L'Olympic Club de Safi (OCS) a remporté, dimanche soir au complexe sportif de Fès, sa toute première Coupe du Trône de football (2023-2024), en triomphant de la Renaissance sportive de Berkane (RSB) à l'issue d'une finale marquée par l'intensité, l'engagement et un suspense prolongé jusqu'aux tirs au but (6-5, 1-1 après prolongations). Un duel de haut vol entre prétendants à la gloire Le rendez-vous était attendu : d'un côté, les Safiots, aspirant à inscrire leur nom au palmarès d'une compétition longtemps insaisissable ; de l'autre, les Berkanis, trois fois lauréats du trophée, nourrissant l'ambition de décrocher une quatrième étoile et de sceller un triplé inédit. Dès l'entame, la rencontre s'est déroulée sur un rythme soutenu, les deux formations ayant opté pour une approche résolument portée vers l'attaque. La RSB, dominatrice sur les ailes, s'est procuré les premières situations franches, sans toutefois parvenir à les concrétiser. L'OCS, en revanche, s'est illustré par une discipline tactique rigoureuse, attendant l'ouverture propice. Il fallut un exploit individuel pour débloquer la situation : à la 40e minute, Salah Eddine Errahouli s'est offert une échappée solitaire de haute volée, conclue d'un tir imparable, offrant à l'OCS l'ouverture du score et à la rencontre un premier tournant. Une égalisation dans le temps additionnel À l'ultime minute de la première période, la VAR s'invita pour juger d'une intervention litigieuse sur Yassine Lebhiri. L'arbitre, après consultation, désigna le point de pénalty. Le capitaine burkinabé Issoufou Dayo, d'un tir plein de sang-froid, ramena les siens à hauteur. Au retour des vestiaires, l'intensité ne fléchit point. La Renaissance de Berkane, fidèle à son tempérament offensif, obtint une nouvelle sanction maximale à l'heure de jeu. Mais cette fois, le duel fut remporté par le gardien Mesfioui Kabiri Alaoui Khalid, impérial face à Dayo. La tension monta d'un cran. Lamlioui crut redonner l'avantage aux siens, mais sa réalisation fut annulée par la VAR pour une position de hors-jeu, alimentant la frustration du banc oriental. Les minutes s'égrenèrent sans qu'aucune des deux formations ne prenne l'ascendant. Ni le temps réglementaire, ni les prolongations ne parvinrent à départager les deux prétendants. Il fallut recourir à la séance de tirs au but pour trancher ce duel âprement disputé. Alors que les tireurs se succédaient avec application, Abdelhak Assal opta pour une «panenka» aussi audacieuse que mal exécutée. Le gardien Mesfioui, resté sur ses appuis, n'eut qu'à capter le ballon pour sceller le sort de la rencontre. Au terme de cette soirée haletante, l'OCS s'est adjugé sa première Coupe du Trône, s'offrant une place dans l'histoire du football national. Le club de Safi, longtemps cantonné à un rôle de second plan, a su faire preuve de maturité, de sang-froid et de courage dans les moments décisifs. La Renaissance sportive de Berkane, quant à elle, pourra nourrir des regrets. Mais l'intensité de la bataille livrée sur la pelouse de Fès témoigne, si besoin était, du niveau d'exigence désormais atteint par les formations marocaines engagées dans cette compétition emblématique.