Les statistiques sur le choléra pour l'année 2022, publiées mardi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont mis en lumière l'échelle et l'ampleur de la recrudescence actuelle du choléra à l'échelle mondiale. « Bien que les données sur le choléra restent insuffisantes, le nombre de cas signalés à l'OMS en 2022 a plus que doublé par rapport à 2021. Quarante-quatre pays ont signalé des cas, soit une augmentation de 25% par rapport aux 35 pays qui en avaient signalé en 2021 », a souligné l'OMS dans un communiqué. Non seulement il y a eu davantage de flambées épidémiques, mais ces flambées ont aussi été plus importantes, observe l'OMS, notant que sept pays ont signalé chacun plus de 10.000 cas suspects et confirmés. Ainsi, les données dont dispose l'OMS actuellement pour 2023 laissent penser que cette recrudescence se poursuit à l'échelle mondiale. Des flambées sont actives dans 24 pays, dont certains sont en situation de crise aiguë. L'OMS a lancé un appel visant à recueillir 160,4 millions de dollars destinés à la lutte anticholérique dans le cadre du Plan stratégique mondial pour la préparation, la capacité d'intervention et la riposte face au choléra. En 2022 et 2023, 16,6 millions USD ont été débloqués du Fonds de réserve de l'OMS pour les situations d'urgence aux fins de la lutte anticholérique. Le choléra est une infection intestinale aiguë qui se transmet par les aliments et l'eau contaminés par des matières fécales contenant la bactérie Vibrio cholerae. Elle est étroitement liée à l'absence d'eau potable et d'assainissement, dans des contextes de sous-développement, de pauvreté et de conflits. Selon l'OMS, les changements climatiques jouent également un rôle dans cette recrudescence, car les événements climatiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses et les cyclones provoquent de nouvelles épidémies et aggravent celles qui existent déjà.