Le ministre français des Armées a estimé que les coups d'Etat au Mali et au Burkina Faso ont affaibli la lutte contre le terrorisme au Sahel et favorisé la renaissance d'un « foyer terroriste » en bordure de la Méditerranée. « Lorsque la junte a fait un coup d'Etat au Mali, elle a cessé de lutter contre le terrorisme. Aujourd'hui, 40% du territoire malien est livré à des groupes armés terroristes qui menacent de reconstituer une forme de califat », a affirmé Sébastien Lecornu, dans un entretien paru dimanche dans Var Matin. « La situation est fragile aussi au Burkina Faso. Le sujet n'est donc pas uniquement un sujet d'influence, mais bien de sécurité collective. On ne peut pas ne pas voir qu'un foyer terroriste majeur est à nouveau à un jet de pierre des rives de la Méditerranée », a-t-il martelé. Le nouveau pouvoir a poussé les forces françaises vers la sortie en 2022. Depuis la France a vu d'autres gouvernements alliés au Sahel se faire renverser par des militaires, au Burkina Faso en 2022 et au Niger fin juillet. L'intégralité de ces trois pays voisins sont tous confrontés à l'expansion djihadiste . « N'oublions pas que les vraies victimes de ce qui se passe aujourd'hui sont, avant tout, les populations des Etats africains concernés », a-t-il souligné. « La guerre en Ukraine rend myope une partie des observateurs occidentaux: on ne parle plus du tout de lutte contre le terrorisme dans notre débat public, y compris au Parlement lors des discussions de notre loi de programmation militaire (LPM) », a-t-il insisté.