Leïla Benali , ministre de la transition énergétique et du développement durable, a plaidé, jeudi à Nairobi, pour l'adoption d'un dispositif africain propre aux normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), à l'occasion du dialogue ministériel consacré aux minerais critiques dans le cadre de la 20e session ordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (AMCEN). S'exprimant devant ses homologues réunis dans la capitale kényane, la ministre a affirmé que «le continent doit se doter de ses propres références pour encadrer, de manière souveraine, sa double transition énergétique et numérique». Elle a présenté à ce titre la proposition marocaine du «corridor OTC» (One Transcontinental Corridor), un mécanisme continental pensé pour faciliter le financement, accroître la traçabilité des chaînes de valeur et garantir une meilleure lisibilité des flux liés à l'exploitation des ressources stratégiques. Une convergence environnementale portée par le Maroc Mme Benali a également rappelé la portée de la démarche royale atlantique, conçue par Mohammed VI, pour rattacher durablement les pays du Sahel à l'espace océanique, créant par là une ossature de coopération entre les Etats riverains et les nations enclavées. Selon elle, cette vision «permet aux Etats du Sahel de valoriser leurs richesses minières tout en respectant les équilibres environnementaux et sociaux définis par des normes africaines exigeantes». La ministre a en outre fait savoir que des référentiels ESG spécifiques au secteur minier seront prochainement rendus publics lors de la Conférence des ministres africains chargés des mines, que le Maroc accueillera avant la fin de l'année. Cette rencontre, organisée sous l'égide de l'Union africaine (UA), s'inscrira dans un effort plus vaste de coordination continentale. Créée en 1985, l'AMCEN (African Ministerial Conference on the Environment) constitue l'un des cadres majeurs de concertation des politiques environnementales à l'échelle du continent.