Le gouvernement espagnol, les syndicats et le patronat sont parvenus lundi à un accord pour l'allégement des conditions nécessaires à la régularisation des travailleurs étrangers ne disposant pas de carte de résidence, a-t-on indiqué de source officielle. Les partenaires sociaux ont convenu d'un mécanisme dit de "recensement par omission" pour permettre aux immigrés qui ne sont pas inscrits sur les registres municipaux de produire d'autres "documents publics irréfutables" prouvant qu'ils résidaient en Espagne avant le 7 août 2004. Ce mécanisme devrait être soumis au Conseil de recensement qui va fixer les documents que peuvent apporter les immigrés pour prouver leur résidence. L'accord a été scellé après une réunion tenue lundi entre le ministre du Travail et des affaires sociales, Jesus Caldera, et des représentants des deux plus importantes centrales syndicales du pays (UGT et CC.OO) et du patronat. Depuis le début du processus de normalisation des travailleurs étrangers le 7 février dernier, près de 39.000 immigrés marocains sans permis de résidence en Espagne ont déposé des demandes pour la régularisation de leur situation. Des spécialistes estiment à 100.000 personnes le nombre d'immigrés marocains "sans papiers". Dernièrement, les collectifs d'immigrés ont durci leur mouvement de protestation pour obtenir du gouvernement une plus grande flexibilité dans l'application du processus de normalisation des travailleurs étrangers "sans-papiers", qui prendra fin le 7 mai prochain. Les immigrés ne disposant pas de permis de résidence, dont des milliers se trouvent dans l'incapacité de produire les documents requis pour la régularisation (certificat de résidence délivré par la municipalité et contrat de travail), ont multiplié manifestations, sit-in et grèves de la faim pour attirer l'attention des autorités sur "l'impasse dans laquelle se trouvent des milliers de sans-papiers". Les employeurs disposaient d'un délai de trois mois (du 7 février au 7 mai) pour régulariser, par un contrat de travail, leurs employés "sans papiers", recensés dans l'une des municipalités espagnoles avant le 7 août 2004 et qui n'ont pas d'antécédents judiciaires en Espagne ou dans leur pays d'origine.