Le ministère de la transition énergétique et du développement durable a lancé un appel à manifestation d'intérêt pour la réalisation d'un vaste ensemble gazier à Nador, comprenant un terminal d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL), une centrale électrique d'environ 1 200 mégawatts et un réseau de conduites à haute pression reliant plusieurs centres industriels du pays. Ce projet structurant, dont les soumissionnaires sont invités à déposer leur dossier avant le 23 juillet à 14 h, s'établira au sein du port en construction de Nador West Med. L'ensemble sera développé dans le cadre du régime de production indépendante d'électricité (IPP), conformément à la loi régissant l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE). Un terminal flottant et des installations maritimes dédiées Selon les documents publiés par le ministère, le terminal d'importation sera conçu sous la forme soit d'une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU), soit d'un système combinant une unité flottante de stockage (FSU) et une infrastructure de regazéification implantée à quai. Il comprendra un poste d'accostage dédié, ainsi que l'ensemble des infrastructures maritimes et terrestres nécessaires à son fonctionnement. La capacité d'importation prévue du terminal s'élèvera à 500 millions de pieds cubes standards par jour (mmscfd), tandis que les conduites, d'un diamètre de 48 pouces, permettront un transit de 750 mmscfd. Ce réseau alimentera notamment les bassins industriels de Nador, Kénitra et Mohammédia. Le ministère précise que «le lancement de plusieurs procédures de passation de marchés est actuellement à l'étude» et que la feuille de route nationale pour le gaz a été actualisée pour organiser «le développement progressif des infrastructures critiques nécessaires à l'introduction du GNL». Une feuille de route en trois étapes La phase initiale, prévue entre 2025 et 2027, comprendra trois volets : la mise en concurrence, la construction et la mise en service commerciale du terminal de Nador ; le déploiement des conduites reliant ce dernier au gazoduc Maghreb-Europe (GME), puis du GME à Mohammédia ; et l'actualisation d'une étude de préfaisabilité portant sur un second terminal sur la façade atlantique. La deuxième étape, programmée au-delà de 2030, prévoit la livraison du terminal atlantique, la création d'un autre terminal à Dakhla et la construction de nouveaux tronçons du réseau gazier national. Une troisième phase, à plus long terme, envisage la connexion avec les infrastructures gazières mauritaniennes et sénégalaises via le gazoduc Afrique Atlantique, ainsi que le déploiement d'installations consacrées à l'hydrogène vert. Une stratégie industrielle et énergétique coordonnée L'appel à manifestation d'intérêt prolonge le mémorandum d'entente signé en mars 2024 à Rabat par cinq institutions publiques marocaines, dans le cadre d'une stratégie nationale d'édification d'une filière gazière intégrée. À cette occasion, la ministre de l'énergie, Leïla Benali, avait précisé que le projet comprendrait «un réseau de conduites reliant le futur terminal au gazoduc Maghreb-Europe». Le port de Nador West Med, qui abritera ces installations, devrait être opérationnel d'ici la fin de l'année 2026, selon les précisions fournies par le ministère.