Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de retirer leur pays, avec effet immédiat, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), organisation sous-régionale de 15 membres, ont-ils annoncé dimanche dans un communiqué conjoint. Les dirigeants respectifs des trois Etats sahéliens, « prenant toutes leurs responsabilités devant l'histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest », dit le communiqué lu sur les médias d'Etat de ces pays. Les trois pays ont des relations tendues avec la Cedeao depuis 2020. Ce dernier pris de lourdes sanctions contre le Mali et le Niger et est allée jusqu'à menacer de recourir à la force dans ce dernier pays. Elle a suspendu les trois pays de ses instances. La Cedeao, « sous l'influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses états membres et ses populations », dit le communiqué conjoint. Le retrait de la Cedeao est le dernier acte de rupture en date de leur part. Ils ont poussé les ambassadeurs et les forces françaises vers la sortie et se sont tournés politiquement et militairement vers la Russie. Ils ont par ailleurs formé une alliance placée sous le signe de la souveraineté et du panafricanisme. « Après 49 ans d'existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regret, d'amertume et une grande déception que leur organisation s'est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme », disent-ils. Ils accusent l'organisation de ne pas les avoir aidés face aux jihadistes qui sévissent depuis 2012, au Mali d'abord, puis aussi chez ses deux voisins, faisant des milliers de morts, combattants et civils, et provoquant le déplacement de millions de personnes. Les sanctions prises contre leur pays ont représenté « une posture irrationnelle et inacceptable », au moment où « ces Etats ont décidé de prendre leur destin en main », disent-ils en faisant référence aux putschs qui ont renversé les régimes civils en place. Les mesures de rétorsion prises par la Cedeao ont produit peu d'effets à ce jour sur le retour des civils à la tête de leur pays. (Avec agences)