Le Maroc et la Mauritanie poursuivent le raffermissement de leurs relations militaires dans un contexte saharien en pleine recomposition, marqué notamment par la fermeture, par les autorités mauritaniennes, de plusieurs itinéraires jadis empruntés par des éléments du Front Polisario pour se rapprocher du dispositif défensif marocain. Une convergence sécuritaire discrète mais résolue L'état-major général des armées mauritaniennes a fait savoir qu'il avait reçu une délégation des Forces armées royales (FAR), dans le cadre des activités régulières de la commission militaire conjointe. Cette mission a donné lieu à des échanges approfondis avec la direction du renseignement et de la sécurité militaire mauritanienne, portant notamment sur les méthodes de collecte et d'analyse de l'information, les mécanismes de surveillance frontalière ainsi que les modalités d'assistance technique entre les deux institutions. Cette collaboration prend un relief particulier depuis le déploiement de forces mauritaniennes dans les zones frontalières du nord du pays en particulier aux confins du territoire algérien, où plusieurs pistes non officielles ont été neutralisées. Ces mesures, d'une portée symbolique autant que tactique, signalent une inflexion notable dans la conduite des autorités de Nouakchott à l'égard de la présence armée des milices séparatistes. Plusieurs analystes soulignent que cette orientation traduit une affinité croissante entre les priorités sécuritaires de Rabat et celles de Nouakchott dans un moment où les options du Front Polisario se réduisent à vue d'œil. Les capacités accrues de surveillance aérienne du Maroc – notamment par drones et chasseurs – ont conforté le contrôle exercé sur la bande désertique, rendant plus risquées les incursions irrégulières. Ce resserrement discret mais soutenu des liens militaires entre les deux pays intervient alors que Rabat engrange de nouveaux soutiens diplomatiques en faveur de son projet d'autonomie pour le Sahara, désormais perçu, dans plusieurs capitales africaines et occidentales, comme la seule issue pragmatique à un conflit dont les prolongements régionaux sont de plus en plus intenables.