Depuis plus de trois décennies, la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) s'est figée dans un interminable statu quo. Créée en 1991 pour superviser un référendum d'autodétermination, cette mission semble avoir perdu sa raison d'être, alors que ni le Maroc ni le Front polisario ne croient plus à l'issue qu'elle devait garantir. Dans une analyse incisive, Amine Ayoub, chercheur au Middle East Forum, plaide pour la fin de la mission onusienne au Sahara, soulignant que le plan d'autonomie proposé par le Maroc constitue une solution moderne, crédible et réaliste face aux enjeux de la région. Le chercheur soutient, dans son analyse publiée sur ynetnews.com (déclinaison en anglais du portail d'information en ligne de Yedioth Ahronoth "Ynet"), que le temps est venu de clore cette période et de reconnaître pleinement la souveraineté marocaine sur le Sahara. Selon lui, "il est désormais urgent de mettre fin à la mission MINURSO et de tourner la page". Un plan d'autonomie soutenu et adapté aux réalités contemporaines Le Maroc a présenté en 2007 un plan d'autonomie qui propose aux populations sahraouies une large autonomie au sein du Royaume. Ce plan permettrait aux Sahraouis de gérer leurs affaires locales, de créer leurs propres institutions, tout en conservant le contrôle de la défense et des affaires étrangères pour Rabat. Amine Ayoub indique que ce plan est soutenu par plusieurs partenaires internationaux qui ont compris qu'un référendum conçu il y a plus de trois décennies ne répond plus aux besoins et aux défis actuels. Selon lui, l'autonomie est la réponse réaliste aux préoccupations contemporaines, notamment en matière de migration, d'intégration économique et de sécurité partagée. Les villes de Laâyoune et Dakhla, par exemple, témoignent des avancées significatives réalisées dans la région. De nouveaux hôpitaux, des écoles, des infrastructures portuaires modernisées et des projets en énergies renouvelables fleurissent. Ces investissements, pour le chercheur, ne sont pas seulement la preuve d'une gouvernance marocaine efficace, mais aussi d'une vision du développement qui inclut toutes les populations de cette région du Sahara. Un modèle de coopération pour la sécurité régionale Amine Ayoub met également en lumière le rôle crucial que joue le Maroc dans la stabilité de la région, notamment face aux menaces croissantes du jihadisme. Avec l'instabilité grandissante au Sahel et l'exploitation des espaces non gouvernés par des groupes extrémistes, le Maroc, grâce à une coopération civilo-militaire exemplaire, a su éviter les dérives observées ailleurs. Le pays joue un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme dans la région, en particulier avec ses partenaires internationaux comme les États-Unis et l'OTAN. Le chercheur souligne l'importance de la désignation du Maroc comme "allié majeur hors OTAN" en 2004, rappelant que cette coopération stratégique est essentielle dans un contexte géopolitique complexe. Il ajoute que la stabilité du Sahara sous administration marocaine a permis une meilleure intégration économique, notamment grâce à l'accord de libre-échange signé en 2006 entre le Maroc et les États-Unis, qui a conduit à une augmentation des échanges commerciaux entre les deux pays. En conclusion de son analyse, Amine Ayoub appelle les États-Unis et la communauté internationale à soutenir la fin de la mission MINURSO, afin de réorienter les ressources vers des missions humanitaires et de lutte contre le terrorisme plus urgentes. Il insiste sur le fait que la mission onusienne, devenue obsolète, empêche le développement durable de la région. Pour lui, "il est temps d'adapter les actions internationales aux réalités du terrain, de soutenir le plan l'autonomie et de renforcer la stabilité dans la région".