Les importations marocaines de saumon fumé du Pacifique, de l'Atlantique et du Danube ont atteint 21 tonnes en 2024, pour une valeur de 702 000 dollars, selon un rapport publié par IndexBox. Le prix moyen payé par le Maroc, 34 212 dollars la tonne, demeure le plus élevé du continent africain et dépasse de loin la moyenne régionale de 13 142 dollars. Sur onze ans, ce prix a progressé en moyenne de 6,3 % par an, traduisant, selon les analystes, «une orientation vers des produits de gamme supérieure et une dépendance accrue à des circuits d'approvisionnement spécialisés». Un marché continental promis à une croissance modérée Sur l'ensemble de l'Afrique, la consommation de saumon fumé a atteint 266 000 tonnes en 2024, en hausse de 2,9 % par rapport à 2023. Depuis 2013, elle a progressé à un rythme moyen de 2,4 % par an, avec un point culminant en 2020 (+4,5 %). En valeur, le marché a été évalué à 2,8 milliards de dollars en 2024, soit une progression annuelle moyenne de 4,7 % sur onze ans, et une augmentation de 74,1 % par rapport à 2015. Les projections d'IndexBox annoncent un volume de 308 000 tonnes et une valeur de 3,4 milliards de dollars en 2035, correspondant à un taux de croissance annuel moyen de 1,3 % en volume et 1,8 % en valeur. Consommation et production : Nigeria en tête, Maroc discret mais haut de gamme Le Nigeria demeure le premier consommateur africain avec 66 000 tonnes en 2024 (25 % du total), devant la Tanzanie (27 000 t) et l'Egypte (26 000 t). En valeur, le Nigeria (531 M$), l'Egypte (440 M$) et la Tanzanie (346 M$) concentrent ensemble 47 % du marché. Le Nigeria affiche également la plus forte croissance annuelle en valeur (+8,9 %), quand la progression marocaine est portée plus par la hausse des prix que par les volumes. En termes de consommation par habitant, la Somalie domine avec 587 kg pour 1 000 personnes, suivie de la Tanzanie (405 kg) et de l'Ouganda (402 kg). Le Maroc n'apparaît pas dans ce classement, ce qui traduit un marché intérieur de niche, limité en tonnage mais positionné sur des segments coûteux. La production africaine a atteint 265 000 tonnes en 2024, en hausse de 2,9 % sur un an et en augmentation constante depuis douze ans (+2,4 %/an). En valeur, elle est estimée à 3 milliards de dollars, soit un doublement depuis 2015 (+101,5 %). Le Nigeria produit 66 000 tonnes (25 % du total), suivi par la Tanzanie (27 000 t) et l'Egypte (26 000 t). Importations : le Maroc au troisième rang africain en valeur Le volume total des importations africaines a atteint 477 tonnes en 2024, soit +9,6 % par rapport à 2023. L'île Maurice arrive en tête avec 85 tonnes, suivie de l'Afrique du Sud (56 t), de la Côte d'Ivoire (45 t), du Gabon (38 t), du Cap-Vert (36 t), du Cameroun (26 t) et des Seychelles (25 t). Le Maroc, avec 21 tonnes, se situe dans le groupe suivant aux côtés du Sénégal (19 t) et du Ghana (19 t). Mais en valeur, il se classe troisième avec 702 000 dollars, derrière l'île Maurice (967 000 $) et le Cap-Vert (740 000 $). À elles seules, ces trois nations représentent 38 % de la valeur totale des importations africaines. Les Seychelles enregistrent la plus forte croissance annuelle des importations en volume (+29,8 %) et en valeur (+29,4 %). Les prix d'importation varient fortement : 929 $/t pour l'Afrique du Sud, 34 212 $/t pour le Maroc. Exportations en recul et fortes disparités de prix Les exportations africaines se sont établies à 72 tonnes en 2024, en baisse de 33,3 % sur un an, confirmant un second repli consécutif. L'Afrique du Sud en fournit 75 % (54 t), devant la Tanzanie (7,4 t) et l'Ouganda (6,5 t environ). En valeur, elles atteignent 745 000 dollars, en hausse modeste sur un an, mais restent loin du record de 1,5 million de dollars en 2022. Le prix moyen à l'exportation en Afrique s'établit à 10 333 dollars la tonne, en hausse de 62 % sur un an, avec de fortes disparités : 10 770 $ pour la Tanzanie, 4 642 $ pour l'Ouganda. De 2013 à 2024, l'Ouganda enregistre la plus forte progression annuelle des prix (+18 %).