Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger est accusé de faillir à ses mission et de ne plus porter convenablement la voix de la diaspora marocaine. L'importante communauté marocaine établie hors du royaume pâtit de «façon sensible» de «l'inaction» et des «irrégularités» du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), selon un communiqué publié, samedi 6 août, par le secrétaire général de l'Alliance des Sahraouis Marocains en Europe, Ali Jeddou, qui appelle à un sit-in jeudi 11 août devant les locaux du CCME à Rabat. Le communiqué pointe «les échecs successifs du CCME» à se conformer à «l'esprit de la constitution de 2011» et l'absence de «trajectoires institutionnelles» pouvant permettre un «engagement de la diaspora marocaine dans la vie politique du royaume», déplorant l'absence d'un véritable enracinement de la démocratie électorale pour la diaspora marocaine. Malgré la création du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), la «communauté marocaine à l'étranger fait face à un mur de fer» selon le texte dont Barlamane.com détient copie, rappelant que le vote des Marocains à l'étranger aux élections marocaines est un droit consigné par la Constitution de 2011, mais que les modalités de vote et l'application de ce droit restent suspendus, rendant la participation politique des Marocains à l'étranger inexistante. Le texte indique également que la période qui court de 2005 à aujourd'hui est marquée par une reprise en main du dossier des MRE par le roi Mohammed VI lors du discours royal du 6 novembre 2005 à travers quatre décisions majeures annoncées : une représentation à la Chambre des représentants ; la création des circonscriptions législatives électorales à l'étranger ; le droit d'être électeur et d'être éligible avec l'ouverture des espaces de toutes formes de participation ; et la création d'un Conseil supérieur de la communauté marocaine à l'étranger. Toutefois, la représentativité des MRE et la prise en charge de leurs problèmes restent le moindre des soucis pour le CCME. Enfin, le texte met en cause les agissements d'un grand responsable du CCME «accusé de graves crimes financiers transnationaux», affirmant que la question essentielle demeure de savoir comment ce responsable échappe-t-il toujours à la justice depuis trois ans. Le texte soulève des interrogations relatives aux aides et complicités dont il aurait bénéficié, laissant planer le soupçon d'un système gangréné par des soutiens institutionnels qui dévoient la vérité sur cette affaire. «Il est troublant, en effet, de constater qu'à la suite des scandales entourant ce responsable, non seulement rien n'ait été entrepris pour prévenir le retour de telles pratiques, mais qu'elles se soient au contraire étendues voire camouflées malgré un dossier accablant que le parquet a soumet aux services de la diplomatie marocaine» , regrette le texte. Le communiqué plaide la participation politique efficiente et effective des expatriés, un élément qui doit intégrer les programmes politiques. Il appelle les acteurs de la société civile à participer activement au sit-in du 11 août.