Le passage du chef de gouvernement divise les parlementaires. A moins de 48 heures de la tenue de la séance mensuelle sur la politique générale, les groupes parlementaires n'ont pas encore trouvé un accord sur l'ordre du jour. «Nous avons tenu une première réunion vendredi dernier sans que les représentants des différents groupes parlementaires ne puissent arriver à un accord sur l'ordre du jour de la séance de demain. Nous allons tenter ce lundi (hier) de trouver un consensus sur le sujet qui sera débattu avec le chef de gouvernement», explique Rachid Roukbane, président du groupe parlementaire du PPS (Parti du progrès et du socialisme) à la Chambre des représentants. Le bureau de la première Chambre s'est donc contenté de fixer seulement les dates des passages de Abdelilah Benkirane devant les députés dans le cadre des séances mensuelles durant le reste de la session parlementaire actuelle. Un communiqué de la Chambre des représentants informe dans ce sens que le chef de gouvernement sera son hôte le 22 mai (demain), le 26 juin et le 22 juillet prochain. Cependant et en l'absence d'un consensus sur l'ordre du jour de la séance de demain, cette dernière risque d'être annulée ou du moins retardée de quelques jours. Car le problème est beaucoup plus profond et dépasse la simple question de l'ordre du jour. Selon M. Roukbane, des forces d'opposition à la première Chambre ont clairement notifié au cours des dernières réunions que le déroulement des séances mensuelles doit être revu. «Certaines forces d'opposition ont affirmé que les séances précédentes se sont déroulées dans le cadre d'une période transitoire en attendant la fixation d'un cadre pour ses séances et l'adoption d'un nouveau règlement intérieur», explique-t-il. Et de poursuivre: «Ces forces disent qu'il est grand temps aujourd'hui pour l'élaboration des règles qui encadrent les séances mensuelles dans le cadre d'un nouveau règlement intérieur. Ces partis ont déclaré qu'ils ne sont pas prêts à continuer selon une gestion transitoire». Ce débat a lieu alors que la majorité parlementaire est plus que jamais affaiblie après la décision du parti de l'Istiqlal de quitter le gouvernement. Une situation qui affaiblit donc la position de la majorité et rend l'arrivée à un consensus encore plus difficile. A noter que les règlements d'usage imposent au bureau de la première Chambre de transmettre au chef de gouvernement l'ordre du jour et les questions pour qu'il puisse préparer avec son cabinet les réponses. Ceci renforce les doutes sur la tenue de la séance de demain. Il faut dire que le passage du chef de gouvernement au Parlement se déroule souvent dans des circonstances houleuses. Les groupes parlementaires de l'opposition reprochent notamment au numéro un de l'Exécutif de ne pas respecter l'ordre du jour et de profiter de ces séances télévisées pour s'adresser directement à l'opinion publique.