Le directeur général de l'Agence nationale de gestion stratégique des participations de l'Etat et de suivi des performances des établissements et entreprises publics (ANGSPE), Abdellatif Zaghnoun, a déclaré mercredi 25 juin que «le dispositif de pilotage de la performance s'attache à faire prévaloir une culture de la performance au sein des établissements et entreprises publics (EEP).» Présentée officiellement à Rabat, l'architecture cible de ce système se veut un socle partagé par l'ensemble des EEP. Elle définit les bases méthodiques, organisationnelles et pratiques d'un mode de conduite recentré sur les finalités essentielles de l'action publique. Ce modèle, désormais structurant, repose sur deux chantiers majeurs de la réforme du secteur : d'une part, la réhabilitation du rôle stratégique des conseils d'administration et des comités spécialisés, appelés à exercer un contrôle éclairé sur la gestion ; d'autre part, la mise en place d'un dispositif cohérent de pilotage fondé sur des engagements contractuels. À cet égard, Abdellatif Zaghnoun a précisé que «la conclusion de contrats de performance entre les conseils d'administration et les directions exécutives des EEP est prévue, avec des objectifs pluriannuels, sectoriellement déclinés, accompagnés d'indicateurs de suivi adaptés.» Un système en sept phases pour un pilotage différencié Cette nouvelle architecture, conçue pour les établissements relevant du périmètre de l'ANGSPE, repose sur une démarche structurée en sept phases réparties sur trois temps : diagnostic, conception, déploiement. L'échéancier s'étale d'octobre 2024 à août 2025. Une cartographie initiale a permis de dégager une configuration hétérogène : 43 % des EEP disposent déjà d'outils évolués, intégrant comptabilité analytique et circuits de décision aboutis ; 39 % se situent dans un état intermédiaire ; les 18 % restants requièrent une refonte complète. L'approche retenue s'adapte à cette diversité. Le dispositif articule des indicateurs financiers et opérationnels (KPI), rigoureusement alignés sur les priorités propres à chaque secteur. La collecte de données est automatisée par un instrument numérisé. La gestion des risques s'opère de manière anticipée. La rémunération des dirigeants est désormais articulée à l'atteinte de résultats précis. Le rôle de l'Etat actionnaire s'en trouve réaffirmé, tandis que les objectifs font l'objet d'une contractualisation explicite. Le système prévoit une remontée régulière des données, transmises dans un délai de vingt-cinq jours suivant chaque fin de trimestre. «Il s'agit de fédérer l'ensemble des acteurs autour d'un dessein commun et de jeter les fondements d'un mode de pilotage plus exigeant, mieux ordonné et attentif à la responsabilité publique», a conclu M. Zaghnoun.