L'Office national marocain du tourisme (ONMT) et la compagnie aérienne Transavia, filiale à bas tarif du groupe Air France-KLM, ont annoncé ce mercredi l'ouverture de 14 nouvelles lignes entre la France et plusieurs villes marocaines à compter de la saison hivernale 2025-2026, marquant une inflexion stratégique majeure dans la politique de desserte internationale marocaine. Ce développement s'inscrit dans une augmentation de 30 % de la capacité globale mise en place par Transavia à destination du Maroc, soit plus de 130 000 sièges supplémentaires. L'annonce intervient quelques mois après une première progression enregistrée pour l'été 2025, avec une hausse de 13 % des capacités, totalisant 712 000 sièges sur l'ensemble de la saison. Une cartographie aérienne repensée au service des régions marocaines L'accord prévoit le renforcement direct de l'accessibilité de plusieurs villes marocaines, dont Agadir, Marrakech, Essaouira, Ouarzazate, Dakhla et Errachidia, depuis un éventail élargi de villes françaises telles que Rennes, Lille, Biarritz, Brest, Deauville, Montpellier, Toulouse, Marseille, Bordeaux, Nantes et Paris. Dakhla, en particulier, est promue au rang de nouvelle tête de ligne, grâce à l'ouverture de deux vols directs depuis Marseille et Bordeaux. Ouarzazate bénéficiera d'une liaison hebdomadaire double au départ de Paris, tandis qu'Essaouira retrouve une connexion directe avec Nantes, après une période de repli sur les radars internationaux. Marrakech consolide quant à elle sa stature de carrefour régional, avec de nouvelles routes annoncées vers Berlin et Venise, étendant la portée du partenariat au-delà du seul espace franco-marocain. L'aéroport d'Agadir, pour sa part, se voit érigé en base saisonnière dédiée, une première pour Transavia en dehors du territoire français, et bénéficiera d'un réseau appuyé par des liaisons vers l'Hexagone. Un basculement d'échelle dans la stratégie de desserte Avec cette expansion, le Maroc devient la première destination de Transavia en sièges-kilomètres, un indicateur central dans l'économie du transport aérien mesurant l'allocation effective des capacités sur la distance parcourue. Le plan, tel que formulé dans le communiqué officiel de l'ONMT, poursuit un objectif de désaisonnement du tourisme, en rompant avec la logique strictement estivale, tout en consolidant la place du Maroc comme destination de premier ordre pour le voyageur européen. Ce partenariat repose sur une conception territorialisée du développement touristique, qui consiste à diversifier les bassins d'accueil et à rééquilibrer la répartition géographique des flux. Il s'agit de connecter plus solidement les régions marocaines, tout en assurant la continuité des flux en basse saison, notamment vers des destinations jusque-là partiellement desservies. Le renforcement des bases opérationnelles à Agadir et Marrakech — avec la mise en service de deux avions stationnés sur place — témoigne d'une volonté assumée d'ancrer durablement la présence de Transavia sur le sol marocain, dans un contexte de recomposition des logiques de mobilité post-pandémique. Un accompagnement promotionnel ciblé pour soutenir l'expansion Pour accompagner cette montée en puissance, des actions de communication et de valorisation de l'offre territoriale seront déployées, selon les termes de l'ONMT, qui entend accroître la visibilité des destinations marocaines sur les marchés émetteurs européens. L'objectif déclaré est de garantir des taux de remplissage élevés, tout en élevant le niveau d'attractivité de l'offre nationale. Cet accord marque, selon l'ONMT, une étape charnière dans la recomposition du paysage aérien marocain, et s'insère dans une série de partenariats structurants noués ces dernières années avec des opérateurs internationaux. Il confirme la stratégie offensive du Maroc en matière d'accessibilité touristique, fondée sur la pluralité des points d'entrée, la fluidité des connexions et l'extension des calendriers de desserte.