Si Le Journal d'Aboubakr Jamaï est mort en janvier 2010, laissant une ardoise de 4,5 millions de dirhams (créances dues notamment à la Caisse de sécurité sociale) impayée, ses expédients, eux, restent intacts. On vous explique les combines de l'APS. Une méthode naguère adoptée par Aboubakr Jamaï et restée longtemps dans les annales, consistait à irriguer le quotidien français Le Monde de notes souvent peu scrupuleuses sur l'actualité marocaine, avant de verser ce même contenu dans les colonnes de son magazine. Il essuie les verres de ses lunettes avec un coin de la nappe, avant d'envoyer à l'imprimerie des articles malhonnêtement sourcés. C'était bien, et s'il n'y a pas de mauvais rôle pour un bon acteur, Jamaï savait qu'il en est un mauvais, pour avoir fini exilé à quelques lieues de Paris. L'APS, porte-voix du régime algérien, a adopté ce même procédé en vue de viser les institutions sécuritaires marocaines : rapetisser les œuvres et les hommes, attribuer à des responsables de haut plan des actes, des écrits ou des paroles qui ne sont pas d'eux et auxquels ils sont étrangers; une haine furibonde dont les dépêches font chauffer à blanc chaque rumeur, chaque accusation infamante. Or, ces mensonges dirigées contre des personnalités d'une honorabilité parfaite, et d'ailleurs tout à fait hors de toute atteinte par leur réussite et leur popularité ; ne sont pas fabriquées par «des médias marocains», mais par des réprouvés à la solde de l'Algérie, installés à l'étranger, payés par Alger. Deux exemples en date : Driss Farhane, délinquant notoire condamné fin décembre 2023 en Italie à trois ans de réclusion criminelle et à une amende de 667 euros pour escroquerie et diffamation, et Amal Bousaâda, une intrigante algérienne citée par (quelle surprise), Zakaria Moumni, Ali Lmrabet, Hicham Jirandou et autres dénigreurs de la basse espèce. Qu'il se traînent mesquinement dans les voies battues de l'injure, cela ne surprend plus personne. Consternation face à tant de burlesque Généralement, pour qu'elles soient crédibles, irréprochables dans le fond que dans la forme, les enquêtes sur les personnalités sensibles sont confiées aux longues méditations de commissions d'élite. Là, étrange embarras, les services algériens se sont attachées les offices d'obscurs voyous qui vivent hors-la-loi et qui sont traqués par la justice. Ce qui se passe, ce sont les agissements désespérés d'un régime algérien qui menace de s'écrouler du sommet à la base. Dans le trouble d'une espèce de sauve-qui-peut plein de dangers, la caste au pouvoir tente une ultime offensive contre les piliers de la sécurité nationale marocaine. En fin de semaine, l'Algérie a interdit à ses cargos d'accoster dans les ports marocains sans autorisation officielle, ce qui implique une lourde contrainte pour les contrats économiques des partenaires de l'Algérie. À Rabat, on rit sous cape : l'esprit d'aventure algérien fait tant de bruit, sans succès. Assez révélateur, l'Algérie a annulé, récemment, la suspension du «traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération» conclu en 2002 avec l'Espagne et mis en sursis en 2022 après la nouvelle position de Madrid relative au dossier du Sahara qui s'aligne à celle du Maroc. Deux ans après : mascarade économique, les restrictions sur les transactions commerciales avec l'Espagne, annoncées peu après l'annonce de la suspension du traité hispano-algérien, n'ont affecté que le tissu économique local algérien, déjà fragile, lequel a pâti du gel des domiciliations bancaires de commerce extérieur de et vers l'Espagne. CAN-2023 et la politisation impossible. L'Angola est parvenu le 15 janvier à arracher un match nul face à l'Algérie (1-1), annoncée comme un des principaux favoris de la Coupe d'Afrique des nations. Le régime algérien, qui craint une autre CAN calamiteuse après celle de 2022 (élimination dès le premier tour), sait qu'au stade de la Paix de Bouaké, il a laissé filé l'occasion d'instrumentaliser une victoire qui lui permettra de respirer sur le plan politique. La Mauritanie et le Burkina Faso, les deux autres équipes qui composent le groupe D, sont désormais le spectre qui menace la CAN de l'Algérie. En cas de déroute, l'antienne anti-Lekjaâ-lobby marocain est réservée pour calmer les esprits dans le pays.