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Accords de ciel ouvert, concertation politique à travers les enceintes multilatérales, engrais, éducation : la prometteuse feuille de route proposée par Nairobi à Rabat
Le Kenya a exhorté le Maroc, lundi 26 mai, à rééquilibrer des échanges commerciaux largement asymétriques en augmentant ses importations de thé, de café et de produits maraîchers kényans. Cette requête a été formulée par le Premier secrétaire du gouvernement et ministre des affaires étrangères et de la diaspora,Musalia Mudavadi, à l'occasion d'une visite officielle à Rabat, au cours de laquelle il s'est entretenu avec Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger. «Il y a urgence à corriger un déséquilibre manifeste, actuellement très favorable à nos partenaires d'Afrique du Nord», a déclaré M. Mudavadi, soulignant que les exportations marocaines vers le Kenya excèdent 12 milliards de shillings kényans (environ 930 millions de dirhams) tandis que les ventes kényanes au Maroc plafonnent à 500 millions de shillings (environ 39 millions de dirhams). Ce déplacement officiel a donné lieu à la conclusion de plusieurs protocoles d'accord dans des domaines jugés essentiels, notamment le logement, le commerce, la formation diplomatique, les affaires de la jeunesse et la coopération interinstitutionnelle. Un accord a également été paraphé entre l'Ecole nationale supérieure de l'administration du Maroc (Ensam) et l'Ecole nationale d'administration du Kenya (Kenya School of Government). «Le gouvernement du Kenya attache le plus grand prix à la mise en œuvre effective de ces accords, qui ne peuvent que servir les intérêts réciproques de nos deux nations», a poursuivi le chef de la diplomatie kényane, saluant l'accueil réservé par les autorités marocaines. Sur le plan éducatif, Nairobi a sollicité un élargissement du contingent de bourses universitaires accordées aux étudiants kényans au Maroc, actuellement limité à vingt, et a proposé que des enseignants kényans soient recrutés pour répondre à la demande croissante en matière d'apprentissage de la langue anglaise. Sur le terrain agricole, le Kenya a suggéré que Rabat envisage un tarif préférentiel sur les engrais exportés vers son territoire, ces derniers constituant une part substantielle des importations kényanes en provenance du Maroc. D'un point de vue logistique, les autorités kényanes plaident également pour la conclusion d'accords de ciel ouvert entre les deux pays, de manière à établir des liaisons aériennes directes entre Nairobi et les villes de Rabat, Casablanca ou Marrakech. Cette mesure, selon elles, favoriserait non seulement les échanges commerciaux, mais aussi le développement du tourisme. Enfin, les deux ministres ont exprimé leur volonté commune de raffermir la concertation politique à travers les enceintes multilatérales que sont l'Union africaine (UA) et l'Organisation des Nations unies (ONU). «Nous sommes convenus de maintenir nos échanges dans ces cadres afin de contribuer à la stabilité du continent et à la paix mondiale», a conclu M. Mudavadi.