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Débat : La leçon de la crise marocaine
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 07 - 03 - 2008

Mohamed M'Jid nous a habitués à des analyses sans concessions sur la situation politique au Maroc. Acteur à part entière de la société civile naissante, il milite, il agit, il réfléchit, il écrit. Le texte que nous reproduisons ci-après date de 1972, et il a été publié, en son temps, par plusieurs journaux dont le quotidien français Le Monde. Il soulève des questions qui demeurent d'actualité.
L'observateur politique qui a essayé de suivre et de comprendre les péripéties de la récente crise marocaine a été, plus d'une fois, déconcerté par son évolution. Et tout d'abord par le choix des partenaires invités pour la résoudre. On a vu ressurgir, du passé, toute une série de personnages qui, depuis des années qu'ils ont quitté le pouvoir, se posent, par une propagande quotidienne, en représentants authentiques de la Nation et se réservent l'exclusivité de parler au nom du peuple marocain. Il est temps de mettre un terme à ces mythes, de rejeter les écrits et les déclarations de ceux qui ne voient et ne prévoient l'avenir qu'à travers leurs personne et leur passé, qui ne vivent que de souvenirs, qui pensent que rien ne peut se faire sans eux et qu'il n'existe ni salut, ni démocratie en dehors d'eux. A les croire, ils possèdent la baguette magique qui leur permettra de redresser une situation dont ils partagent la responsabilité.
Slogans démagogiques
Tous les moyens leur sont bons pour semer le trouble dans l'espoir de la jeunesse, jeter la confusion et la méfiance dans la population, décourager les investissements qui, seuls, peuvent conduire au développement économique, au progrès social et créer les emplois dont la pression démographique accentue la nécessité. Tout homme politique, à un moment de sa carrière, peut être amené à la contestation, mais il n'a pas le droit de s'acharner à démolir un pays pour assouvir son appétit du pouvoir et ses ambitions personnelles.
Le faire délibérément, froidement, est un véritable crime contre la Nation, surtout lorsqu'il s'agit d'un pays qui cherche la voie de son développement.
Rejeter systématiquement, sans rien proposer en échange, sinon des formules vagues et des slogans démagogiques, tout ce qui ne correspond pas aux intérêts du clan et aux sentiments de la chapelle, c'est empêcher le redressement dont on se prétend par ailleurs le champion.
Délibérément certes, quand on songe à ceux qui prônent l'arabisation à outrance et en même temps, font tout pour caser leur progéniture dans les établissements de langues étrangères.
Bien sûr, il faut rendre hommage à l'action des chefs historiques, leur témoigner reconnaissance et considération pour les sacrifices qu'ils ont consentis dans les moments les plus dramatiques vécus par le pays.
Mais des milliers d'humbles militants, dont les uns sont devenus des martyres et dont les autres sont demeurés anonymes ont, eux aussi, tout sacrifié. Et pourtant, il est évident qu'on ne peut indéfiniment présenter la facture ou l'addition.
Tous ceux qui ont volontiers, du fond de leur cœur, accordé l'auréole du héros à ces leaders politiques, sont inquiets de ce comportement. Ils craignent que ces hommes ne comprennent pas à temps, combien devient néfaste pour eux et pour le pays, leur maintien dans une politique active dont ils ne peuvent plus apprécier les dimensions et qui les dépasse singulièrement.
Pour le pays, sans renouveau hardi, c'est la stagnation, le retard, voire le recul, la discorde et le désordre. Pour eux, une inexorable démonétisation dont nous avons la faiblesse de souffrir. Et pour leur témoigner amitié et fidélité, devons-nous nous permettre de leur donner l'ultime conseil de laisser à de nouveaux éléments mieux adaptés et plus qualifiés, le soin de servir le pays. Il serait temps pour eux de se retirer dans la dignité tant que leur piédestal tien encore.
Assez du culte de la personnalité et de chauvinisme politique. Assez de la prétention à l'exclusivité de la vérité, du patriotisme, de la démocratie ! Car il n'existe pas de solutions miracles pour sauver le pays.
Inexorable démonétisation
L'avenir n'est pas derrière nous, même si nous avons connu des épisodes glorieux et exaltants comme la reconquête de notre indépendance. Il est devant nous, si on laisse enfin, se manifester spontanément un mouvement d'opinion à la dimension du pays qui œuvrera sincèrement pour notre peuple car il en a besoin.
Il s'agit, aujourd'hui, de préparer le Maroc de l'an 2000, de forger le bien-être et le bonheur des 45 millions d'habitants qui, dans quelque 25 ans peupleront notre pays. Parmi les millions de Marocains de 1972, dans cette ardente jeunesse qui est arrivée, par centaines de milliers, à maturité, depuis l'indépendance et qui nous a fourni tant de cadres administratifs sérieux, il existe de nouveaux hommes valables, non hypothéqués, rejetés jusqu'ici dans l'ombre de ceux qui veulent, envers et contre tout, continuer à tenir le devant de la scène.
Cette relève dynamique est prête à servir le pays avec un nouveau style et dans le cadre moderne qui convient à notre époque.
Une jeune élite est capable d'assainir la situation sous tous ses aspects, de redonner le goût du travail, sans lequel rien ne se fait et le sens des responsabilités, de réaliser dans le respect d'un régime et d'institutions capables de créer eux-mêmes leur self-contrôle, pour devenir les véritables garants de l'Unité nationale.
Demain le Maroc sera appelé à élire ses représentants.
Al Koutla Al Ouatania dont chaque aile bat pour son propre compte, dont on vient de constater l'absence d'homogénéité, le manque de solidarité, et dont on a deviné les divergences ainsi que la sourde et lente hostilité qui sépare, divise, oppose ses membres, présentera peut-être des candidatures uniques à travers le Maroc. Ainsi, une fois de plus, le bon peuple sera trompé, car rien ne rapproche les deux parties qui composent Al Koutla, si ce n'est de très vieux souvenirs, qu'ils ont répudiés eux-mêmes avec éclat, pour se définir et s'affirmer. L'un n'est révolutionnaire que dans ses slogans. Et l'autre, n'est populaire et progressiste que par définition.
Mirages trompeurs
Est-ce que face à ces politiciens d'une autre époque, qui passent leur temps à soigner leur légende, en réécrivant l'histoire à leur manière, qui persistent à ne puiser leurs mots d'ordre que dans un chauvinisme exacerbé, ne se dressera pas enfin une troisième force ?
Celle de l'avenir et de l'émancipation réelle et profonde sous toutes ses formes, ouverte sur le monde moderne, empreinte de libéralisme, avide de travail, de connaissances, de sciences, de techniques et de progrès, opposée à la dévaluation de l'enseignement et des examens, en lutte contre la facilité et la multiplication des privilèges, digne enfin du dernier quart d'un siècle qui a vu la transformation accélérée de notre monde. Celle qui aura le courage de bâtir une société plus juste, plus humaine et plus fraternelle, basée sur la consicne, le travail, l'effort et une juste répartition de la richesse qu'elle aura su créer par l'imagination, le labeur, la volonté, la coopération, avec tous ceux qui comprendront ses ambitions et respecteront sa personnalité, celle enfin qui saura imposer par l'exemple cette nouvelle morale à tout le pays, sans exception.
Nous avons critiqué en bloc tous ces anciens qui se sont enfermés dans un même carcan, mais nous sommes sûrs, que parmi eux, il en est qui auront l'honnêteté intellectuelle de comprendre cet appel à une relève qui s'impose, et peut-être la sagesse et le courage d'aider et de contribuer à la manifestation de cette promotion politique pour faire cesser cette crise larvée qui finirait par faire sombrer le pays dans l'aventure.
Si cette troisième force, consciente du bon combat qu'elle est seule capable de mener, surgissait du désert politique où l'ont confinée trop d'ambitions personnelles, le Pouvoir et, ceci est capital pour l'avenir de la monarchie constitutionnelle qui s'affirme, pourrait alors jouer, avec sérénité, son rôle d'arbitre souverain et demeurer pour le bien de tous, l'autorité incontestée et le guide suprême de la Nation.


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