Dans une salle de la Cour d'appel de Casablanca, le juge «a rejeté l'ensemble des demandes et irrégularités» formulées par les avocats de Omar Radi, poursuivi pour «viol» et pour «atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat». Omar Radi a comparu le 29 juin devant le juge d'instruction de la chambre criminelle de la cour d'appel de Casablanca. «Il a réaffirmé devant le juge d'instruction qu'il récuse toutes les charges retenues contre lui» et que ses relations étrangères pointées par l'accusation sont «purement professionnelles (et) liées à son travail journalistique» mais sans convaincre, a déclaré Me Kandil, selon les informations de Barlamane.com. Selon les autorités, l'affaire de Omar Radi relève du droit commun. En début d'audience, ce mardi, les avocats, qui ont demandé une expertise médicale et que tous les témoins cités dans les procès verbaux du dossier soient convoqués au tribunal ont été déboutés. Le représentant du ministère public a estimé que «la loi ne justifiait pas le report du dossier en l'absence d'une base légale claire et a estimé que l'instruction d'un autre dossier en même temps n'est pas suffisante pour justifier le report de l'audience». Un ami de l'accusé est poursuivi pour «complicité de viol». La justice, qui suspecte Omar Radi de bénéficier de «financements de l'étranger» en lien avec des «services de renseignement», a posé plusieurs questions à l'accusé sur ses «liens avec un officier de liaison d'un pays étranger» qui a travaillé «sous couvert diplomatique depuis 1979 dans plusieurs régions de tensions» dans le monde. La défense de la partie civile a protesté contre le rallongement de la durée du procès, qui a connu depuis février des renvois systématiques d'audience. Le parquet avait estimé que ces reports étaient liés à sa stratégie de défense, avec des reports à sa demande pour des motifs différents, soit pour préparer sa défense, soit pour fournir de nouveaux arguments. L'accusé a affirmé que «les charges retenues contre lui sont très graves», niant toutes les accusations et refusant de répondre à plusieurs questions, estimant que le dossier est «monté de toutes pièces». Arrêté et emprisonné pour «financements étrangers» et «atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat», Omar Radi a reconnu avoir rencontré à plusieurs reprises un employé de l'ambassade du Pays-Bas à Rabat. L'enquête pour viol ouverte fin juillet 2020 sur plainte d'une ancienne amie de Omar Radi, celle-ci dénonce les «instrumentalisations et les interférences» que connait son dossier. Le choix de Hafsa Boutahar de briser le silence en s'exposant publiquement est une démarche très rare dans un contexte sociétal qui pousse les victimes de viol à se taire, par crainte pour leur image et pour la réputation de leur famille. Les autorités marocaines mettent en avant l'indépendance de la justice et la conformité des procédures et rejettent les interférences dans cette affaire. La partie civile a réclamé de rejeter la demande de mise en détention préventive pour l'accusé.