La police nationale espagnole a démantelé un réseau criminel transnational spécialisé dans la constitution frauduleuse de couples de fait entre ressortissants marocains et citoyennes espagnoles, permettant l'obtention irrégulière de titres de séjour. Trente-sept personnes ont été arrêtées dans les provinces de Tarragone et de Gérone, dont neuf considérées comme organisatrices de cette entreprise illégale, rapporte la presse locale. Au terme d'une enquête de plus de six mois, les agents ont recensé 132 dossiers de partenariats simulés, authentifiés devant notaire et fondés sur des unions fictives entre hommes d'origine marocaine et femmes espagnoles jeunes, enrôlées contre rétribution. «L'organisation enrôlait des femmes espagnoles disposées à se prêter à cette mascarade contre une somme avoisinant les 1 000 euros, pendant que des complices marocains recherchaient des hommes prêts à verser jusqu'à 10 000 euros dans l'espoir d'obtenir un droit de séjour», a indiqué la police nationale (CNP) dans un communiqué publié mercredi 25 juin. Une mécanique bien rodée Les enquêteurs ont procédé à deux perquisitions dans les localités précitées, saisissant des supports informatiques, des téléphones portables et des documents attestant des prétendues unions. Lors de cette opération, neuf membres centraux de la structure ont été interpellés. Le mécanisme, minutieusement orchestré, s'appuyait sur une répartition des rôles entre recruteurs et facilitateurs. Les bénéfices tirés de ces démarches frauduleuses dépasseraient le million d'euros, selon les estimations policières. Trente Espagnols et sept étrangers arrêtés Dans les semaines ayant suivi les premières arrestations, vingt-sept autres personnes impliquées dans la régularisation fictive ont été placées en garde à vue, portant à trente-sept le nombre total d'interpellations. Parmi elles figurent trente ressortissants espagnols et sept étrangers. Les autorités judiciaires compétentes ont été saisies pour examiner les responsabilités pénales et administratives des prévenus. Aucune information n'a encore été communiquée quant à d'éventuelles procédures d'expulsion ou de retrait de titres de séjour indûment obtenus. Cette affaire illustre la persistance de réseaux structurés exploitant les vulnérabilités du droit de la famille et de l'immigration en Espagne, notamment en profitant du statut juridique des unions civiles non matrimoniales, reconnu par plusieurs communautés autonomes.