Le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares comptait se rendre en Algérie, lundi 12 février, dans le cadre d'une opération-replâtrage politique après la crise de 2022. Apprenant à la dernière minute qu'une audience avec Abdelmadjid Tebboune ne lui sera pas accordée (une décision qui serait inspirée par l'aile nationale-populiste au sein du régime algérien) le haut-responsable espagnol a reporté son déplacement. Le plus pittoresque dans cette situation, ce sont les bruits de couloir affirmant que l'Algérie reproche encore à l'Espagne son réalignement favorable au Maroc, lié au dossier du Sahara. Alger considère qu'elle n'est pas «partie prenante» dans ce dossier et appelle, à en croire le récit officiel, à «une reprise des négociations directes entre les deux parties du conflit, le Maroc et le Front Polisario.» Or, depuis 2019 au moins, l'Algérie jauge ses relations avec son voisinage direct en fonction de sa position sur cette question qui «n'est pas de son ressort», comme prétend le pouvoir algérien lui-même! L'Algérie a nommé fin novembre 2023 un ambassadeur en Espagne, qui n'est autre que le diplomate Abdelfetah Daghmoum, ancien numéro deux de l'ambassade d'Algérie à Madrid et ex-ambassadeur en Guinée. Selon les informations de Barlamane.com, les activités officielles du représentant algérien à Madrid sont très restreintes et ses rencontres de haut-niveau délimitées par Alger. José Manuel Albares voulait essentiellement aborder le devenir des opérations commerciales avec l'Algérie, surtout après la suspension du «traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération» en juin 2022. Des secteurs comme la céramique, l'agroalimentaire et le BTP ont été parasités par les décisions algériennes abruptes, lesquelles ont profondément affecté les sociétés algériennes.