de se faire rembourser en agissant de la sorte. Je donnerai comme exemple, les petits gendarmes, qui, finalement, ne ramassent que les miettes, tandis que le gros morceau part dans les caisses de leurs supérieurs. Tous les officiers de la gendarmerie s'en mettent plein les poches grâce à leurs subalternes...Eh oui, faut savoir qu'au Maroc, les pauvres restent misérables et les riches s'enrichissent encore davantage. Certes, une catégorie de fonctionnaires honnêtes, fidèles et loyaux existe. Mais, à la fin de leur carrière, ces derniers se sont retrouvés avec une pension dérisoire, sans aucune protection sociale, face à un niveau de vie trop élevé. C'est pour cette raison que, de nos jours, les jeunes fonctionnaires de tous les corps et toutes les administrations, ne veulent pas subir le même sort que leurs prédécesseurs, vu justement la situation dramatique des fidèles et loyaux serviteurs en comparaison à la situation idyllique des malhonnêtes corrompus ! Donc de l'avis de plusieurs, la corruption reste le chemin le plus court pour s'enrichir ou s'en sortir !


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