Bruxelles : Le Maroc désigné « destination de l'année » aux Travel Awards 2025    Le Maroc désigné "destination de l'année" aux Travel Awards 2025    ONU: Le Maroc clôt avec succès sa présidence de la Conférence sur l'établissement d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient    Brésil : l'ex-président Jair Bolsonaro placé en détention provisoire    A trente jours de la CAN, le Maroc s'impose comme une locomotive du football africain (TV5)    LDC / J1 : Les Militaires pénalisés par l'arbitrage et l'absence de la VAR en phase de groupes    LDC / J1 : Première sortie réussie de la RSB    Mondial. Futsal (F) / Groupe B : L'Espagne et la Colombie lancent leur campagne avec succès    Suspension de Luis Diaz, la décision qui ne passe pas en Allemagne !    Ballon d'Or africain : le Parc des Princes célèbre Achraf Hakimi en grande pompe    LaLiga appelle l'UE à accélérer l'adoption d'un cadre contre le piratage audiovisuel    Accouchement d'une femme à bord d'un tramway : aucun passage de l'intéressée par l'hôpital Moulay Abdallah à Salé « n'a été constaté »    La presse internationale relaient les révélations d'El Mahdaoui sur le «scandale CNP »    Pour la première fois : la question kabyle s'invite au Parlement britannique    Conférence internationale sur le droit à l'information : Appel à une mobilisation renforcée face à la montée des phénomènes de désinformation (Déclaration de Salé)    Maroc – USA : 8 MMDH pour la création d'une usine de polysilicium à Tan-Tan    Sahara : Une délégation de l'ambassade des Etats-Unis en visite à Dakhla    Accouchement dans un tramway : Mise au point du ministère de la Santé    Diaspo #416: Mustapha Esadik dedica un libro a África vista a través del fútbol    90% des jeunes de la région Casablanca-Settat considèrent la culture comme un levier clé de développement    Interpol à Marrakech : le JDD souligne le rôle central du Maroc dans la sécurité mondiale    ADD : Une nouvelle feuille de route à l'horizon 2030    La comptabilité, outil de pilotage du développement durable    huile d'olive : le recours à l'extraction artisanale en hausse    Immobilier : hausse de l'indice des prix au 3ème trimestre 2025    Ouarzazate: l'ONEE renforce l'alimentation en eau potable du centre d'Ait Zineb et des douars avoisinants    El Jadida: Le gouverneur de la province met le cap sur les communes rurales    SM le Roi adresse un message de félicitations aux membres du club des FAR de football féminin    Coopération parlementaire : Le Maroc signe trois accords avec la Guinée équatoriale, l'Eswatini et les Comores    Suspensions et révocations d'élus : que se passe-t-il dans les communes ?    COP30 : les négociations prolongées, le blocage persiste sur les énergies fossiles    Forum Africain du Parlement de l'Enfant : SAR la Princesse Lalla Meryem préside la cérémonie de clôture    L'UE et l'UEMF consolident leur coopération lors de la visite de l'ambassadeur de l'UE au Maroc    Températures prévues pour dimanche 23 novembre 2025    Bentalha : « Bach qtalti bach tmout »    African parliamentarians adopt Laayoune declaration for development evaluation    Hamid El Mahdaoui's video release prompts PJD call for urgent investigation    Diaspo #416 : Mustapha Esadik dédie un livre à l'Afrique vue par le football    Budget en baisse de 17%, le CICR contraint de supprimer 2.900 postes    Le 1er Joumada II de l'an 1447 de l'Hégire correspond au samedi 22 novembre    GenZ212 : Le rappeur Hamza Raid condamné à un mois de prison avec sursis    Maroc-Allemagne : vers un partenariat stratégique autour du patrimoine culturel et muséal    Patrimoine culturel coopératif : le Maroc parmi les pionniers mondiaux    Paroles d'Egalité : rap et slam pour des espaces numériques sans violence    AG de l'INTERPOL à Marrakech, une reconnaissance internationale de la contribution du Maroc à la sécurité mondiale (Président)    Art contemporain : À Casablanca, une exposition met en lumière des artistes émergents    RDC: 89 civils tués par les rebelles ADF en une semaine dans l'Est    Mr. ID dévoile ASKI, une immersion artistique au cœur des musiques du Sud marocain    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le patronat pose ses conditions
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 04 - 03 - 2003

La CGEM a adressé un message politique d'envergure en publiant un mémorandum juste avant les élections législatives. le patronat a récidivé ces derniers jours en allant dans les détails de la stratégie économique qu'il prône. L'application des réformes prioritaires est devenue impérative sinon il faut dire adieu au développement économique, fustige le patron des patrons, Hassan Chami. Faute d'opposition politique, le gouvernement a en face de lui un puissant partenaire économique et financier.
Soixante mesures concrètes pour créer de la richesse et des emplois. Elles sont consignées dans le document que la CGEM a remis au Premier ministre à l'occasion de la rencontre de celui-ci à Casablanca avec les opérateurs économiques. Ce mémorandum n'est pas nouveau. Il a été présenté au précédent gouvernement en juillet 2002, soit à environ 3 mois des élections législatives. Ce dernier, qui était en fin de parcours, n'avait pas le temps de mettre en route la recette CGEM pour relancer la machine économique.
Voilà donc le patronat marocain qui revient de nouveau à la charge en remettant officiellement ledit document au cabinet Jettou. Homme d'affaires hissé au pinacle de la hiérarchie gouvernementale, Driss Jettou jouit d'un préjugé favorable de la part de ses pairs qui n'ont pas manqué de saluer comme il se doit sa nomination au poste de Premier ministre. Pour la communauté des affaires, l'arrivée d'un des leurs à la tête du gouvernement est un gage de bonne espérance qui dénote une volonté politique certaine de faire des questions économique la priorité des priorités. “ Enfin quelqu'un qui comprend nos problèmes et qui s'emploiera à les résoudre“, tel est le sentiment général.
Ce capital confiance a-t-il été entamé sachant que le climat de morosité qui plane depuis des années sur le pays est toujours de mise ? Plus de 3 mois après l'installation du nouveau gouvernement mi-politique mi-technocratique, ya-t-il eu un frémissement positif dans le monde des entreprises ? Une chose est
sûre : il faut du temps pour remettre la machine économique en marche et sur les bons rails. En tout cas, c'est l'objection que ne manquera pas de faire le chef du gouvernement et les membres de son équipe.
Encore faut-il tenir le bon bout et par la bonne main. Justement, le document de la CGEM trace la voie à suivre et les mesures à appliquer pour sortir l'économie nationale des sentiers battus. Pour ce faire, la confédération appelle dans le premier point de son programme à une “collaboration entre l'État et le secteur privé“. Dans ce sens, rien de tel que la mise en place d'une “équipe restreinte de haut niveau“ au sein de la primature avec la participation de deux ministères : Finances et Privatisation et Commerce et Industrie.
Cette équipe, préconisent les rédacteurs du document, aura pour mission la confection de la stratégie économique, le suivi de son exécution et sa révision périodique. Le deuxième point, intitulé “concessions, privatisations et création d'entreprises championnes nationales“, consiste, en substance, à la création d'une deuxième équipe chargée des privatisations et/ou des concessions avec à la clé la mise sur pied d'une “agence unique de régulation des concessions des services publics urbains” : distribution d'eau et assainissement, distribution d'électricité et gestion des déchets ménagers.
Les autres chapitres concernent les “facteurs de la compétitivité nationale“ que la CGEM propose de réformer et de simplifier pour les mettre “ au service du développement économique“. En tête, viennent les problèmes du foncier, la cherté du coût de l'énergie électrique, la formation professionnelle, les circuits de financement, la justice fiscale et la “rectification de certains impôts anti-économiques“.
En matière des “dosages des politiques budgétaires et monétaires (8ème point), la CGEM explique le déficit “récurrent“ du budget de l'État par une “dérive continue de la masse salariale“. Solution proposée : tailler dans les effectifs pléthoriques de l'administration avec comme objectif de gagner 1% du PIB tous les 5 ans, soit près de 4 milliards de Dhs. Concernant la question de la paix sociale, le code du travail figure en bonne place des revendications du patronat. Un code dont au moins neuf clauses doivent être corrigées selon la CGEM. Le dernier point (le 10ème) se rapporte à l'incontournable réforme de la justice. À cet effet, la confédération propose pas moins de onze mesures. Parmi celles-ci : le renforcement du contrôle du travail des magistrats (…), assorti de sanctions des fautes commises, l'uniformisation de la jurisprudence “sur des questions essentielles et courantes” à l'ensemble des tribunaux de commerce et la refonte du code de la procédure pénale en ce qui concerne les aspects relatifs au fonctionnement des entreprises. Sur 18 pages, la CGEM livre ainsi sa vision sur les exigences d'une économie moderne dotée d'une grande visibilité. Un préalable à cette non moins grande ambition, est d'associer le patronat aux décisions économiques majeures prises par le gouvernement. En un mot, l'instauration de ce que la CGEM appelle dans son document “un État coach“, c'est-à-dire un État partenaire. Le retour de la confiance qui est le moteur de toute entreprise de développement et la relance de l'investissement sont-ils à ce prix, suspendus au vade-mecum de la CGEM ?
En prenant ainsi les devants, la CGEM a mis entre les mains de Driss Jettou une espèce de marché qui est en même temps un test de la volonté du gouvernement de prendre le chemin de la « création des richesses et d'emplois“ au Maroc. Dans cette affaire, c'est d'abord la crédibilité et l'image de Driss Jettou qui est en jeu. Censé être proche des soucis du monde entreprenarial dont il fait du reste partie, il en est conscient. Au cas où le gouvernement ne répondrait pas aux revendications contenues dans son offre exhaustive, la CGEM qui estime avoir dégagé sa responsabilité peut toujours continuer à jeter la pierre aux pouvoirs publics en formulant la même litanie de griefs…


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.