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Nouvel exploit d'Aziz Akhannouch et de son RNI : le kilogramme de viande s'échange entre 120 et 150 dirhams, les intermédiaires prospèrent dans le chaos
En marge de l'Aïd al-Adha, les prix de la viande rouge atteignent des sommets sans précédent dans les principales agglomérations marocaines. Selon des informations recoupées par Barlamane.com auprès de sources professionnelles à Casablanca, à Rabat, à Marrakech et à Tanger, le kilogramme de viande rouge s'échange désormais entre 130 et 150 dirhams contre une moyenne inférieure de 100 dirhams quelques semaines auparavant. «Nous peinons à satisfaire la demande car les abattoirs officiels sont contraints par un plafond journalier de têtes à traiter», confie sous anonymat un professionnel du secteur affilié à la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR). Dans un climat de désordre généralisé, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, est de plus en plus mis en cause pour avoir livré le marché aux spéculations effrénées d'intermédiaires tout-puissants sans jamais leur opposer le moindre mécanisme de régulation crédible. Dérèglement absolu du circuit : un terrain laissé à l'arbitraire Selon nos informations, les bouchers font état d'une rareté progressive de la marchandise alors même que la demande explose. «Nous n'avons plus de maîtrise sur nos propres commandes. Les abattoirs sont saturés et les caprices des grossistes dictent désormais les lois du marché», témoigne la même source. À l'origine de cette dérive, un enchevêtrement d'intermédiaires — importateurs, transporteurs, négociants secondaires — qui opèrent dans une totale opacité, déconnectés de toute obligation de traçabilité ou de transparence tarifaire. «L'Etat a déserté. Il ne reste que des circuits parallèles où les marges sont extravagantes», déplore un cadre de l'opposition marocaine. Un gouvernement paralysé par sa propre duplicité Le chef de l'exécutif, dont l'empire agroalimentaire continue de nourrir de graves conflits d'intérêts, est accusé d'avoir laissé se développer un capitalisme prédateur où les circuits de distribution se substituent impunément à l'autorité publique. Les importations de viande, censées stabiliser le marché, ont été dérisoires et mal planifiées : «Les volumes espagnols sont arrivés trop tard, en trop faible quantité, et ont été largement captés par des réseaux opaques à des fins de revente spéculative», nous dit une source proche du dossier. «Il n'y a ni schéma logistique, ni encadrement des prix, ni plafonnement des marges», souligne un récent rapport parlementaire. Résultat : des consommateurs désorientés, des professionnels écrasés par des coûts prohibitifs et une administration réduite au silence. Un pouvoir d'achat dévasté, une fête sous tension L'ampleur de la crise dépasse désormais les seuls cercles professionnels. Dans les marchés populaires, les familles se replient sur les morceaux secondaires ou renoncent totalement à l'achat. Le kilo de viande rouge s'échange à des tarifs incompatibles avec le revenu médian des ménages. «C'est une fête qu'on célèbre la peur au ventre. Le boucher devient un luxe», nous confie une habitante de la ville de Casablanca. Face à cela, les spéculateurs prospèrent. Les marges enregistrées ces derniers jours atteignent jusqu'à 45 % entre le prix d'abattage et celui de vente finale sans qu'aucune administration n'intervienne pour en neutraliser les effets. La rareté est savamment entretenue, la confusion est reine et le désengagement de l'Etat est absolu alors que la majorité gouvernementale multiplie des rencontres préélectorales dans l'indifférence quasi-générale. La grande hypocrisie des discours officiels Alors même que les autorités multipliaient ces derniers mois les communiqués assurant de la disponibilité de l'offre, le terrain révèle une réalité crue : désorganisation, pénurie ciblée, affolement des circuits. «Ils ont agi comme si le marché allait s'auto-réguler. Or, dans un pays sans contrôle effectif des prix ni dispositifs anti-spéculation, c'est la loi du plus vorace qui l'emporte», résume un professeur en économie approché par Barlamane.com. En toile de fond, les conflits d'intérêts se font jour avec une acuité nouvelle. Le chef du gouvernement, censé arbitrer avec équité entre les intérêts agricoles et les impératifs sociaux, apparaît désormais comme juge et partie. Et c'est précisément cette confusion des rôles, nourrie d'opacité et de silence, qui offre aux intermédiaires le plus grand des triomphes.