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L'erreur de prescription, ou La négligence qui tue
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 30 - 01 - 2004

Madame R. est morte il y a deux ans à Rabat, suite à une allergie respiratoire, provoquée par un médicament prescrit par son médecin. Ce dernier était pourtant au courant de l'état de santé de sa patiente. L'histoire de cette femme et le drame vécu par sa famille éclairent sur un problème grave. Un cas parmi tant d'autres.
La nouvelle a été accueillie avec incrédulité. Comment est-ce possible ? L'interrogation revenait de façon insistante sur toutes les bouches, mais butait contre l'absurde d'une mort que rien ne justifiait. Tout a commencé par une petite histoire de rhume. Genre de rhume qui pouvait se développer en grippe. Mme R. a contacté son médecin pour éviter que le virus ne la paralyse pendant trois jours à la maison. Il lui a prescrit des antibiotiques. Comme elle était hypertendue, ses enfants ont de nouveau contacté le médecin. Il a prescrit du Xanax pour apaiser la mère, et a conseillé à ses enfants de la laisser se reposer dans sa chambre, en veillant à ce que les rideaux des fenêtres ne laissent pas pénétrer de la lumière. L'une des filles de la patiente a lu la notice du Xanax avant de l'administrer à sa mère. Elle a été interloquée par une contre-indication. La prise de ce médicament est déconseillée aux personnes qui souffrent de problèmes respiratoires. Sa mère était sujette justement à des crises qui l'empêchaient de respirer. Son médecin le savait, puisqu'il est pneumologue. Par acquit de conscience, la fille l'a appelé pour lui faire part de son inquiétude. Il s'en est formalisé en lui rétorquant: “le médecin, c'est moi et non pas vous“. Le comprimé a été avalé.
Le lendemain. Les enfants ont été ahuris de constater que l'état de leur mère ne s'améliorait guère. Bien au contraire, elle transpirait de façon continue. Comme ils avaient respecté les recommandations du médecin, ils n'ont pas pu se rendre compte de l'apparition de plaques sur ses jambes : il faisait noir dans la chambre. Peu de temps après, les enfants ont remarqué que certaines parties du corps de leur mère enflaient à vue d'œil. Inquiets, ils ont rappelé le médecin, l'homme du Xanax. Il a pris tout son temps pour venir. Quand il est arrivé : la lumière du jour a révélé l'état de la malade dans une crudité monstrueuse. Elle respirait mal, des plaques faisaient des surfaces violacées par-ci, par-là et son cou avait démesurément enflé. Affolés, les enfants se sont retournés vers le médecin. “Oui, il faudrait la conduire à une clinique“. Il a hésité un instant, avant d'utiliser son portable pour prévenir un confrère de l'arrivée imminente d'une patiente. La patiente n'est jamais arrivée à la clinique. Elle a rendu l'âme en route. Personne ne voulait croire qu'elle était morte.
Elle était à peine quinquagénaire, bien portante. Un médecin proche de la famille l'a vue peu de temps après son décès. “Elle a fait une allergie au Xanax“, dit-il à voix basse. Un autre médecin, parent de la famille, a étayé les propos du précédent. Oui, c'est la prise du Xanax qui l'a tuée. Que faire ? Poursuivre son médecin traitant en justice ? Personne n'était disposé à encourager la famille à mener ce combat. Surtout pas les médecins qui se refusent de témoigner contre un confrère. Immédiatement, de bonnes gens ont expliqué la lourdeur de cette démarche, et ont mis en avant l'autopsie à laquelle sera soumis le corps de la défunte. “Vous n'avez pas idée ce qu'est l'autopsie d'un cadavre. On va charcuter votre mère, lui enlever ses organes. Etes-vous prêts à subir cette épreuve ?“ La famille était plus désarçonnée que lucide. Le sol s'était soustrait sous ses jambes. Elle n'avait plus d'appui. Elle ressemblait à un bateau ivre. Elle a laissé le gouvernail à d'autres qui ont conduit la morte à sa tombe.
Les enfants ne se sont pas encore remis de la négligence ou l'incompétence de ce médecin. Chaque fois que l'un d'eux tombe malade, ils appréhendent systématiquement le pire. Chaque fois qu'ils entendent parler d'une erreur médicale ou d'une erreur de diagnostic, ils regrettent d'avoir laissé en liberté «l'assassin» de leur mère.


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