Les analystes estiment que, le risque de guerre entre l'Inde et le Pakistan est écarté. Le moment est venu pour les deux puissances nucléaires de reprendre langue pour essayer de régler leurs différends. Depuis deux semaines, les tensions ont commencé à s'apaiser entre l'Inde et le Pakistan, deux Etats nucléaires qui se disputent depuis 1947 le territoire du Cachemire. Le quotidien indien « The Hindu », estime que l'inde doit consolider les points qu'elle a marqués pendant cette crise, principalement l'engagement pris par Islamabad auprès de Washington de mettre fin de «façon permanente» aux incursions de combattants séparatistes au Cachemire indien. «Mais attention, écrit le journal, la partie n'est pas finie. Il faut maintenant trouver la paix avec le Pakistan ». Et d'ajouter que «la vraie victoire pour (le Premier ministre indien Atal Behari) Vajpayee passe non pas par la fin temporaire du terrorisme transfrontalier, mais par la fin permanente de ce terrorisme et par une réconciliation politique avec Islamabad». Fin mai, New Delhi et Islamabad, qui possèdent l'arme nucléaire, étaient au bord de la guerre, toujours à propos du Cachemire, région dont la population est majoritairement musulmane. Depuis 1947, ce territoire est divisé entre une partie indienne et une partie pakistanaise. Des mouvements rebelles ont lancé au cachemire indien une insurrection séparatiste en 1989, qui a fait plus de 35.000 morts selon les chiffres officiels, au moins le double selon la guérilla. Une part non négligeable de la population du Cachemire est favorable à l'indépendance totale de ce territoire. Le spectre d'une guerre nucléaire, susceptible de faire des millions de morts, a suscité de vives inquiétudes ces dernières semaines à travers le monde. De nombreux pays ont pressé leurs ressortissants de quitter l'Inde et le Pakistan. Pendant cette crise, l'Inde, qui a toujours cherché à cantonner le cachemire à un problème bilatéral, a toutefois été obligée de reconnaître que « le soutien international (était) devenu la clé pour trouver la paix avec le Pakistan », note le journal. Autre signe allant dans le sens d'une volonté de règlement : l'alliance « Hurriyat » des partis séparatistes musulmans au Cachemire indien a demandé mercredi à New Delhi d'accepter le principe d'une démobilisation de troupes, en échange de quoi elle s'est dite prête à œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu auprès des chefs de la guérilla basés au Pakistan. Ce n'est pas la première fois que la « Hurriyat » fait une telle proposition, mais, jeudi, l'inde s'est dite prête à l'étudier. « Nous allons y réfléchir », a dit George Fernandes, le ministre indien de la Défense. M. Fernandes avait, dans ce sens, ajouté que les incursions, depuis le Pakistan, de combattants séparatistes musulmans au Cachemire indien avaient « presque cessé ». Mais il avait ajouté que des militants combattaient toujours les forces de sécurité indiennes au Cachemire et que l'Inde n'avait pas de « projets immédiats » de retirer ses troupes massées à la frontière avec le Pakistan.