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Les habitants de Bachkou en colère
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 19 - 10 - 2009

Jusqu'à ce jour, plus de 98 familles vivant à Bachkou n'ont pas bénéficié d'un logement décent. Les autorités locales ainsi que d'autres responsables de la préfecture continuent de leur mentir.
«Cette opération a débuté en 1992 lorsque des employés du groupe Al-Omrane ex-(Erac), du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme sont venus évaluer le nombre de personnes vivant au bidonville Bachkou.Il est partagé en deux rues, El Fassi et El Garaâ», a indiqué, Mohamed Moudi surnommé «Ould El Abdia», un gardien de voitures en face de ce bidonville. Et d'ajouter que : «Au fait, l'opération de déménagement a commencé à Bachkou en 1997. Des dossiers ont été distribués aux habitants. Ils avaient trois choix. Pour ma famille qui comprend onze personnes dont neuf enfants, j'ai choisi un appartement qui comporte trois chambres et un salon. J'ai mentionné mon choix et j'ai envoyé alors la demande mais sans résultat. Trois ans plus tard exactement en 2006, ils ont envoyé un avis qui stipule que nous n'avons pas le droit pour le projet de Sidi Maârouf», fait-il savoir. «En 2007, nous avons reçu un autre avis qui confirme que seules les personnes qui font partie des statistiques de 1992 ont le droit de bénéficier de cette opération. Il y a beaucoup d'arnaque dans ce dossier. En effet, les autorités ont promis aux habitants du bidonville des terrains de 70 m2, en contrepartie d'une somme d'argent de 15.000 DH».
Le rêve de Mohamed Moudi n'a pas été réalisé. Il vit actuellement à Bachkou avec en plus de sa famille, sa sœur divorcée avec ses enfants et sa fille avec son mari et ses enfants. «Jusqu'à ce jour, 98 familles n'ont pas eu le droit à un logement», a déclaré Moudi. Nous vivons au Kariane Bachkou implanté dans le quartier résidentiel de l'Oasis. Des baraques en tôle ondulée et d'autres en dur, entourées d'un mur d'enceinte qui les soustrait au regard des passants. C'est baraques se situent juste à côté d'immeubles et de prestigieuses villas. Deux mondes différents. Des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards se plaignent de vivre dans ce bidonville. Par ailleurs, Rouin Mohamed, un habitant rencontré dans sa petite boutique souligne : «Ce ne sont que des promesses en l'air. J'en ai marre d'attendre. Cette situation est devenue plus qu'insupportable». Pas loin de la boutique de Rouin, nous avons rencontré Mohamed Chahbani, un des habitants de ce bidonville qui vit dans la précarité. Ce dernier réclame son droit à un habitat digne. «Sa Majesté le Roi Mohammed VI nous a garanti le droit de bénéficier de logements, mais les autorités locales, nous ont enlevé ce droit», a indiqué Chahbani.
De son côté, Abdenbi El Bahri a beaucoup de questions sans réponses. «Je demande une seule chose aux hauts responsables. Pourquoi les autorités locales nous ont enlevé ce droit. C'est illogique de venir nous annoncer cette nouvelle après cinq ou six ans d'attente», a expliqué El Bahri. C'est aussi le cas de Khaddouj El Gaida. Comme l'écrasante majorité des habitants de ce bidonville, elle vit depuis 44 ans dans ce quartier qui a vu le jour en 1956. Veuve depuis plusieurs années, elle vit toute seule. «J'ai une petite baraque et j'ai eu mon numéro pour bénéficier de ce projet, mais ils ne m'ont pas donné mon logement. Ils sont venus m'annoncer que je dois vivre avec mon fils», affirme la vieille femme les larmes aux yeux. «Je suis une vieille diabétique et je ne supporte plus cette vie», a-t-elle indiqué . Taoufik Abdelaghani raconte son combat pour pouvoir bénéficier d'un toit digne loin des baraques. «J'ai 38 ans et trois enfants. Quand je demande au caïd des explications dans cette affaire, il m'humilie et me renvoie sans une réponse claire», déclare-t-il. « Je tiens à vous dire que les autorités locales et Ahmed El Kadiri ont bloqué cette opération. Cet homme nous a dit que cette affaire n'est pas de son ressort alors qu' avant les élections, il nous a promis qu'il y aurait beaucoup de changements», a continué Taoufik. Tout ce petit monde vit sous le même toit, dans une habitation très modeste. Un autre témoignage. «Je suis parmi les premiers à devoir bénéficier d'un logement. Mais en vain. Je suis père d'une fille handicapée qui ne peut pas bouger . Je suis sûr que ce dossier est plein d'embûches, Mohamed Barjam, le m'qaddem a pris la signature de l'ancien caïd pour falsifier sa signature dans les certificats d'habitat à des personnes qui n'ont pas le droit dans ce projet», a dévoilé Hassan Fellah.
Lorsqu'elle apprend que la presse est présente à Bachkou, une femme, la soixantaine, se montre tout à fait disposée à parler. On dirait qu'elle attendait depuis longtemps l'occasion de révéler au monde extérieur qu'elle est prisonnière de ce bidonville. «Ils ont maltraité ma fille qui est très malade», a déclaré la mère de Zahra Zeraiga.
Effectivement, nous sommes partis rendre visite à sa fille chez elle pour voir son état. Elle s'appelle Zraiga Zahra, une femme divorcée de 36 ans et mère d'un enfant de onze ans. «Je suis partie pour avoir des nouvelles de mon dossier pour un nouveau logement. Il m'a informée que je vais bénéficier de 50% avec mon père», a expliqué Zeraiga. «Et quand j'ai commencé à défendre mon droit, il m'a insultée avec des mots vulgaires et m'a dit que vous ne méritez pas le droit de vivre», a conclu Zahra Zeraiga.
En effet, Ahmed Kadiri, élu communal du parti de l'Istiqlal, a fait de Bachkou un fief électoral. Il avait, lors de sa campagne pour les municipales de 2003, promis du travail aux habitants. Selon les habitants de ce quartier, il n'a jamais tenu ses promesses.


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