Quand la Tunisie renie le soutien du Maroc et s'aligne sur l'agenda algérien : une dérive morale ?    Quand la Tunisie renie le soutien du Maroc et s'aligne sur l'agenda algérien : une dérive morale ?    Rabat : M. Laftit reçoit le ministre délégué mauritanien chargé de la Décentralisation et du Développement local    Radicalisation du Polisario : Entre menaces sécuritaires et isolement diplomatique    Marrakech: les exportations de l'artisanat augmentent de 24% à fin mars    El Bouari : « plus de 500.000 éleveurs ont bénéficié de la distribution de fourrages subventionnés »    La frégate « Mohammed VI » participe à d'importants exercices navals aux côtés du porte-avions français Charles de Gaulle    ASEAN : Renforcer la coopération face aux tensions commerciales    Real Madrid : Carlo Ancelotti se rapproche d'un départ pour le Brésil    Achraf Hakimi parmi les finalistes du trophée Marc-Vivien Foé 2025    Visite de Zhou Enlai au Maroc en 1963 : une étape marquante dans les relations maroco-chinoises    Le ministère de la Justice contribue au débat international sur la protection de l'environnement    SAR la Princesse Lalla Hasnaa visite à Bakou l'Allée d'Honneur et l'Allée des martyrs    Art engagé : à Marrakech, Casablanca et Salé, les marionnettes parlent climat    Marruecos y Mauritania fortalecen cooperación en descentralización y desarrollo local    Le Maroc réaffirme son rôle sanitaire régional auprès de l'OMS lors d'un entretien bilatéral    Albares agradece a Marruecos su apoyo durante el apagón y reprende al PP    Bensouda plaide pour une réforme durable de la commande publique face aux enjeux climatiques    Bakou : Lalla Hasnaa visite l'Allée d'Honneur et l'Allée des martyrs, et rencontre la Première Dame d'Azerbaïdjan    Premier League : Trent Alexander-Arnold annonce son départ de Liverpool    Qatar rejette les propos de Netanyahu sur son double rôle dans le conflit à Gaza    Après la «bombe» de l'OPEP, le marché pétrolier sur le point de craquer    Von der Leyen annonce un financement de 500 millions d'euros pour attirer les chercheurs en Europe    Procès d'Abdelali Hamieddine à Fès : une audience sous tension marquée par une forte mobilisation des partisans d'Aït El Jid    Foot : l'équipe nationale féminine U16 participe au tournoi de développement de l'UEFA en Croatie    Morocco Capital Markets Days : 34 sociétés cotées mettent le cap sur Londres    France : Le PS et le CCIE saisissent la justice pour incitation à la haine par le candidat Alexandre Hinger    Maroc-Espagne: Albares salue l'excellente dynamique des relations bilatérales    Newcastle et Aston Villa sur les traces de Bilal El Khannous    Barbate : Arrestation du dernier suspect marocain dans le meurtre des officiers de la Garde civile    France : Arrestation après des menaces contre la mosquée de Sucy-en-Brie    Pays-Bas : Une pièce de théâtre rend hommage aux soldats marocains de la Seconde guerre mondiale    Les relations économiques sino-arabes dépassent 400 milliards de dollars : un partenariat stratégique tourné vers l'avenir    Marché de l'emploi. Chômage en recul au premier trimestre    Aziz Benjelloun prend la tête de la transformation commerciale de l'ONDA    Deux touristes britanniques périssent dans un accident routier à Agadir    Rabat : Ouverture du colloque national sur le Parlement et la question du Sahara marocain    HCP: Le chômage recule à 13,3% entre les premiers trimestres de 2024 et de 2025    Le développement de l'Afrique en discussion à Tokyo    CAN U20 Egypte 25 / Groupe C : Une journée pour débloquer la situation    Tour du Bénin. L'équipe continentale marocaine, sacrée meilleure équipe    La météo du lundi 5 mai    SAR la Princesse Lalla Hasnaa visite à Bakou le Festival international du tapis d'Azerbaïdjan    La star du hip-hop "50 Cent" attendue à Rabat    Le Belem jette l'ancre à Rabat : un cocktail au goût d'histoire et d'horizons partagés    Célébration unique en son genre : le Festival international des jumeaux réunit plus de mille participants dans le sud-ouest de la Chine    Exposition : Les gouaches en constellation de Hafid    Au cœur de Pékin : voyage à l'âme de la culture chinoise entre temples de sagesse et rituels du thé    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



En Guinée, Alpha Condé compte briguer un troisième mandat controversé
Publié dans Barlamane le 07 - 08 - 2020

Accusé d'avoir plongé son pays dans la crise pour rester au pouvoir, l'ancien opposant historique est plébiscité par les militants de son parti, qui l'ont pressé d'être leur candidat à l'élection prévue en octobre.
A son arrivée à la tête de la Guinée, en 2010, Alpha Condé était auréolé de son image d'opposant historique. Mais il est désormais accusé d'avoir plongé son pays dans la crise pour rester au pouvoir. Malgré la contestation et les dizaines de manifestants tués depuis octobre dernier, M. Condé, 82 ans, est bien placé pour briguer un troisième mandat lors de la présidentielle prévue en octobre.
Pendant deux jours, les militants de son parti l'ont pressé d'être leur candidat, lors d'une convention électorale aux allures de plébiscite. Sans s'engager formellement, il leur a dit «prendre acte» de leur demande et a dressé une ébauche de programme : priorité à la lutte contre la corruption et, surtout, ne plus laisser personne «au bord de la route». «La Guinée est victime d'une chose : son esprit d'indépendance et de souveraineté, qui a fait qu'on a voté "non" en 1958» au référendum sur l'association avec la France proposée par le général de Gaulle, a-t-il déclaré : «On n'aime pas beaucoup qu'un pays défende sa souveraineté, qu'il n'obéisse pas.»
Il se targue d'être un modernisateur et a pour cela fait adopter par référendum, en février, une nouvelle Constitution. Que l'opposition, qui dénonçait une manœuvre pour garder le pouvoir, ait boycotté la consultation et que des centaines de milliers de Guinéens se soient dressés contre cette réforme ne l'a pas fait plier. Comme la précédente, la nouvelle loi fondamentale limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Mais l'adoption de cette nouvelle Constitution permet au président sortant de remettre ses compteurs à zéro, selon ses partisans.
Un orateur qui goûte peu la contradiction
De longues années d'opposition en exil, la prison, une accession quasi miraculeuse au pouvoir et deux mandats présidentiels ont forgé le caractère de cet homme svelte qui boîte légèrement. M. Condé, qui se réclame de la gauche, est un orateur érudit, sachant enthousiasmer son auditoire. Mais il goûte peu la contradiction et ses adversaires le décrivent comme un homme autoritaire et impulsif.
Né le 4 mars 1938 à Boké (ouest), M. Condé est issu de l'ethnie malinké, la deuxième du pays. Il part en France dès l'âge de 15 ans et y obtient des diplômes en économie, droit et sociologie. Il enseigne ensuite à l'université parisienne de la Sorbonne. Parallèlement, il dirige dans les années 1960 la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (Féanf) et anime des mouvements d'opposition au régime dictatorial d'Ahmed Sékou Touré, «père de l'indépendance» de la Guinée, colonie française jusqu'en 1958. Sékou Touré le fait condamner à mort par contumace en 1970.
Il rentre au pays en 1991, sept ans après la mort de Sékou Touré, auquel a succédé l'officier Lansana Conté. Aux présidentielles de 1993 et 1998, ni libres ni transparentes, Condé est officiellement crédité de 27 % et 18 % des voix. Le fondateur du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) inquiète Lansana Conté, qui le fait arrêter juste après la présidentielle de 1998. Il est condamné en 2000 à cinq ans de prison pour «atteintes à l'autorité de l'Etat et à l'intégrité du territoire national». Sous la pression internationale, il est gracié en 2001.
«Une dictature qui ne dit pas son nom»
Il reste dans l'opposition après l'avènement de la junte du capitaine Moussa Dadis Camara, en 2008. Mais en 2010, le « professeur Alpha Condé » est enfin élu, au second tour, après avoir été très nettement distancé au premier par l'ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo. Il est réélu au premier tour en 2015. Cellou Dalein Diallo, actuel chef de file de l'opposition, lui reproche d'avoir instauré «une république bananière, une dictature qui ne dit pas son nom».
«Condé a fait des choses importantes pour faire progresser la Guinée», convenait au début de l'année Jim Wormington, de Human Rights Watch. Mais avec les violences policières qui ont émaillé son deuxième mandat, «il serait difficile d'en dresser un portrait positif ; c'est ce qui rend les choses si tristes». «Si Condé accepte la nomination [de son parti comme candidat à la présidentielle], sa transformation de réformateur en autocrate sera complète», estime pour sa part Eric Humphery-Smith, analyste au sein de la société de consultance Verisk Maplecroft.
Alpha Condé, lui, se targue de son bilan : réalisation de barrages hydroélectriques, révision des contrats miniers et mise au pas de l'armée, le tout alors que le pays a fait face à une épidémie d'Ebola (2013-2016).


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.