A près l'éclatement de l'affaire de dilapidation de deniers publics et de gestion frauduleuse à la mairie de Salé, les projecteurs sont braqués sur le Conseil de la ville de Casablanca. A quand l'ouverture d'une enquête minutieuse dans les fichiers de la commune urbaine ? C'est la question que se posent des observateurs de la gestion de la chose locale dans la Métropole, des élus et des citoyens. Le sujet anime les discussions dans les cafés de la ville. Le citoyen lambda est aujourd'hui convaincu que les affaires locales sont mal gérées dans sa ville. On ne parle que de politique de «partage de privilèges». Comment pourrait-on le convaincre demain à effectuer le déplacement aux urnes ? Des élus ayant atterri à la commune urbaine avec des épaules affaiblis par le poids de la misère et des regards chargés de la souffrance sont devenus des millionnaires. Et ils ne le cachent pas. Certains «investissent» cet argent de la ville pour assurer un retour à la Commune ou aller à l'Hémicycle. Chaque fois, ils descendent sur le terrain et inondent les pauvres par de misérables «bons» de denrées alimentaires et des aides pour chaque famille endeuillée. Ainsi, ils exploitent le malheur des pauvres et créent la précarité dans leurs circonscriptions électorales au moment où l'Etat combat ces phénomènes de pauvreté, de l'exclusion et de l'oisiveté. Certains manœuvrent même pour retarder des opérations de recasement des bidonvillois ailleurs pour ne pas perdre leurs fiefs électoraux. Dans ce registre de partage de privilèges et de gestion frauduleuse, certains élus n'ayant pas obtenu leur part du gâteau menacent de dénoncer les bénéficiaires. Des chantages qui laissent à désirer sont ainsi rapportés ici et là. Et des propagandes sont lancées de temps en temps dans la ville. Aujourd'hui, le Conseil de la ville est dans une situation qui interpelle à plus d'un titre. Le maire semble dépassé par les évènements. Des vice-présidents ouvertement pointés du doigt d'avoir mis la main dans le sac de la ville. Des élus apostrophent le maire par des accusations graves devant les membres de la Commune, le représentant de l'autorité locale, les médias et les citoyens. Ce qui porte à croire que la prochaine session consacrée à l'examen et l'approbation du compte administratif pour l'exercice 2010 sera houleuse. Le maire et sa majorité hétéroclite seront mis à rude épreuve. On verra.