Dans une nouvelle escalade des tensions entre le Mali et l'Algérie, le gouvernement de transition malien a publié, le samedi 6 avril 2025, un communiqué officiel annonçant que l'une de ses forces armées avait abattu un drone ayant été ciblé par des tirs algériens, dans un incident susceptible d'exacerber les tensions régionales dans la zone sahélienne. Selon le communiqué, le drone effectuait une mission de reconnaissance à l'intérieur du territoire malien, précisément dans la région de Tinzaouatine, relevant de la région de Kidal, près de la frontière avec l'Algérie, lorsqu'il a été la cible de tirs provenant du côté algérien, ce qui a conduit à sa destruction. Les enquêtes menées par les autorités maliennes ont démontré, d'après le communiqué, que le drone n'avait jamais franchi la frontière ni pénétré l'espace aérien algérien. Le gouvernement malien a qualifié l'incident d'« agression flagrante et délibérée », le considérant comme un acte inamical de la part de l'Algérie. Il est même allé plus loin en accusant Alger de soutenir des organisations terroristes, en entravant, selon lui, les opérations de l'armée malienne visant à débarrasser le pays des groupes armés. À titre de protestation contre cet acte, Bamako a annoncé trois principales mesures : 1.La convocation de l'ambassadeur algérien pour lui exprimer son vif refus de ce qu'elle a qualifié de comportements hostiles. 2.Le retrait immédiat du Comité d'état-major opérationnel conjoint (CEMOC), qui regroupe plusieurs pays de la région pour coordonner les efforts de sécurité. 3.Le dépôt d'une plainte contre l'Algérie devant des instances internationales spécialisées, pour atteinte à la souveraineté du Mali. Ces développements interviennent à un moment où le partenariat entre les pays de l'Alliance des trois Etats du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) et la Russie se renforce. Les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont rencontré leur homologue russe, Sergueï Lavrov, jeudi dernier, afin de discuter des moyens de renforcer leur coopération militaire et économique. Lors de la conférence de presse conjointe, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, n'a pas hésité à accuser publiquement l'Algérie de soutenir le terrorisme dans la région. Cet incident, qui pourrait marquer un tournant dans les relations bilatérales entre le Mali et l'Algérie, ouvre la voie à une escalade supplémentaire dans une région déjà en proie à une insécurité chronique et à des conflits complexes.
