À Kasbat Béni Ammar de Zerhoun Mohamed Nait Youssef Insolite, mais beau. Au village de Kasbat Béni Ammar de Zerhoun, dans la région de Meknès, l'âne est mis à l'honneur pour ses multiples et loyaux services. Entre vents et marées, le Festival Bani Ammar Zerhoune (Festibaz), qui existe depuis plus d'une décennie, est de retour pour une nouvelle édition qui se tiendra cette année du 11 au 13 août sous le thème «l'espoir... prospérité de la montagne ». Un come-back après des années d'arrêt du fait de la pandémie. Par ailleurs, la manifestation artistique célébrant sa 13ème édition sera marquée par une programmation riche et variée dont des hommages, deux conférences, des soirées artistiques, un carnaval d'ânes, des spectacles sur le patrimoine immatériel local, des ateliers, des expositions et des campagnes de sensibilisation. Cette année, ce n'est d'autre que le compositeur libanais, chanteur et oudiste, Marcel Khalifa qui est l'invité d'honneur du festival organisé par l'Association Iklaa pour le développement intégré (ARDI. Et comme le veut la tradition, les hommages seront un temps fort de la manifestation en honorant le journaliste et poète Abdellatif Benyahia, le chercheur sociologue et écrivain Abderrahim Al Atri et l'acteur associatif local et figure culturelle à la retraite, Idris El Rami. Au menu, deux conférences intellectuelles seront organisées: la première sera portée sur le thème «La montagne entre culture et développement– les entraves et les conditions pour sortir de l'isolement» et qui connaitra la participation : du dramaturge et chercheur Abdelkrim Berrechid, du Coordinateur national de la Coalition civile pout la montagne, Mohamed Dich, du chercheur et sociologue Abderrahim Al Atri et du chercheur et critique Mohamed Dihaji. La modération de cette rencontre sera assurée par le poète et journaliste, Abdellatif Benyahia. Quant à la deuxième conférence, elle sera portée sur le thème «Le patrimoine immatériel comme horizon de réflexion : des questions de documentation aux possibilités d'investissement», et qui verra la participation d'une pléiade de chercheurs, entre autres, Abderrahim Al Atri, professeur de sociologie et d'anthropologie à l'Université Mohammed V de Rabat, Fatima Zahraa Bouachrine, professeur d'Anthropologie à l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP), Dr Mohamed Fakhreddine, Professeur d'Anthropologie au Centre régional des métiers de l'éducation et de la formation à Marrakech. Cette rencontre sera dirigée par Driss Lagrini, professeur des relations internationales à la Faculté de droit relevant de l'Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech. Le public sera au rendez-vous avec la représentation de la nouvelle pièce de théâtre du dramaturge et metteur en scène « Boudhwar », Abdelhak Zerouali. La pièce met les lumières sur la fusion qui entre deux personnages : « Abou » et « Hamroun », qui n'est d'autre que l'âne que possède Abbou, et ce afin de présenter un spectacle dramatique plein de signes et de symboles. Le spectacle, explique le metteur en scène, a pour but de transmettre des signaux au destinataire sur cet être mythique qui est à moitié humain et à moitié âne, mais qui porte la même cause, le même souci, et qui souffrent des mêmes abus. Et ce n'est pas tout. La programmation de cette 13ème édition comprendra la réalisation de fresques murales colorées par des artistes tels Hamid Ghilane, Moustapha Ajmaa, Alal Al Issami, Thami El Fadili et bien d'autres. A l'affiche, un documentaire « Les Hommes dans leur temps » sur le quotidien de la population du village de Kasbat Béni Ammar de Zerhoun sera diffusé à l'occasion. Une belle brochette d'artistes sera présente lors de cette édition, à savoir Mohamed Al Achraki, Youssef Lahboub, Mohamed Belghazi, la troupe du malhoun de l'association assourour pour la musique de Zerhoun. Aux côtés des activités de sensibilisation, un carnaval d'ânes marquera les festivités du festival organisé avec le soutien du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication – le Secteur de la Culture – le Théâtre Mohammed V, le Conseil de la Communauté Nazala Bani Ammar, et l'Association pour la protection des animaux. L'Association Iklaa pour le développement intégré (ARDI), organisatrice de l'événement, n'a pas pu obtenir le reçu pour le dépôt de son dossier de l'assemblée générale qu'elle a tenue le 9 avril 2022. Et comme le souligne les organisateurs, l'association organisatrice attend toujours les réponses des sponsors, ainsi que l'obtention du reçu pour le dépôt de son dossier après un an et deux mois depuis la tenue de son assemblée générale ordinaire.