Relever les défis du développement social requiert une vision régionale et internationale unifiée    Nadia Hai : Une Franco-Marocaine au cœur des enjeux méditerranéens    Office des Changes : Nouvelle stratégie pour la période 2025-2029    Démantèlement d'une cellule terroriste affiliée à la soi-disant organisation "Etat islamique" s'activant entre Tétouan et Chefchaouen    UE : Les énergies renouvelables, principale source d'électricité en 2024    Italie : 500 000 travailleurs étrangers d'ici 2028 pour répondre à la pénurie de main-d'œuvre    Spartak recalé : Ounahi pourrait privilégier un retour en Grèce    Le PSV Eindhoven fixe le prix pour libérer Ismael Saibari    Liga : Un club courtise Munir El Haddadi    Prévisions météorologiques pour le jeudi 3 juillet 2025    Sécurité pénitentiaire : Peut-on atteindre le modèle « prison safe » ? [INTEGRAL]    Sidi Bennour : Une Unité Médicale Mobile Connectée en mission à Khmiss Ksiba    Alerte canicule. La Vague de chaleur se poursuit jusqu'au Samedi    Benmoussa trace la voie d'une IA éthique et africaine    Le Polisario apparaît comme nouveau vecteur de déstabilisation téléguidé par l'Iran, selon The Telegraph    Le Maroc et l'Azerbaïdjan approfondissent leur concertation dans les domaines sociaux    CGEM : nouveau cap stratégique avec l'Asie du Sud-Est    Maroc : Mohamed Boudrika condamné à 5 ans de prison    Bourse de Casablanca : ouverture en baisse    Sécheresse. Kamal Aberkani : "Il faut développer une planification agricole adaptée au stress hydrique durable"    Espagne : Deux Marocains arrêtés pour avoir organisé l'entrée et l'abandon d'un mineur    Ahmed El Yacoubi: bras armé de MHE pour la transformation de Saham Bank    Ecomondo 2025 en route : trois étapes internationales vers la prochaine édition au parc des expositions en Italie    Classement hôtelier : Les premières évaluations pour bientôt    Morocco Gaming Expo 2025 : La coopération franco-marocaine à l'honneur    Moroccan women's football team ready for CAN 2024 kickoff with high spirits    La FMEJ denuncia su exclusión de las consultas sobre las leyes de regulación del sector de la prensa    Sahara : Algeria commits $1 billion to undercut Morocco's diplomatic momentum    Le Bureau central d'investigations judiciaires démantèle une cellule acquise à l'Etat islamique entre Tétouan et Chefchaouen    J-3. CAN (F) 2024 : le Maroc, pilier du football féminin africain    CAN (F) 2024 : La CAF dévoile aujourd'hui le nouveau trophée à Casablanca    CAN féminine (Maroc-2024): « les joueuses ont hâte d'entamer la compétition » (Jorge Vilda)    CDM 2025 : Dortmund défiera le Real en quarts    Hammouchi reçoit le chef du service des renseignements des Emirats Arabes Unis    El Jadida : Le nouveau procureur du Roi sonne la charge contre les entorses à la sacralité de la Justice ...!    Le Maroc renforce sa position en tant que partenaire fiable dans la lutte contre l'exploitation sexuelle au sein des opérations de l'ONU    El Jadida : Le Parc Mohammed V, un joyau en péril, attend sa renaissance !    Mawazine : Des cachets en or, un drapeau en option    France : Plusieurs vols annulés jeudi en raison d'une grève des contrôleurs aériens    Doha : 15 ouvrages marocains en lice pour le Prix Katara du roman arabe    Mawazine 2025: Plus de 3,75 millions de festivaliers pour la 20e édition    Sahara : Pour freiner la dynamique marocaine, l'Algérie promet 1 MM $ aux pays africains    Syrie : Un parti appelle le président Al-Charaa à désigner le Polisario une organisation terroriste.    Fiasco Mawazine : Sherine menace de poursuites judiciaires pour atteinte à son honneur    Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison en appel à Alger dans un procès scandaleux    Marrakech inaugure l'année de la jeunesse du monde islamique    Trafic des biens culturels : Bensaid expose les mesures prises par le Maroc    Mehdi Bensaïd dénonce le fléau du trafic culturel et appelle à une riposte concertée    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Un Marocain raconte l'enfer du Liban
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 01 - 08 - 2006

Lors de son premier voyage au Liban, Driss El Ouali, un Marocain de Taounate, a été surpris par les bombardements israéliens. En reconstituant le parcours de sa fuite hors de Beyrouth, il décrit l'atmosphère d'une guerre qui ne dit pas son nom. Entretien.
ALM : Parti au Liban pour une manifestation culturelle, vous avez été surpris par le déclenchement des bombardements israéliens sur Beyrouth. Comment êtes-vous parvenu à vous en sortir ?
Driss El Ouali : Je suis arrivé à Beyrouth, dimanche 9 juillet, dans l'après-midi, pour participer à un concours culturel organisé par une chaîne de télévision arabe. Il était 16h45 quand j'ai débarqué à l'aéroport Rafic Hariri, il faisait très beau ce jour-là. Nos hôtes libanais étaient très accueillants. L'ambiance était à la fête. Le soir de notre arrivée, on a eu droit à de très beaux spectacles d'animation. Le lendemain, j'ai fait la grasse matinée. Après le repas de midi, un bus est arrivé à l'hôtel pour emmener les candidats vers un studio d'enregistrement situé dans le siège de la chaîne de télévision « MBC ». Objectif : des répétitions préparatoires à l'enregistrement. Mercredi 12 juillet, alors qu'on devait procéder à l'enregistrement (officiel) de l'émission, nous avons appris le bombardement israélien sur le Liban-sud. Je me suis dit que cela était normal, l'aviation israélienne avait l'habitude de bombarder le bastion du Hezbollah. Or, cela n'avait rien d'un bombardement de routine. Mercredi soir, quelle ne fut ma surprise quand, à partir de la fenêtre de ma chambre d'hôtel, j'ai vu des missiles fuser de partout. Je me suis précipité vers mon écran-télé pour apprendre que l'aéroport où j'ai débarqué, il y a quelques jours, avait été détruit, autant que les ponts et chaussées de Beyrouth. Le Liban était touché en plein cœur ! La mort rôdait autour de nous. C'est la première fois que j'assiste à une guerre. Je suis resté éveillé jusqu'à 3 heures du matin, à suivre, à travers mon petit écran, les infos de dernière minute, mais aussi à regarder, par ma fenêtre, le ciel de Beyrouth transformé en boule de feu. Franchement, je n'avais pas peur de cette guerre. J'avais uniquement peur pour ma mère que j'ai laissée à Taounate alors qu'elle était malade. Le lendemain, jeudi 13 juillet, je me suis réveillé à 6 heures du matin pour découvrir que Beyrouth était transformé en champ de ruines. Les boulevards, ou ce qui en restait, étaient vides, sauf du ballet incessant des ambulances, et des patrouilles de l'armée libanaise. Moi et mes collègues, nous nous sommes hasardés vers l'extérieur. Destination : « Biblos » (Jbyel), une ville côtière située au nord du Liban. Après avoir fui vers cette ville, nous avons sommes retournés le soir à Beyrouth. Nous n'étions pas à l'abri des bombardements. On jouait de malheur, sachant que tout véhicule était une cible privilégiée de l'aviation israélienne. De retour à l'hôtel, les organisateurs nous ont conseillé de ne pas sortir. On est resté coincé dans nos chambres. Plus tard, des représentants de plusieurs consulats arabes à Beyrouth étaient venus voir leurs compatriotes. En ce qui nous concerne, nous les Marocains, aucun responsable de notre ambassade n'a fait le déplacement. On a attendu jusqu'au matin pour quitter les lieux, sur les conseils de nos hôtes. Ce sont d'ailleurs ces derniers qui ont pris la peine de chercher un bus pour nous évacuer, prenant sur eux de s'acquitter des frais de transport exorbitants. Ils ont loué un bus à 130.000 dirhams pour nous conduire, en compagnie d'une délégation de candidats algériens, vers la ville de Tripoli en Nord. La traversée ne s'est pas passée sans risque ; à peine avions-nous quitté cette ville que l'on apprit, par la biais de la radio, qu'elle avait été bombardée à son tour. Ce n'est que vers 15h30 qu'on est arrivés au poste-frontière libanais. Nous avons parcouru 120 kilomètres en 5 heures, tellement la route était bondée. L'axe principal desservant Beyrouth et Damas avait été bombardé. Du centre frontière libanais, «Abboudia», à celui de la Syrie, «Abboussia», la traversée a duré deux heures. Mais cela était dû plus à l'encombrement des points de passage qu'à autre chose, les procédures douanières, de quelque côté que l'on se trouvait, se sont déroulées sans encombres. Du côté syrien, les bus et autres taxis en provenance de Damas étaient vides. Les gens avaient peur d'entrer au Liban. Passé les postes-frontières, nous nous sommes dirigés vers la ville syrienne «Hamat», située à 109 kilomètres de Damas.
Pourquoi n'êtes-vous pas allés directement à Damas ?
A Damas, tous les hôtels affichaient complet. Nous étions obligés d'aller vers « Hamat ». Là-bas, nous allions apprendre que les Israéliens avaient donné à la Syrie un ultimatum de 72 heures pour suspendre tout soutien au Hezbollah. Nous n'étions donc pas au bout de nos peines. La Syrie était bel et bien menacée.
Avez-vous alors pris contact avec l'ambassade du Maroc en Syrie ?
Après une journée à « Hamat », on a appris que le Maroc, sur les Hautes instructions de SM le Roi, avait affrété un avion pour nous rapatrier.
On a téléphoné sur le champ à notre ambassade, un responsable nous a confirmé la nouvelle. Après un dîner à « Hamat », départ vers Damas. On y est arrivé à minuit. On a passé la nuit dans les jardins de l'ambassade ; le lendemain matin, nous sommes partis vers l'aéroport de Damas. Nous avons embarqué à 15h30 à bord d'un avion militaire C-130, laissant derrière nous l'affreux spectacle de la guerre.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.