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La difficile mise en place des secours
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 02 - 2004

Plus de trois jours après la secousse principale, les tentes, les couvertures et la nourriture parvenaient encore difficilement aux populations sinistrées de la région d'Al Hoceïma.
La situation est désastreuse à Al Hoceima. Les habitants se sentent délaissés par les autorités, et pour cause.
Le pain tout d'abord. Il est quasiment impossible de trouver une baguette de pain dans les boulangeries de la ville et dans les environs. En fait, les "Ferranes" traditionnels qui se trouvent généralement dans les sous-sols des quartiers populaires ne fonctionnent plus depuis la première secousse qui a ébranlé la ville dans la nuit du lundi à mardi.
"Les travailleurs ont peur de se rendre dans les Ferranes", souligne un propriétaire d'une boulangerie qui doit désormais se contenter de vendre des pâtisseries. Et même si on trouve du pain, il est vendu à 4 ou 5 DH la pièce. Face à cette situation, les habitants crient haut et fort leurs colères et leur détresse un peu partout à Al Hoceima, à Ajdir et à Imzouren.
"On entend que des aides nous ont été envoyées, mais on n'a rien vu de tout cela", criet la foule dans l'aéroport Eccharif El Idrissi à une quinzaine de kilomètres de la ville d'Al Hoceima. Il s'agit des habitants des villages comme Souani et Imejjouden, dans la commune rurale d'Aït Youssef Ou'ali. Certrains sinistrés sont venus camper dans un terrain vague près de l'aéroport. Jeudi matin, ils ont décidé de se servir, faute de mieux. Leur cible, deux camions chargés de couvertures et de paillassons. Une dizaine de gendarmes se sont rapidement présentés sur les lieux pour mettre fin à ce début de révolte. Et les camions ont pu quitter le parking de l'aéroport en direction d'Al Hoceima où toutes les aides sont, en principe, centralisées puis dispatchées vers les zones et les personnes sinistrées. "Nous dormons chaque nuit à même le sol, à quelques mètres des égouts de la ville, donnez-nous de quoi survivre", crie un manifestant. Celui-ci s'appelle Farid Idrissi. C'est un jeune d'un village voisin à l'aéroport. Il vient de perdre sa mère dans le tremblement de terre.
Il hurle de colère: "Procédures, instructions, messages, voilà ce dont nous avons droit depuis la première secousse, depuis que nos proches sont morts". Et justement, "ce sont les propres habitants des villages qui ont procédé aux fouilles dans les décombres. Quand les secours sont arrivés dans les villages enclavés, nos morts étaient déjà enterrés et les blessés transportés dans les hôpitaux", lance Farid. Ce qu'ils veulent, tous, c'est du pain, du lait pour les enfants et des tentes où dormir décemment en attendant des jours meilleurs. Ils sont également en colère car tout un camion de pain a été dépêché par une association à Nador. En venant à l'aéroport, le camion a été sommé par les autorités de se diriger vers Al Hoceima. Un ras-le-bol presque général. Les deux camions qui ont quitté l'aéroport n'étaient pas au bout de leur peine. En effet, à 5 km sur la route qui les menaient vers Al Hoceima, ils furent interceptés par d'autres personnes sinistrées, exactement dans le douar d'Ajdir, le chef lieu de la commune rural d'Aït Youssef Ou'ali. La route a été carrément barré par les manifestants. "Nous voulons des couvertures tout de suite", crient-ils. "Nous n'allons pas attendre plus longtemps, nous risquons de mourir avant que les instructions ne soient donnéer pour nous livrer des tentes et des couvertures".
Cette fois, ni la gendarmerie, ni les agents d'autorité ne pourront convaincre les protestataires. Un deal a été trouvé : un camion restera sur place et un autre poursuivra sa route vers Al Hoceima.
Mercredi soir, dans un quartier d'Imzouren, à 20 km d'Al Hoceima, quelques dizaines de personnes sont réunis, en plein milieu de la route, autour d'un responsable local. Ils parlent tous à voix haute. En fait, ils lui reprochent "l'absence totale d'organisation lors de la distribution des tentes et des vivres", le même matin. L'élu local tente d'expliquer, tant bien que mal, le pourquoi de la chose. Mais les sinistrés sont inconsolables. Ils se sentent délaissés par l'Etat et les élus. Soudain, un camion rempli de tentes s'arrête, escorté par des gendarmes. Les manifestants ont carrément envahi le camion tels des pirates à l'assaut d'un navire ennemi. Les gendarmes se sont retirés laissant libre-court au vandalisme, condamné d'ailleurs par les habitants de la ville d'Imzouren. "C'est une honte pour le Maroc", disent certains. "Ce n'est pas de cette manière qu'il faut distribuer les aides", renchérissent d'autres. "Toute cette mascarade est voulue", lancent des passant aux journalistes sur place. Les gendarmes sont intervenus à la dernière minute, mais le camion était déjà vide.
• Par Abdelmohsin El Hassouni
Envoyé spécial
dans la région


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