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Maroc : la Banque mondiale prévoit une croissance de 3,6 % en 2025, soutenue par l'agriculture et la construction malgré le creusement du déficit extérieur
Le Maroc devrait enregistrer une croissance de 3,6 % en 2025, portée par une amélioration espérée des conditions météorologiques et par une demande intérieure robuste, selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, publiées dans son rapport semestriel Global Economic Prospects consacré au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord (MENA) consulté par Barlamane.com. L'agriculture au cœur des espoirs de reprise Après deux campagnes successives marquées par la sécheresse, le secteur agricole pourrait connaître un sursaut, sous réserve d'un retour des pluies. «L'activité agricole pourrait se redresser si les conditions climatiques s'améliorent», souligne l'institution de Washington, qui évoque un rebond attendu de la production vivrière et une contribution accrue des zones rurales à la croissance nationale. En parallèle, l'activité dans le bâtiment continue de progresser, portée par les grands chantiers publics et une reprise de la construction privée, soutenue par une demande interne en nette reprise. En revanche, l'activité industrielle «tend à s'affaiblir», précise la Banque mondiale, sans livrer de précisions sectorielles détaillées. Une demande intérieure qui creuse le déficit extérieur L'embellie de la consommation intérieure pèse néanmoins sur les équilibres extérieurs du Royaume. «La vigueur de la demande domestique devrait accentuer le déficit du compte courant», avertit la Banque mondiale. Cette évolution s'explique notamment par une progression plus rapide des importations que des recettes touristiques ou des transferts de fonds de la diaspora. Malgré cette tension, la politique monétaire devrait demeurer prudente. Le rapport suggère un reflux modéré de l'inflation, ce qui pourrait à terme permettre un assouplissement des taux d'intérêt, à l'image des autres pays importateurs de pétrole de la région. Fragilité sociale et dépendance climatique Sur le plan structurel, les défis demeurent considérables. Le Maroc voit sa population active croître plus vite que sa capacité à créer des emplois décents. La Banque mondiale avertit : «La réduction de la pauvreté restera difficile en l'absence de réformes de fond sur le marché du travail.» Le taux de croissance de l'emploi demeure insuffisant pour répondre aux besoins démographiques. Autre source de vulnérabilité : l'exposition croissante aux aléas climatiques. Le rapport évoque les sécheresses récurrentes comme un risque majeur pour la sécurité alimentaire et la stabilité rurale. «Les conditions de vie pourraient se détériorer si les phénomènes météorologiques extrêmes se poursuivent», note-t-il. Enfin, la montée des tensions commerciales à l'échelle mondiale, la fragilité des chaînes logistiques et l'éventualité de nouvelles perturbations géopolitiques constituent des risques que le Maroc, à l'instar d'autres pays de la région MENA, ne saurait ignorer.