Les autorités judiciaires marocaines ont ordonné l'interpellation d'un jeune homme dans la vingtaine, soupçonné d'avoir administré plusieurs groupes fermés sur application mobile à travers lesquels circulaient, contre rémunération, des réponses aux épreuves du baccalauréat, selon un communiqué du procureur du roi près le tribunal de première instance d'Al-Hoceima. L'arrestation a été effectuée par les services de la police judiciaire régionale, agissant dans le cadre d'une opération de surveillance numérique visant les pratiques frauduleuses liées aux examens nationaux. Le suspect aurait mis en place un réseau de partage illégal d'éléments de correction, en sollicitant des transferts monétaires en contrepartie de l'accès à ces contenus. Une perquisition a été menée conformément aux dispositions légales en vigueur. Des supports électroniques et objets en lien direct avec l'enquête ont été saisis, précise le parquet, qui supervise la procédure. «Le mis en cause a été placé en garde à vue dans le strict respect du cadre juridique applicable,» souligne-t-on dans le même document. L'enquête se poursuit afin d'identifier d'éventuels complices et de démanteler les ramifications de ce réseau numérique. Le ministère public a indiqué que «les effets juridiques appropriés seront déterminés à la lumière des conclusions de l'instruction.» Chaque année, à l'approche des épreuves du baccalauréat, les services du ministère de l'intérieur et de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) intensifient leurs dispositifs de vigilance, en coordination avec le ministère de l'éducation nationale, pour prévenir les actes de fraude, en particulier ceux facilités par les outils technologiques. En 2024, plus de 500 cas de triche avaient été recensés à l'échelle nationale, selon les chiffres officiels, dont une majorité impliquait des moyens de communication électroniques. Plusieurs affaires similaires ont donné lieu à des condamnations, allant de peines d'amende à des peines privatives de liberté, en application du code pénal et de la législation spécifique encadrant les examens publics. L'affaire d'Al-Hoceima, par sa sophistication et la monétisation présumée de contenus protégés, confirme l'ampleur du phénomène et la détermination des autorités à y répondre par des moyens adaptés à l'environnement numérique.